Le rôle de la diaspora algérienne dans l'édification d'un Etat de droit, avec une économie prospère, a été expliqué hier lundi, par le président de l'importante organisation de notre communauté à l'étranger, le Réseau des Algériens diplômés des grandes écoles de France, Reage, Fateh Ouazani qui souligne l'importance et la richesse de cette diaspora, tout en déplorant le peu d'intérêt manifesté vis-à-vis des cadres, chercheurs et chefs d'entreprises. Uniquement en France, on recense 300 000 chefs d'entreprises d'origine algérienne, et la diaspora algérienne est forte de 5 millions de membres, dont 600 000 cadres universitaires. Une véritable capacité professionnelle et une capacité d'investissement et de décision susceptible d'être mise au service du pays. S'exprimant à l'émission «l'Invité de la rédaction» de la Chaîne 3, le président du Reage a estimé que la diaspora algérienne ne peut faire «ni plus, ni moins» que ce que font les autres communautés expatriées d'autres pays. Cependant, il relève l'absence de «leviers stratégiques de développement». Lors de son intervention, M. Ouazani notera le peu d'investissements productifs des membres de cette communauté dans leur pays en raison de l'absence d'un cadre institutionnel en plus d'une «confiance qui s'est, peu à peu, érodée par suite des promesses politiques non tenues, en dépit de l'organisation de forums, ou encore d'universités d'été, lesquels n'ont jamais été suivis d'effets». Il n'y a pas de cadre institutionnel qui encourage les membres de la diaspora désireux d'investir dans leur pays, selon l'intervenant qui n'hésitera pas à faire part de la frustration de cette communauté. M. Ouazani déplore, en outre, l'absence d'interlocuteurs, de mécanismes et de dispositifs pour les membres de la diaspora , afin de participer au développement de leur pays par le biais de projets d'investissements productifs. Pour ce qui est des solutions envisagées, le président du Reage estime que le moment est venu pour revoir en profondeur quelques dispositifs qui sont dans la Constitution algérienne afin que «les Algériens de l'étranger se sentent pleinement algériens», a-t-il soutenu. Ainsi, des compétences sont marginalisées et offensées par l'adoption de l'article 51 de la Constitution qui exige la nationalité algérienne exclusive pour accéder aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques. Une disposition discriminatoire, de l'avis de l'intervenant qui précise que «le moment est venu pour réformer cette Constitution». Par ailleurs, M. Ouazani a souhaité s'inspirer des exemples d'autres pays tels la Chine ou l'Inde, lesquels ont reconnu l'apport important qu'ont constitué leurs ressortissants à l'étranger, dans leur développement. «Il faut que la diaspora soit intégrée dans la diplomatie économique de l'Algérie», a-t-il suggéré. Ilhem Tir