Dans la longue série des chiffres qui font mal, en rapport avec l'économie nationale, les tout derniers, dévoilés hier dimanche par la Direction générale des Douanes, viennent enfoncer le clou et confirment, si besoin est, que les solutions préconisées pour réduire le déficit de la balance commerciale ne sont que des coups d'épée dans l'eau. La balance commerciale de l'Algérie a enregistré un déficit de 5,22 milliards de dollars durant la période entre janvier et septembre derniers, selon la Direction générale des Douanes (DGD). Comme le reflète l'essentiel de ce qui fait nos exportations, c'est-à-dire les ventes d'hydrocarbures, le déficit de la balance commerciale de l'Algérie n'en finit pas de se creuser. Selon l'état des lieux dressé par les Douanes, nos exportations ont atteint 27,21 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de 2019, contre 31,07 milliards de dollars à la même période de l'année dernière, donc une baisse de 12,43%. Comparées aux performances déjà pas extraordinaires de la même période en 2018, les exportations d'hydrocarbures ont chuté de 12,52%. En effet, durant les neuf premiers mois de l'année en cours, elles se sont établies à 25,28 milliards de dollars, alors qu'elles étaient de 28,89 milliards entre janvier et septembre de l'année dernière. Cela n'a pas empêché, évidemment, que les hydrocarbures aient représenté l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger, avec 92,91% du volume global des exportations. En même temps, les négligeables exportations hors hydrocarbures ont permis au pays d'engranger 1,93 milliard de dollars, soit à peine plus de 7% du volume global des exportations, contre 2,17 milliards de dollars à la même période en 2018, selon les données de la Direction des Douanes. Pour leur part, les importations ont atteint 32,43 milliards de dollars, contre 34,23 milliards à la même période de l'année dernière, enregistrant ainsi une baisse de 5,27%. La tendance à la baisse des importations, constatée déjà l'année dernière, on la doit à cinq groupes de produits, selon les Douanes. Ainsi, les biens d'équipements industriels, qui ont représenté plus de 32% de la structure des importations pour les neuf mois 2019, pour totaliser 10,52 milliards de dollars contre 11,87 milliards à la même période de comparaison, ont reculé de 11,46%. L'importation de carburants a, également, reculé de plus de 9%, en s'établissant à 799,30 millions de dollars, contre 878,98 millions en 2018. Les biens alimentaires, dont la facture a atteint 6,2 milliards de dollars, contre 6,61 milliards en 2018, ont enregistré une baisse de 6,32%. Plus importante encore a été la baisse d'importation des biens d'équipements agricoles qui ont totalisé 369,85 millions de dollars, contre 429,99 millions. En parallèle à cette baisse, deux groupes de produits d'importation ont connu une hausse puisque les demi-produits ont totalisé 8,14 milliards de dollars, alors que leur facture avait atteint 8,04 milliards de dollars lors des neuf premiers mois de l'année dernière, et les produits bruts qui ont atteint 1,51 milliard de dollars, contre 1,42 milliard en 2018. Avec 3,81 milliards de dollars (14% du montant global des exportations algériennes), en hausse de 8,42%, la France a été le premier pays à s'approvisionner en Algérie, suivie de l'Italie avec 3,64 milliards de dollars, de l'Espagne avec 3,02 milliards de dollars (11,09%), des Etats-Unis avec 1,96 milliard de dollars (7,23%) et de la Grande-Bretagne avec 1,73 milliard de dollars (6,36%). Quant à ses importations, l'Algérie est allée les chercher en Chine, pour 6,1 milliards de dollars (18,81% des importations globales algériennes), de France avec 3,25 milliards de dollars (10,03%), d'Italie avec 2,45 milliards de dollars (7,58%), d'Espagne avec 2,33 milliards de dollars (7,2%) et d''Allemagne avec 2,22 milliards de dollars (6,84%). Ainsi, comme cela avait été établi lors des tout premiers mois de l'année, puis lorsqu'il avait atteint 3,18 milliards de dollars à la fin du premier semestre, soit plus qu'il l'a été durant la même période en 2018, lorsqu'il était de 2,84 milliards de dollars, le déséquilibre de la balance commerciale est en train d'illustrer à lui seul la faillite de la gestion économique du pays. Azedine Maktour