Un rendez-vous qu'«Ahl El Andalous», ceux qui, c'est connu, comprennent le signe et ont enseigné l'amour aux chrétiens, ne rateront pas cette soirée pour tout l'or du monde. Beihdja Rahal et Lila Borsali animeront en duo une soirée de musique andalouse le samedi 14 septembre à l'opéra d'Alger Boualem-Bessaïh. «Entre tradition et modernité, d'Alger à Tlemcen, les deux artistes vous présenteront un programme préparé spécialement pour l'occasion», est-il écrit dans la présentation de cette «rentrée en nouba». C'est le premier duo sur scène entre les deux grandes artistes. Algéroise de naissance, Beihdja Rahal est musicienne et interprète de musique andalouse. Elle a vécu d'abord en Algérie puis depuis 1992 en France. L'artiste a commencé sa formation artistique en 1974 au Conservatoire d'Alger sous l'enseignement de Mohamed Khaznadji, Abderrezak Fakhardji et Zoubir Karkachi et a fait ses premiers pas en 1982 en tant que musicienne et interprète au sein de l'orchestre El Fakhardjia. Elle devient également membre fondateur, chanteuse soliste et professeur de musique andalouse au sein de l'orchestre Essoundoussia En 1993, Beihdja Rahal crée son propre orchestre en France, à Paris. En France toujours, elle donne également des cours à des enfants avec l'Elco (Enseignement de la langue et culture d'origine) et à des adultes au sein de l'association Rythmeharmonie dont elle fait partie En 2006, Beihdja Rahal obtient le prix Mahfoud-Boucebci pour ses travaux de recherche et de sauvegarde du patrimoine musical andalou. L'artiste a enregistré les douze noubas existant dans la musique çanaâ (école d'Alger), un travail entamé en 1995. C'est la première artiste femme qui réalise ce travail de mémoire. Lila Borsali, elle aussi interprète et musicienne de musique andalouse, s'est installée à Alger en 2009, après avoir vécu à Tlemcen puis à Paris où elle a été très active dans le milieu artistique associatif. C'est un nouveau départ dans sa carrière artistique. Elle intègre alors l'association Les Beaux-Arts et participe en son sein à diverses manifestations. Lila Borsali se spécialise, ensuite, dans l'interprétation de la nouba et du hawzi. Entourée tout à la fois de musiciens de l'école d'Alger et de celle de Tlemcen, dans une heureuse harmonie, elle sort en 2010 un premier album, Frak Lahbab, dans le genre hawzi. Il sera suivi d'un deuxième album, Nouba Rasd Eddil, en 2012. Au cours de la même année, elle a sillonné l'Algérie avec des tournées artistiques et une participation très remarquée lors de la clôture de l'année «Tlemcen, capitale de la culture islamique». L'année 2012 a été clôturée en apothéose avec une tournée au Maroc, où elle a obtenu un très grand succès lors du prestigieux festival Andaloussiate El Baydaa. Après une pause de plusieurs mois en 2013, suite au décès de son époux, Lila Borsali est revenue avec un double album, Nouba Ghrib, qui lui est dédié et a donné un grand concert en sa mémoire le 11 octobre 2013 à Alger. Cet album fut l'objet d'un travail de plus d'une année et le résultat de longues recherches effectuées par Lila Borsali et son équipe qui a ainsi pu dépoussiérer des trésors de la musique andalouse algérienne. Depuis, elle a enchaîné des concerts à succès dans plusieurs villes d'Algérie et à l'étranger (Paris, Tunis, Montréal) et a sorti en mai 2015 un quatrième album Noub Housn Es-Selim, fruit de l'écriture et de la composition du professeur Tewfik Benghabrit. Lila Borsali prépare actuellement un cinquième album. «Ahl Al Andalous yef'hamou el ichara wa aâllamou el houb ila ennassara», dit une célèbre chanson andaouse. Kader B.