Dans un «live» sur Instagram avec le journaliste de BeIn Sport France, Smaïl Bouabdallah, l'attaquant algérien de Manchester City a déroulé une partie de sa vie de footballeur et celle de tous les jours. En particulier des moments qui l'ont marqué et marqué sa carrière. Il se rappellera ainsi de ses débuts, dans le club de son quartier, à Sarcelles puis de son passage à Quimper. Surtout ce rêve jamais réalisé chez l'O Marseille, lui le Parisien. «Je suis parti faire des essais à Marseille. J'étais très content parce qu'avant, mon club de cœur, c'était Marseille. J'aimais bien le PSG, parce que c'est ma ville mais Marseille, je voulais trop aller là-bas. Je vais à Marseille. Je m'entraîne, je me rappelle, le coach de la CFA, c'était Franck Passi. (José) Anigo est descendu voir l'entraînement. Il m'a pris dans son bureau, il m'a dit : ‘'Franchement, j'ai envie de te faire signer''. Dans ma tête, j'étais dans un film. J'avais 18 ans. Huit mois avant, j'étais à Sarcelles», se souvient-il encore visiblement «trahi» par le choix de ce même Anigo qui lui donnait de grands (et faux) espoirs quand il a débarqué à la Commanderie. «Il m'a dit : ‘'Tu es venu comment ? En train ?'' J'ai dit oui. Il a dit à sa secrétaire : ‘'Prends-lui un billet d'avion pour ce soir.'' Il m'a passé des maillots de Marseille. Je suis rentré, j'ai cru que j'avais signé», dira Mahrez, amer. Tellement déçu que la signature n'interviendra jamais. Et sans savoir les raisons de cette volte-face du directeur sportif de l'OM de l'époque. «On ne connaît pas vraiment les dessous. Trois ou quatre jours après, il (Anigo) appelle mon agent, et lui dit : ‘'On a un joueur qui est pareil ici, on veut que ce soit lui qui passe, on veut pas lui mettre des bâtons dans les roues.'' Le joueur c'était (Billel) Omrani.» Un footballeur d'origine algérienne qui exerce actuellement à Cluj, en Roumanie. Mahrez se souvient aussi de son passage chez les Foxes de Leicester que «je pensais que c'était un club de rugby. Je fouinais sur Google et je n'ai rien trouvé de particulier sur ce club dont j'étais surpris des installations qu'il disposait quand je l'ai rejoint», admet Mahrez qui n'a pas oublié son premier match en Championship contre le plus vieux club anglais et ses premiers pas en Premier League. «Mon premier match, contre Leeds, j'avais peur de jouer tellement les adversaires étaient forts physiquement, des gaillards. Mais je me suis adapté par la suite. Lors de la saison du sacre, je ne croyais pas mes yeux. Face à City, N'golo Kanté m'avait dit que ‘'c'est pas possible. La belle série ne peut continuer et on devrait tomber un jour ou l'autre''. On y a cru et on a été sacrés », affirme celui qui pense que son but face au Nigeria « est le plus cher de ma vie. Quand l'arbitre a sifflé le coup franc, Belaïli est venu me demander de le laisser tirer car il se sentait capable de marquer. Je lui ai répondu ‘'laisse-moi faire. Je peux mettre le cuir dedans''. Et croyez-moi, ce but, et l'émotion qu'il génère, vaut 1 000 coupes du monde à remporter avec la France.» Cinglante réplique à ceux qui ne croyaient pas en les capacités du frêle Riyad, petit joueur de Sarcelles qui courait derrière un ballon à Sarcelles, Quimper et Le Havre. Mahrez tenait par ailleurs à saluer le travail accompli en sélection par Djamel Belmadi. «Il m'a d'emblée demandé si je suis venu en sélection pour écrire l'histoire ou c'est juste pour jouer quelques matchs et repartir en club. Ma réponse était (je suis là pour les titres)», se rappelle encore le capitaine des Verts. Abordant les prochaines échéances de la sélection, Mahrez assure que si «la Coupe du monde venait à se jouer tout de suite, l'Algérie serait déjà en quart minimum». Il évoquera ensuite la tenue de la CAN-2021 qui pourrait être reportée à plus tard. «La CAN doit se tenir tous les 4 ans. C'est plus logique, plus réalisable et ça va relever le niveau», assure le poulain de Pep Guardiola. Mahrez, qui rêvait d'évoluer «aux côtés de Zidane», trouve que l'Algérie possède le potentiel pour renouveler les exploits. «Des joueurs comme Atal, Boudaoui et Bennacer sont l'avenir de l'équipe. Je suis là pour les aider à émerger du lot», dira le Citizen qui pense qu'il faut laisser Cherki (joueur de Lyon) faire son chemin avant de choisir entre l'Algérie et la France. «Il a tout le temps pour choisir», avoue Mahrez qui dit que « nous serons là pour les accueillir et les mettre dans le bain de la sélection». M. B.