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DECODAGES
L�INDUSTRIE EN ALG�RIE Ce que nous apprend l�exp�rience asiatique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 08 - 2010


Par Abdelmadjid Bouzidi
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Qui peut nier aujourd�hui que l�Asie est devenue une puissance �conomique avec laquelle il faut compter ? Qui peut nier aussi que cette r�gion du monde a r�ussi � s�imposer aux analystes qui parlent aujourd�hui d�un �mod�le asiatique de d�veloppement�, m�me s�ils reconnaissent qu�il existe entre les pays de la r�gion des nuances dans le phasing de leur industrialisation.
Rappelons que depuis plus de trente ans, pratiquement sans interruption, la croissance �conomique en Asie est forte et rapide : �C�est sans pr�c�dent dans l�histoire �conomique du monde.� C�est le Japon qui a trac� la voie le premier : en 1952, ce pays est class� par la Banque mondiale comme pays en d�veloppement. Vingt-cinq ans plus tard, il est devenu la deuxi�me puissance �conomique mondiale rivalisant avec les Etats-Unis. Le mod�le japonais devient �mod�le asiatique�. Dans les ann�es 50, le Japon opte pour une politique d�industrialisation par substitution d�importations (ISI). Mais alors que cette strat�gie �choue en Am�rique latine, elle donne des r�sultats plus que probants au Japon. Barri�res douani�res, �protectionnisme �ducateur�, copier les produits industriels import�s... : la croissance �conomique est au rendez-vous et la seconde phase peut �tre enclench�e : au c�ur de la strat�gie nationale d�industrialisation, le Japon d�veloppe, alors, une politique de promotion des exportations (IPE) : il devient une �machine � exporter� et s�installe confortablement sur le march� mondial : plus de 60 % de la production nationale est export�e : automobiles, t�l�visions, magn�toscopes, radios, fours � micro-ondes, photocopieurs, machines � commande num�rique... En admiration devant cette r�ussite japonaise, tous les pays asiatiques se conforment � la strat�gie nippone � partir des ann�es 1970 : substitution aux importations puis, promotion des exportations. Ta�wan, Cor�e du Sud, Singapour, Hong Kong, Tha�lande, Malaisie, Indon�sie et r�cemment Chine et m�me Vietnam appliquent le �mod�le�. La r�ussite �conomique du Japon et son exp�rience d�industrialisation se sont impos�es par leurs succ�s comme r�f�rence pour les autres pays asiatiques. Et si l�industrialisation de cette r�gion du monde s�est faite sur le tard, c�est surtout en raison des dotations abondantes de ces pays en ressources naturelles : bois exotique, caoutchouc, huile de palme, p�trole... La rente agricole et la rente mini�re les ont �dispens�s� d�aller tout de suite aux industries manufacturi�res. Mais, sous l�effet de la baisse des produits agricoles et des produits miniers, ils ont vite fait de rattraper leur retard en mati�re d�industrialisation.
� Le r�le d�terminant de l�Etat. �Au c�ur du d�veloppement asiatique, on trouve l�Etat� et pas un Etat mou mais un Etat acteur central du d�veloppement. L�Etat-pilote encadre et stimule les productions industrielles. D�abord par le biais de la planification qu�on retrouve dans tous les pays. Une planification qui fixe des objectifs chiffr�s, nationaux et sectoriels, assortis de primes et avantages, agence de planification �conomique au Japon, Economic development board � Singapour, Economic planing council � Ta�wan, Economic planing board en Cor�e du Sud, planification centralis�e et autoritaire en Chine, etc.
� L�Etat intervient aussi par le biais d�aides diverses � l�orientation des investissements, des productions, des exportations.
� L�Etat identifie les industries strat�giques � d�velopper en priorit�. Il donne pour ce faire des objectifs de production chiffr�s, mobilise les fonds pour aider � leur financement, pr�voit les avantages fiscaux, pour stimuler l�activit� des entreprises de la branche.
� L�Etat arr�te aussi les mesures de protection du march� int�rieur (tarifaires et non tarifaires).
� L�Etat acquiert � l��tranger le savoir et les technologies d�velopp�s en Occident.
