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Copier-coller
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 03 - 2020

C'est comme faire de la décalcomanie. Les jours se suivent et se ressemblent dans une monotonie sans nom. Du copier-coller, en somme. Je ne sais pas si je fais de la déprime ; mais j'ai la désagréable impression que « le déjà vu et entendu » est un leitmotiv incorruptible. Il n'y a rien qui surprend ; ce sont toujours les mêmes préoccupations de la rue ; ce sont les mêmes trottoirs encombrés ; ce sont les mêmes bouchons ; ce sont les mêmes incivilités ambiantes ; ce sont les mêmes infos sur la presse ; ce sont les mêmes attentes ; ce sont les mêmes appréhensions.
J'ai bien tenté de varier une journée. Je suis monté vers At Yanni retrouver, peut-être, la Colline oubliée. Franchement, je n'ai pas saisi – dans sa plénitude — la poésie de cette œuvre éternelle. L'air ambiant y était, sans plus. Mais j'ai revu ces artistes (poètes, écrivains, universitaires, peintres, libraires), venus d'ici et d'ailleurs, réinvestir ce « mont des orfèvres ». Mouloud Mammeri dort toujours de son Sommeil du juste. Me concernant, j'ai quitté la tiédeur d'une ville obèse, pour contempler des villages multiples accrochés, comme une bravade au vertige des hauteurs, courageusement à des endroits improbables. J'ai empli mon regard de la majesté du massif du Djurdjura, quand « Taletat » tutoie le ciel. J'ai laissé mes poumons se remplir de la sagesse de l'air, de la tranquillité du lieu, des arbres arborant déjà des fleurs multicolores. Que dire à Dda Lmulud ? Je relirai La cité du soleil et l'écouter répondre à cet autre démiurge, Tahar Djaout.
Mais pour le reste, il y a comme du déjà vu. Déjà lu. Déjà entendu. Toujours et encore le jugement, en appel je crois, de deux hauts personnages du système. Deux Premiers ministres, ya kho ! Il s'agit de milliards. De passe-droits. De corruption. Et autres micmacs. Le Président déchu est mouillé jusqu'à l'os. Il sait tout. Il a tout décidé. Il a tout manigancé. Je ne dis rien. Ce sont ses anciens Premiers ministres qui le mettent en cause. Qui l'enfoncent jusqu'au cou. Il faut le présenter comme témoin. « Je ne gère pas. Je ne fais que coordonner… Il savait tout… Je ne suis pas un corrompu. Je préfère mourir que d'entendre ce genre d'accusation. La maladie de notre pays est dans la nature du régime… Je n'ai pas nommé ce ministre… J'ai demandé son limogeage, mais je n'ai jamais eu de réponse… Je n'avais pas de pouvoir sur lui… » J'ai mis des guillemets, vous remarquez. Ces propos ne m'appartiennent pas. Je les ai piqués d'El Watan du 2 mars. Je pose la même question que le juge : pourquoi supporter autant de vilénies ? Sellal est impayable. Il ne peut pas démissionner, parce qu'il a peur des représailles. « Awaah », crie-t-il. Oui, il a peur de la disgrâce. Pire, des mesures de rétorsion. Il donne un exemple concret. Ça répond à quoi cette façon de faire d'un Premier ministre ? De la lâcheté ? De la soumission ? De la moutonnerie ? Du syndrome de Stockholm ? Du masochisme ? Du machiavélisme à l'envers ? J'essaie de comprendre. Je n'y arrive pas. Il est vrai que la démission n'est pas dans la nature de nos cadres, qui préfèrent se faire éjecter comme des malpropres que de montrer une once de dignité. Y a-t-il une rente, morale ou pécuniaire, à s'accrocher de cette façon au fauteuil ? Ou les deux à la fois ?
Du copier-coller ! « Yetnahaw gaâ » prend tout son sens, désormais. Ce n'est plus une question de personnes, pleutres à en pleurer. C'est tout le système qu'il faut déraciner. Qu'il faut éliminer, à la racine. Le cas échéant, un Premier ministre en remplace un autre ; comme le système est hermaphrodite, il n'y a pas de souci à se faire. Un prince en remplace un autre prince. C'est le prince qui nomme les ministres, les walis, les chefs de daïra, les directeurs généraux, les ambassadeurs… Tout ce beau monde, quoi. Puis, le Premier ministre ne fait rien. Il fait office de boîte aux lettres. Un berrah. De la tapisserie sur les murs du système. Du « tezwaq ».
Il faut encore parler du coronavirus, cette maladie qui nous vient de la lointaine Chine. Décidément, tout vient de ce pays, y compris les virus. Prêtez oreille, du matin au soir, vous entendrez le peuple parler de ce mal, à satiété. Oui, il y a cinq cas à Blida. J'ai vu ça sur les réseaux sociaux. La Radio nationale en a parlé. Puis, des détails sont donnés. Comme si le peuple est LE spécialiste. Dans les cafés, dans les rues, dans les bus, il n'y en a que pour le coronavirus. C'est du délire ! Les cinq de Blida n'arrangent rien à l'affaire. Les masques ? Il n'y en a plus. Le machin pour se laver les mains, walou. Les pharmacies ont été systématiquement dévalisées. Il faut se laver les mains plusieurs fois par jour. Il faut éviter les bousboussates. Comment empêcher un Algérien de ne pas tendre sa joue ? Impossible, ya sahbi ! On adore se bécoter. Mouah ! Mouah ! Des bécots, par-ci par-là. Et si jamais un virus « chinois » passait par là, à Dieu ne plaise, ça va être le sauve-qui-peut général. Nos hôpitaux ? Rebbi yestar ! Allez, du calme, évitons les sujets qui fâchent ! Tout est prêt pour barrer la route à ce virus, à la noix.
L'élection présidentielle du 12/12 dernier était « la plus propre et la plus transparente ». Ce n'est pas de moi. C'est dit par le président de la Haute Instance indépendante d'organisation des élections. Il y a un proverbe de chez moi qui dit, je vais tenter la traduction : « Qui complimente la mariée ? Sa mère et sa tante ! » Si vous le remettez en kabyle, ça sonnera encore mieux. « Houhou yechker rouhou! » Yakhi, je vous ai dit que c'est du copier-coller. De la décalcomanie de mon temps. Tout le monde n'est pas d'accord, à commencer par le Hirak. Je voudrais juste demander à « Monsieur élection nationale » ce qu'il entend exactement par « élections propres et honnêtes ». Car ce n'est pas une question de sémantique. C'est d'abord une question de démocratie. De justice. De suffrage universel. Je vous propose un proverbe, un dernier pour la route : « Achkoun yegoul fouli maouch tyab ? » De plus, on est en pleine saison des fèves ! S'il faut cultiver l'esprit de la démission, il faut savoir également cultiver la culture de la modestie. Car les élections du 12/12 ont été presque des élections. Il a manqué 19 pour faire 20. Alors pour des élections propres et transparentes, il faut repasser. Peut-être dans une autre Algérie ! Pas celle-là, de toute façon ! Jusqu'à aujourd'hui, l'Algérie de Bouteflika est en train de se dupliquer grave. Du copier-coller, je vous dis !
Y. M.


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