Après avoir reçu une convocation la semaine passée émanant de la police, le journaliste et membre de la section d'Oran de la Ligue algérienne des droits de l'Homme et du Comité national pour la libération des détenus (CNLD) s'est rendu ce dimanche matin pour s'enquérir du motif de cette convocation. Il a été entendu plusieurs heures pour qu'au final, on lui signifie sa mise en garde à vue. Le motif était resté inconnu jusqu'à ce qu'il appelle son épouse et lui explique qu'il devait comparaître hier devant le tribunal de la cité Djamel-Eddine pour « une publication sur Facebook ». Dès 9 heures du matin, des amis et proches du journaliste se sont rassemblés devant le tribunal pour protester contre son arrestation et lui exprimer leur solidarité. Aussitôt, un dispositif sécuritaire a été mis en place pour encadrer et éloigner les manifestants de l'entrée du tribunal. Le journaliste, connu pour ses articles, écrits principalement pour des sites électroniques, l'est également pour ses publications engagées sur les réseaux sociaux, en tant que militant actif du Hirak. Pour rappel, Saïd Boudour avait été arrêté et transféré à Alger pour ses écrits sur l'affaire des 701 kg de cocaïne saisis au port d'Oran le 15 septembre 2018. Il avait, par la suite, été relâché et considéré comme témoin dans cette affaire. Alors que les personnes venues se solidariser avec lui continuaient d'arriver devant le tribunal d'Oran, un défilé d'avocats en faisait autant pour atteindre les quatorze à se porter volontaires pour assurer sa défense, au final 8 ont été mandatés à cet effet. Après une longue attente, il ne fut pas présenté comme supposé dans la matinée mais en début d'après-midi devant le procureur de la République. Suite à quoi il a été entendu par le juge d'instruction. Dans l'attente de cette fin d'audition, aucune indication claire ou officielle n'a filtré sur le motif de son arrestation, mis à part quelques spéculations sur « des publications sur Facebook» ; « atteinte au moral des troupes ». Les manifestants, venus lui apporter leur soutien, n'ont pas été pour autant dissuadés par la longue attente et étaient debout en face du tribunal à scander « libérez Saïd Boudour, libérez la liberté d'expression, pour une justice indépendante ». Amel Bentolba