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Ouyahia n'explique pas l'origine des 30 milliards découverts sur ses comptes bancaires
PREMIER À ÊTRE ENTENDU
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 12 - 2019

Premier à avoir été auditionné, Ahmed Ouyahia est arrivé à la barre en vacillant. Conscient de l'état du prévenu, le juge lui demande s'il désire s'asseoir, mais celui-ci refuse. Durant plus d'une heure, il tente de se défendre d'abord à voix basse, puis d'un ton beaucoup plus élevé lorsque les questions commencent à porter sur son épouse et son fils…
Ce sont d'ailleurs les deux points qui ont le plus retenu l'attention de l'auditoire, hier. Les questions sont précises, basées sur des chiffres, fruit de la longue enquête judiciaire menée depuis de longs mois et concernent d'abord des mouvements bancaires effectués sur les comptes de l'épouse et du fils de l'ancien Premier ministre.
Bouteflika connaissait l'existence de la société appartenant au fils d'Ouyahia
Ouyahia répond donc d'une voix ferme : «Je démens formellement toutes les informations ayant circulé au sujet de la prétendue société que possède ma femme. Quant à mon fils, il possède une société spécialisée dans l'informatique et bâtie grâce à l'Ansej et qui n'a jamais bénéficié de financement public. Elle fonctionne à 99% avec des capitaux privés. Le premier responsable du pays connaissait l'existence de la société de mon fils.» Le juge va plus loin. Tout ouïe, la salle l'entend lui demander la provenance des 165 millions de DA versés sur le compte de la femme d'Ouyahia. Réponse : «J'ai versé 6 millions de DA à mon fils sur son compte personnel. Mon épouse possède quant à elle une villa et deux locaux, elle paie les impôts …». La voix d'Ouyahia s'élève davantage : «Excusez-moi Monsieur le juge, mais je dois vous expliquer», poursuit-il. La salle est plongée dans l'attente. Me Laoufi Ouyahia, frère et avocat du prévenu, se tient non loin de lui mais n'intervient pas. Après un moment de flottement, le juge réagit : «Répondez à mes questions, d'où provient cet argent ?»
Ouyahia possédait quatre comptes bancaires dont le montant s'élève à 30 milliards de centimes
«Pourquoi possédiez-vous quatre comptes personnels dont deux non
déclarés ?» Il énumère : un compte CCP, un compte BNA, CPA et un autre BDL. «Les mouvements effectués dans ces comptes ont atteint 30 milliards de centimes en trois ans. D'où venait cet argent ?» «Cet argent ne provient aucunement de mes activités gouvernementales. Je n'ai pas déclaré mon compte CCP car je ne l'ai pas utilisé depuis 1993.» Le juge insiste : «D'où provient cet argent ?» Ouyahia maintient : «Pas de mes activités gouvernementales.» Pas de réponse, donc.
En arrivant à la barre, l'ex-chef de gouvernement avait commencé par demander l'application de l'article 117 qui stipule que les Premiers ministres doivent être jugés par une Haute Cour de justice. Dans sa réponse, le procureur a rappelé que «cette cour n'a pas été instituée et que les articles de loi autorisant son institution n'ont pas été promulgués. Il était donc normal, dit-il, de revenir aux règles générales qui permettent de tenir ce procès devant une autre cour». L'audition commence, ensuite, immédiatement.
Ouyahia est interrogé au sujet des autorisations accordées aux entreprises de production des véhicules. Il répond : «Ces cinq marques produisaient 500 000 automobiles.» Le juge énumère une série d'irrégularités constatées dans le traitement des dossiers d'octroi des marchés, et les raisons pour lesquelles il a été décidé de prolonger des décrets fixés préalablement dans le temps.
Ouyahia : «Le prolongement des décrets est légal, toutes les étapes ont été respectées, nous appliquions un programme d'investissement.» Une longue explication technique des références aux textes de loi, des rappels de la conjoncture dans laquelle ont été prises ces décisions s'en sont suivis. Le juge paraît s'impatienter et lui demande de répondre directement aux questions.
Ouyahia : «Soyez patient pour que je puisse répondre dans les détails.» Nous n'avons jamais agi par favoritisme, vous me demandez pourquoi Mazouz et pas un autre, je vous répond : nous avons traité avec des entreprises, pas des hommes, vous me posez la question au sujet de Baïri, il n'a pas reçu de faveurs mais des projets de réalisation.»
Il fait aussi remarquer par deux fois que le gouvernement actuel agit de la même manière qu'il l'a fait durant ses différents mandats, «au mois d'octobre dernier, dit-il, le gouvernement a prolongé un décret pour permettre de débloquer des containeurs, c'est un agissement normal (…) nous pouvons aussi accorder des avantages exceptionnels aux investisseurs. C'est contenu dans la loi sur les investissements.»
Les privilèges accordés par Ouyahia aux hommes d'affaires dans l'automobile ont causé un déficit de 11 milliards de DA au Trésor public
Ouyahia passe de longs moments à tenter de justifier le choix des entrepreneurs, justifie des décisions. «Les opérateurs avec lesquels nous avons travaillé étaient Renault, Peugeot, Tahkout et Sovac. Un agrément a été également accordé à Kia. Il se trouve que tous ces opérateurs existaient avant que je prenne mes fonctions.» Selon le juge, les privilèges accordés par l'ancien Premier ministre aux investisseurs ont induit un déficit de 11 milliards de DA au Trésor public.
«Achaïbou a déposé un dossier, mais vous avez accordé la décision technique du montage de véhicules Hyundai à une autre personne.» Ouyahia se défend : «Je n'étais pas encore au gouvernement à cette époque.» A aucun moment il n'accuse Bouteflika, assume ses choix et ses décisions. Des décisions concertées, dit-il, prises avec «le Conseil national des investissements composé de 11 ministres et du représentant du président de la République.»
Le juge indique, ensuite, à Ouyahia qu'il a enfreint la loi en suggérant au ministère de l'Industrie de ne pas retenir un opérateur étranger turc. «Je n'ai fait que donner mon avis», dit-il. Son audition prend fin.
A. C.


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