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Quand Abdelmadjid Tebboune a tout à gagner
Au-delà de la Libération des détenus
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 01 - 2020

Ce début de l'année sera-t-il de bon augure avec la libération des détenus du Hirak et d'opinion ? Jusqu'à hier vendredi , ils sont 76 à retrouver leurs familles et leurs amis. On imagine fort bien l'émotion qui a prévalu lors de ces retrouvailles après 6 à 8 mois d'incarcération dans la prison d'El Harrach et ailleurs. A souhaiter que la chaleur familiale pour chacun d'eux soit un antidote aux privations vécues, le sentiment d'injustice et le déni de liberté pour lesquelles tous sont engagés.
En ce 46e vendredi du Hirak, le premier de cette nouvelle année, tous les espoirs tendent vers une plus grande décontraction voire désescalade dans la répression du mouvement de contestation populaire et la satisfaction des revendications brandies depuis ce 22 février 2019. Et ce fut un véritable tsunami qui a emporté – la grande joie de tous – les symboles du système de prévarication et de corruption. Face aux juges, le citoyen algérien a assisté par médias interposés il est vrai, à l'incroyable étendue d'affaires liées à la corruption, surtout qu'elles entrainent de par le fonds, des hommes sensés tenus par l'obligation morale de préserver le bien public, autrement dit défendre l'intérêt de citoyen. A la tournure des affaires révélées l'on s'attend à plus, certainement tant le mal est profond. «Yetnahaw ga3», «klitou lebled ya séraquine», des mots d'ordre violents qui marqueront pour longtemps le rejet bruyant des symboles du système. C'est incontestable ! Ils auront fait tomber la citadelle bâtie par l'ancien président et ses partisans zélés pour la plupart aujourd'hui derrière les barreaux. Oui, le Hirak peut, à juste titre, s'en prévaloir. Mais il en payera le prix pour avoir réclamé dans le sillage de la chute des symboles du système, l'instauration d'une République des libertés et de la fin des injustices, de nouvelles perspectives pour l'immense majorité de la population en particulier dans sa frange jeunesse.
Vu plutôt avec sympathie, le mouvement populaire dure trop longtemps au goût des décideurs, exaspérés par sa profondeur et sa teneur voire sa détermination à faire aboutir ses revendications. A tel enseigne que les sorties bi hebdomadaires (mardi et vendredi) deviennent immuables, comme une sorte de rituel. La situation de crise ainsi créée impactera tous les secteurs de la société d'où l'urgence d'une solution. « Ni arrêt du Hirak, ni dialogue », scandent les manifestants. La répression est enclenchée sans pour autant faire dévier le mouvement de son caractère pacifique. Résultat : des militants, des leaders de la contestation sont les uns après les autres mis en détention provisoire dès l'été. Le bal est ouvert par le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, suivi par d'autres non moins bruyants : Tabou, le président du parti UDS, l'intellectuel Boumala. Chaque ville du pays aura pour ainsi dire son martyr, les internautes qui taquinent les réseaux sociaux n'échapperont pas à la règle, et nombreux d'entre eux seront cueillis parfois même dans l'intimité de leur «tchat» ! C'est dire que le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre dernier, qui se dit lui aussi victime de la «bande» hérite d'une situation bien compliquée à laquelle il faudra bien trouver une issue de sortie. Cela se fera-t-il dans le cadre de l'instauration d'une «Algérie nouvelle» dont il a fait un slogan de campagne électorale ? Paradoxalement, s'il fait fréquemment référence à la juste cause du Hirak, à aucun moment il n'évoquera les détenus d'opinion ou les porteurs du drapeau amazigh dont le plus emblématique est la jeune militante du RCD, Samira Messoussi. Même lorsque la question a été soulevée lors des différents meetings populaires. Cependant, son insistance à s'adresser à la jeunesse porterait en elle l'espoir d'une prise en considération une fois élu ? Il reste néanmoins que si le contexte et les circonstances ne lui donnent pas droit à une période de grâce comme il sied pour chaque président nouvellement porté à la magistrature suprême, il semble prendre les devants début de janvier de la nouvelle année. En effet, 76 détenus sur les 180 dénombrés, (dont il faut espérer la réhabilitation) ont été libérés depuis jeudi dernier, et l'on s'attend à l'élargissement de plusieurs autres incarcérés pour des motifs complètement farfelus, comme le port du drapeau amazigh, des écrits sur les réseaux sociaux et autres affabulations. Des noms à consonance symbolique, vu le poids des personnalités concernées, à l'image de l'industriel Isaâd Rebrab, patron de Cevital, Lakhdar Bouregaâ, le général à la retraite Hoicne Benhadid, l'intellectuel Fodil Boumala et de bien d'autres, concourrent à l'apaisement, mesure réclamée depuis de longs mois. Plus d'engagement dans cette «voie royale» donnera peut-être plus de chance à une sortie de crise inévitable, le reste est une question de temps. Mais le temps presse. Des voix pour faire entendre raison se manifestent pour saisir la main tendue pour l'amorce d'un dialogue franc, concret et inclusif. C'est donc dans cet esprit qu'il faut assimiler l'appel à un congrès rassembleur du Hirak. Derrière cette initiative, des universitaires, chercheurs et professeurs d'enseignement supérieurs. Son but ? Prendre langue avec les acteurs politiques impliqués dans le Hirak pour les impliquer dans cette démarche, stipule la déclaration rendu publique le 28 décembre dernier pour feuille de route de concrétisation de toutes les revendications du mouvement populaire. Le gouvernement fraîchement mis sur pieds par Abdelmadjid Tebboune aura du grain à moudre.
Sa composante se veut être la concrétisation des engagements de campagne du nouveau président : plus de femmes, plus de jeunes dans l'exécutif quand bien même l'on aurait souhaité voir intégrés des membres de la communauté algérienne à l'étranger, afin que le pays puisse profiter de ces éminences. Dans ce même ordre d'idées, on ne saurait dissocier la revendication de liberté d'opinion et d'expression, voire de réunion des autres, autrement dit, la presse qui a lourdement payé son tribut lors de la décennie noire et aussi au cours du Hirak. Abdelmadjid Tebboune s'est montré ouvert à ce sujet. En conférence de presse, il nous l'a dit et répété. Le récent communiqué de la présidence ne va pas dans ce sens. Il nous appartient d'espérer de sa part un signal fort pour le bien de tous. Ce sera aussi une pertinente mesure d'apaisement pour les journalistes alarmés à juste titre quant à l'exercice libre de leur métier et pour le bien de la communauté.
Brahim Taouchichet


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