La canicule et le taux élevé d'humidité semblent avoir eu un peu raison de certains à Oran lors de la 23e marche. Au lieu de partir tous de la place du 1er-Novembre à la fin de la prière, des manifestants ont attendu les cortèges de protestataires tout au long du parcours pour faire grossir peu à peu la marche. D'emblée, le Hirak d'Oran a tenu à répondre au chef d'état-major, au Président par intérim en chantant avec force «Pas de dialogue, pas d'élection avec el issaba», «Non au pouvoir des généraux, un Etat civil et non militaire». Il y avait comme de la détermination sur les visages des hommes et des femmes de toutes conditions qui n'entendent pas arrêter les marches du vendredi, bien que le moment est aux vacances et à la mer. Beaucoup ont dit que le peuple n'est pas dupe et ne se laissera pas faire par les manœuvres du pouvoir. Dans la marche, il y avait des vacanciers, certains venus du Sud, d'Alger, y compris de France. «je viens de Bab El Oued, je suis en vacances à Oran, mais on vient faire la marche ici avec nos frères d'Oran, après on aura le temps de dormir», raconte un père de famille. Parmi les slogans et les pancartes qu'on a vus ce vendredi, beaucoup s'en prenaient au FLN, au RND, au MSP, et au chef d'état-major. Un autre nouveau slogan est apparu et qui sera ponctué de youyous des femmes : «Le peuple veut l'indépendance !», comme message fort. Beaucoup d'émotion se voyait à ce moment sur le visage des personnes âgées hommes ou femmes. Dans l'après-midi, après le parcours habituel, un appel avait été lancé pour un débat public sur la place du 1er-Novembre pour parler de la défense des prisonniers d'opinion. D'ailleurs, comme à chaque fois, hier, les gens appelaient à la libération des détenus dont le moudjahid Lakhdar Bouregraâ. M. Fayçal