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Des affaires sur le dos des retraités
PROCÈS KHALIFA
Publié dans L'Expression le 08 - 02 - 2007

La CNR avait déposé à la banque de Khalifa 1200 milliards de centimes.
La journée du mercredi a été caractérisée notamment par l'audition comme témoins des anciens présidents des clubs sportifs de Biskra, Annaba et Chéraga, ainsi que de l'ex-vice-président du Mouloudia d'Alger et ce, afin d'avoir des précisions sur le sponsoring de ces équipes par le groupe Khalifa. La matinée de la même journée a connu également la présence du président du conseil d'administration de la Caisse nationale de retraite (CNR) pour s'expliquer sur les raisons des dépôts importants effectués à la Banque Khalifa.
Pour le volet sponsoring, l'intervention de Mohamed Messaoudi, ex-vice-président de la formation sportive doyenne avant 2002 et président après cette date, a été la plus intéressante.
D'emblée, il dira à la juge que ce n'est pas lui qui avait signé la convention de sponsoring avec Khalifa, mais c'était l'ancien président de l'équipe, à savoir Latrandji Mustapha. «A cette époque-là, je m'occupais surtout des gamins. Toutefois, une fois président, je n'ai pas voulu renouveler le contrat et ce, en dépit des maintes sollicitations émanant de certains responsables du groupe», dira-t-il à la juge.
Cette dernière voulait automatiquement savoir les raisons de ce refus, sachant que le sponsoring des équipes sportives par le groupe Khalifa battait son plein à l'époque. «Tout simplement parce que je n'étais pas d'accord avec la manière dont certains responsables de Khalifa travaillaient. De même, j'avais exigé que cette convention soit officialisée, c'est-à-dire écrite avec des clauses», répondra-t-il. Une réponse qui était appréciée par la juge: «Oui, c'est la bonne école et on ne fait pas apprendre le métier de sponsoring au Mouloudia. J'ai voulu mettre de l'ordre et travailler dans la transparence».
Prenant la parole, le procureur général lui posa la question suivante: «Etiez-vous au courant du sponsoring lorsque vous étiez vice-président?» «Non, je m'occupais des gamins, et c'est Dorki Messaoud qui s'occupait du sponsoring», insista-t-il.
«Pour ce qui est des tenues et des maillots, qui se charge de cela?», ajouta le représentant du ministère public. «On avait un contrat avec la société Baliston.»
Le procureur voulait savoir, par ailleurs, pourquoi c'était le chef de cabinet du groupe Khalifa qui avait signé la convention, alors que cela n'entre pas dans ses prérogatives. A cet instant, la juge fera appel au chef de cabinet pour donner des explications. Ce dernier présenta des prétextes non convaincants. Face à ces réponses, la juge demanda pourquoi Khalifa n'a-t-il pas signé en personne, du moment que les autres n'étaient pas disponibles. Il dira en toute «innocence»: «Madame, Abdelmoumen Khalifa était chez lui.» Le procureur répliqua en lui rappelant: «Et pourtant vous avez signé avec les équipes d'Aïn M'lila, JSK et celle de Batna.» L'accusé, qui parlait à partir du box, nia ces remarques.
Après, la juge appela à la barre M.Meziani, ex-président du conseil d'administration de la Caisse de retraite (CNR). Une fois sur place, la présidente de la cour, et dans le but de préciser que l'argent de cette caisse faisait partie des deniers publics, posa la question suivante: «Quelle est l'origine de l'argent de la CNR?» «Il provient des cotisations des travailleurs», dira-t-il avant de préciser que toutes les cotisations étaient centralisées à la Cnas avant qu'elles ne soient dispatchées dans les autres caisses, à l'instar de la Cnac et de la CNR.
La juge poursuit son interrogatoire: «En 2000, où était placé votre argent?» «Je ne suis venu à la caisse qu'en 2001», dira-t-il. Toutefois, devant l'insistance de la présidente, l'accusé avouera devant l'assistance que l'argent de la Caisse des retraités était placé au niveau du Trésor public. «Pourquoi le Trésor et non les banques? Parce que c'est la loi, n'est-ce pas?», lui lança-t-elle.
«Bref, que s'est-il passé le mois de septembre 2001?» dit la juge. Il répond: «Il y avait réunion du bureau.» Cette réponse provoquée et attendue par la juge ne l'a pas laissé indifférente. Dans ce sens, elle lui dira: «Ah, d'accord. Mais quelle est la différence entre un conseil d'administration, composé par 29 membres, dont vous étiez le président et le bureau?» «En quelque sorte, le bureau est un secrétariat qui prépare les travaux du conseil», répondra-t-il.
