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DE QUOI SERA FAIT DEMAIN ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 12 - 2019

C'est une question qui tourne dans ma tête, comme une toupie. Toupie que je n'arrive pas à saisir. Toupie qui me donne le tournis. Toupie qui glisse entre mes doigts. Je ne sais pas de quoi sera fait demain. Et ça bouscule mes journées. Et ça augmente mon stress, moi qui vis avec. Je pose la question autour de moi, on me répond par la même question. J'entends, ici et là : «Et alors ?» Alors, je n'en sais rien. A chaque fois que j'esquisse une solution, je la rejette, car elle ne reflète pas la réalité du terrain. Aussi, je me cabre. Je m'enfouis au fond de moi. Je ferme, à triple tour, ma bulle. Tout ce que j'entends, tout ce que je vois, ne milite pas en faveur d'un apaisement.
Premièrement, j'ai suivi – par voie de presse – le fameux procès. LE procès, dis-je. Les néo-locataires d'El-Harrach, entre Premiers ministres et oligarques, compliquent, à un point inimaginable, mon entendement. Voyez-vous, la vox populi a toujours parlé de la corruption, du népotisme, de la prédation. Sauf que la vox populi était loin de la vérité. C'est cousu de fil blanc. Comme des araignées tissent leurs toiles, ces gens-là ont tissé la leur, pour phagocyter le pays. Franchement, je n'arrive pas encore à saisir l'ampleur de la casse. La truanderie est à l'échelle d'une nation. Incroyable, ceux-ci ont tissé un pacte diabolique, pour sucer la richesse du pays. Mais pas que ça ! Ils se sont arrogé le droit de monter une caste s'accaparant tous les pouvoirs. La vox populi mettait en exergue leur pouvoir absolu. C'est un film, me disais-je. Pourtant, c'est vrai ! Et ce, à tous les niveaux de la responsabilité. Jusqu'à El-Mouradia !
Ce fut le partage du gâteau. Tiens, toi, tu prends Kia et Isuzu. Toi, tu prends Volkswagen. Et toi, tu ne veux pas de ce terrain ; il ne t'agrée pas ; c'est simple, tu choisis la wilaya que tu veux. Combien ? Des milliers d'hectares ? Qu'à cela ne tienne, on déclasse un terrain agricole ; et tu montes ta fabrique de bagnoles. Toi, c'est simple, tu prends Hyundai. Quoi, ce n'est pas suffisant ? On verra après. Ce n'est pas la mer à boire. Toi, tu refuses de passer à la caisse. Tant pis, tu peux toujours réclamer, tu n'auras même pas de réponse. Toi, tu ouvres trop ta gueule. Tant pis, tu seras persona non grata dans notre cour. Tu n'es pas des nôtres. Et l'oligarchie se mit en place. Et les gouvernants gouvernèrent à leur guise, au mépris de tout. C'est comme ça que j'ai ressenti le fameux procès d'une gouvernance, qui a «quiné» (à l'endroit et en verlan, merci Monsieur Fellag) le pays. Comment voulez-vous, dès lors, avoir l'esprit en paix. Et pouvoir répondre à LA question : de quoi sera fait demain ? Je ne peux même pas esquisser une hypothèse d'école. J'en suis incapable. Puis, pour cette fois-ci, je voulais faire une chronique littéraire ; il y a beaucoup de livres à faire découvrir. Des romans. De la poésie. Des essais. Puis, le prix Assia Djebar connaît ses heureux lauréats. Ici et là, on ne cesse pas de me poser la question : et alors ?
Il n'y a pas que ça, malheureusement. Ça ne parle que de milliards. De milliards de dinars, ya âdjaba ! Les zéros volent haut. Toi, tu dois t'engager ; les autres commencent à bouger. Oui, tu «kouhes»… oui… oh, une douzaine de zéros… après, voilà. Tu les donnes à l'autre, là-bas. Oui, deux comptes suffiraient, il me semble. Ça ne parle que de milliards. De milliards de dinars, ya bounadem ! Autant de milliards ? Ils sortent d'où, tout cet argent. Ce flouze. Ce blé. Ce pèze. Ça sort d'où ? Je reviens toujours à la vox populi : mais c'est l'argent du peuple. C'est notre richesse, crie la conscience nationale. Devant le juge, ils ont tous craché le morceau. Lui m'a remis. Non, je n'ai rien remis. Par contre, j'ai signé un chèque de tant de milliards de dinars. Ouais, pour financer la campagne électorale. Il faut entendre, par là, le cinquième mandat. Non, attendez, on avait déjà dépensé pour la location de la permanence. «Fumer un thé» ? Wallah, ça ne suffira pas, pour supporter toute cette fange. Incroyable, ya flen. Il ne manque que des cadavres dans des placards. Un peu comme dans les films de gangsters de mon vieux temps ! Pourtant, ils étaient puissants ! Là, ils se tiennent la tête face à leur juge. D'accord, que feront-ils de la justice immanente ?
Voilà, nous sommes à quelques heures de l'élection présidentielle. Ils sont cinq candidats qui ont, vaille que vaille, fait un simulacre de campagne électorale. Des promesses, il y en a eu. Il n'est pas nécessaire de les énumérer ; tout ce que le peuple veut et demande depuis le 22/2. C'est normal, ils sont cinq candidats du peuple. Le peuple, lui, a dit autre chose : «Ulac l'vot, makanch l'vot, no vote.» Ils sont quand même candidats du peuple, malgré le peuple, dirais-je. Ils ont tous versé des larmes ; c'est l'émotion ; ce n'est pas facile d'être candidat d'un peuple qui refuse le vote ; aberrant, non ? Le peuple, lui, n'a pas pleuré ; il n'a pas cessé de crier, à l'oreille la plus sourde, son refus de cette élection. Au point où un ministre de la république a laissé dire sa haine de ce peuple. Je n'ose pas reprendre les insultes de ce ministre, je n'ose pas. Il faut qu'il sache que ce peuple, qui refuse ces élections, est hétéro, à un point inimaginable.
Et pour se faire entendre par cette oreille sourdingue, le peuple appelle à une grève nationale. Elle se fait, ici et là. Comme pour ne pas démentir l'histoire de ce pays, la Kabylie – fidèle à son combat – fait sa grève dans les règles de l'art. Pas de grabuge. Pas de coercition. Pas de casse. La Kabylie est fermée ; elle est en grève. Je ne peux pas vérifier si elle est suivie correctement dans les autres régions. La télé algérienne fait comme si de rien n'était. Les réseaux sociaux sont parasités. Il y a du vrai. Il y a du faux. C'est dommage, car l'élan aurait été salvateur pour notre pays. Ici et là, il y a plus ou moins de conscience politique. Et d'anticipation de la chose publique. Je parle de conscience politique, d'autres parleront de démocratie. Personne ne peut obliger personne à faire grève. A voter. Ou à ne pas voter. A «douzdouzer», ou pas. Le 12/12, un Président sortira des urnes, je ne sais pas comment. Que fera ce Président, élu d'une manière particulière ? Que fera le Hirak, le vendredi 13/12 ?
Y. M.


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