Bayern Munich sous perfusion contre Borussia Dortmund convalescent! Jamais depuis des années, les deux géants du football allemand n'avaient été aussi mal en point avant le «Klassiker» de la Bundesliga, prévu ce soir à l'Allianz-Arena. Munich : «Beaucoup plus que les trois points» «Le match contre Dortmund est très important», a déjà annoncé le milieu de terrain Leon Goretzka. «Il n'y a, certes, que trois points à prendre, mais il s'agit de beaucoup plus que ces trois points». Car malgré sa victoire mercredi contre l'Olympiakos (2-0), qui lui assure une qualification pour les 8es de finale de Ligue des champions, le Bayern est encore en plein psychodrame : la défaite historique 5-1 à Francfort samedi dernier a provoqué le limogeage du coach Niko Kovac, et c'est son adjoint «Hansi» Flick, entraîneur par intérim depuis lors, qui composera l'équipe et sera à nouveau sur le banc samedi. «Flick, qui fut l'adjoint de Joachim Löw lors du titre mondial en 2014, a donné un signal très clair avec sa composition contre l'Olympiakos», notait jeudi le magazine Kicker. «Coutinho, annoncé comme une superstar, a jusqu'ici terriblement déçu, et il était logiquement sur le banc, tout comme l'ancien intouchable Thiago, le maître des arabesques sophistiquées sur le terrain.» Les guerriers Javi Martinez et Thomas Müller ont, en revanche, retrouvé leurs places de titulaires. Le champion en titre est quatrième à quatre points du leader Mönchengladbach. Une défaite à domicile contre le rival historique mettrait, sans doute, une pression énorme sur les dirigeants pour trouver très rapidement un successeur à Kovac.
Dortmund : «Jouer un football d'hommes» Dortmund, actuel deuxième du classement avec un point d'avance sur Munich, a tout à redouter de ce Klassiker. Ses deux derniers déplacements à Munich se sont soldés par des déculottées, 6-0 en mars 2018, et 5-0 en avril 2019. Au printemps dernier, la jeune équipe du Borussia était pourtant arrivée en leader du classement. Mais elle ne s'était ensuite jamais remise de ce KO, laissant le Bayern filer tranquillement vers un 7e titre consécutif. «C'est un bilan catastrophique», a concédé jeudi le directeur sportif Michael Zorc. «Il ne s'agit pas de tactique. Nous devons jouer un football d'hommes, nous devons être des mecs. C'est ça qui fera la différence. Tenir le choc, c'est ce que l'on attend de notre équipe». Cette sortie virile vise à reléguer au plus vite aux oubliettes la mauvaise passe de septembre-octobre, où le caractère des joueurs et le charisme de l'entraîneur Lucien Favre ont de nouveau été violemment mis en cause. Depuis une semaine, le vent a tourné dans le bon sens. Grâce à une victoire au bras de fer en Coupe contre le leader du championnat Mönchengladbach (2-1), une autre en championnat contre Wolfsburg (3-0), et surtout au formidable retournement de situation mardi en Ligue des champions : mené 2-0 à la pause à domicile par l'Inter Milan, le Borussia s'est imposé 3-2, dans un stade en fusion. «Si nous jouons à Munich comme nous avons joué en deuxième période (contre l'Inter), nous avons une bonne chance», a immédiatement déclaré le manager du groupe professionnel Sebastian Kehl. Problème : les deux animateurs de l'attaque, Marco Reus le capitaine, et Jadon Sancho la pépite anglaise de 19 ans qui éblouit la Bundesliga, sont l'un et l'autre incertain... Et le Borussia redoute d'être à nouveau patraque.