«Qui prend alors les décisions?» «Le conseil d'administration et ce, sur le conseil du bureau.» En le voyant bégayer et de plus en plus coincé, la juge lui joua sur le moral: «Allez-y, apprenez-nous», en essayant diplomatiquement de le mettre plus à l'aise. «Le conseil d'administration établit la résolution émanant des deux tiers, soit l'avis favorable ou non de 18 à 19 membres sur les 29 que compte le conseil. Pour ce qui est du bureau, ce dernier contient sept membres.» La juge ajouta: «On a donc un bureau de sept membres et un conseil de 29 membres. Toutefois, le bureau s'est réuni en 2001. Est-ce qu'on peut savoir les raisons de cette réunion?» «C'est un travail routinier, madame», dit-il. «Non, il s'était réuni non seulement en l'absence d'une personne, mais surtout pour officialiser le dépôt de l'argent de la CNR, alors que cela relevait de la décision du conseil», rétorqua avec énervement la juge en essayant de montrer l'aspect illogique de la décision. Elle ajouta: «La réunion du bureau était-elle impossible?» «Non», répondra-t-il avant d'ajouter que la CNR avait déposé à la banque d'El Khalifa 1200 milliards de centimes. Une somme colossale qui classe la Caisse de retraite parmi les plus gros déposants à Khalifa Bank. Devant cet acte, la juge voulait savoir quelle était la tutelle de la CNR. Il répond difficilement: «Abdelmoumen...» Face à cette réponse incompréhensible et qui n'était pas accompagnée par le nom de la personne citée, la juge répliqua: «Non, je suis désolée, c'est Boudjerra Soltani qui était ministre du Travail et qui sera parmi nous, samedi prochain, en tant que témoin pour plus d'informations.» Cet ex-ministre du Travail a, par ailleurs, démenti, lors du rapport du juge d'instruction, le fait d'avoir reçu une correspondance de la CNR. L'accusé avouera, par la suite, qu'il avait bénéficié de cartes de voyage, ce qui lui a permis de sillonner 15 fois Alger-Constantine et trois fois Alger-Marseille.
Dans ce sens, le procureur général ajouta: «Votre fils a également bénéficié d'une formation de pilote à Londres et en Jordanie payée aux frais de Khalifa Airways. Ceci d'une part. D'autre part, au moment de vos missions de travail, votre caisse prenait en charge vos déplacements alors que vous voyagiez gratuitement grâce à la carte de Khalifa Airways».
L'accusé dira à propos de la formation de son fils qu'il s'était débrouillé tout seul, grâce à ses connaissances et que la CNR a pu récupérer 8 milliards de DA avant la faillite de Khalifa sur les 32, tout en insistant que le dépôt s'était fait dans un but économique.
A ce moment-là, la juge lui fera rappeler les différentes circulaires et lois de finances qui stipulent que le dépôt devait se faire au niveau du Trésor public du moment que l'argent de la caisse est un denier public et que le statut de la caisse ne lui exige pas des intérêts.
Le représentant du ministère public demanda à l'accusé s'il était au courant des pensions des retraités qui arrivaient avec trois mois de retard au moment où l'argent de la CNR était bloqué à Khalifa Bank et que cette caisse faisait la ponction à partir de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) pour pouvoir assurer les pensions des retraités. Il ajoute: «Le conseil d'administration faisait sa réunion tous les trois mois, pourquoi lors de ces réunions, il n'a pas tranché l'affaire du dépôt?»
Sans réponse convaincante, le moment de vérité arrive. La réunion du bureau qui déjà ne pouvait pas décider du dépôt ou non, avait eu lieu le 16 septembre 2001 et le dépôt en lui-même avait eu lieu cinq jours auparavant. De même, la juge lui reprocha de ne pas avoir attendu 30 jours après sollicitation de la tutelle comme le stipule la loi.
Par ailleurs, le même accusé qui s'occupait de l'administration et des finances à l'Ugta, reconnaît, toutefois, que cette organisation syndicale avait connu la perte de 8 milliards de dinars à la suite du dépôt de cette somme au niveau de la banque privée. «Sidi-Saïd sera parmi nous ce samedi, pour nous donner plus de précisions», dira la juge à l'assistance.


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