� Enfin, l�Etat joue un r�le d�cisif pour soutenir la recherche et l�innovation.
L�Etat contr�le les secteurs-cl�s de l��conomie
Les industries de base, les industries d��quipement de haute technologie, les r�seaux de transport, de t�l�communications, les grandes banques sont des entreprises publiques ou mixtes o� l�Etat est actionnaire majoritaire. Mais, il y a aussi de grandes entreprises �fers de lance� du capitalisme asiatique qui sont l�expression d�un capitalisme familial ancien : Za�batsu, Keiretsu, Chaebols. Les entrepreneurs sont, en Asie, g�n�ralement �troitement associ�s aux d�cisions de l�Etat dans le cadre d�une �conomie �concert�e�. Entreprises publiques, groupes industriels priv�s et entreprises mixtes font le d�veloppement industriel voulu par l�Etat.
Le r�le des IDE
Le r�le des investissements directs �trangers dans le d�veloppement �conomique des pays de l�Asie est tr�s variable d�un pays � l�autre. Ainsi, au Japon il a �t� quasi nul : la part du capital industriel d�tenu par les �trangers tourne autour de 2 % (25 % en France !). Dans les ann�es 70, la Cor�e du Sud s�est lourdement endett�e mais a strictement limit� l�investissement direct �tranger. �A l�autre extr�me, nous dit l��conomiste Michel Fouquier, il y Singapour dont les trois quarts du capital industriel sont aux mains des multinationales. Aujourd'hui, la Chine communiste est le deuxi�me p�le mondial d�attraction des capitaux �trangers derri�re les Etats- Unis. Mais il faut aussi relever que si les pays d�Asie sont r�cipiendaires d�IDE, ils sont aussi investisseurs de plus en plus importants � l'�tranger o� ils conqui�rent des parts de march�s pourtant fortement concurrentiels. En r�sum�, et si on devait caract�riser ce qui est de plus en plus qualifi� de �mod�le asiatique de d�veloppement �conomique�, on retiendrait quatre observations :
1/ Au d�but de l'industrialisation, la strat�gie est une industrialisation par substitution d�importations tourn�e vers le march� int�rieur anciennement satisfait par des produits �trangers.
2/ D�s qu�un tissu industriel se met en place et pour faire face aux crises qui secouent les march�s mondiaux, des produits agricoles et des mati�res premi�res, l�Etat r�oriente son industrie sur la promotion des exportations.
3/ Dans les deux phases, le r�le de l�Etat est d�cisif, mais non exclusif. Les grands groupes industriels priv�s, d�origine familiale, sont encourag�s, soutenus, aid�s par diverses mesures.
4/ Les IDE, faibles en d�but d�industrialisation, se sont consid�rablement d�velopp�s : Singapour, Ta�wan, Hong Kong, mais aussi dans un deuxi�me temps, Cor�e du Sud, Malaisie, Indon�sie, Chine bien s�r, et m�me de plus en plus, le Vietnam. Doit-on copier aujourd�hui le �mod�le asiatique�. Peut-on seulement le faire dans un contexte mondial qui n�est plus celui des ann�es 60 et 70 ? En Alg�rie, il existe un secteur industriel public important. Les investisseurs �trangers ont aujourd'hui d�autres strat�gies que celle qui consisterait � acqu�rir des entreprises publiques, par ailleurs, peu performantes, dans les pays du Sud. L��chec de notre programme de privatisation est l� pour nous le rappeler. Ils pr�f�rent y d�localiser leurs propres entreprises ou y d�velopper la sous-traitance sans entrer dans le capital des entreprises locales. l�Etat alg�rien se retrouve par cons�quent avec un tissu d�entreprises industrielles publiques qu�il doit r�habiliter. Il doit surtout d�velopper, ici, un partenariat avec des champions mondiaux m�me s�il doit le faire au dinar symbolique. Le second �patrimoine� de l�industrie alg�rienne est constitu� aujourd�hui par un tissu de petites et moyennes industries (PMI) priv�es. Ce tissu doit �tre soutenu par l�Etat qui doit aussi l�aider � se d�velopper et s��tendre. L��re des grandes plateformes industrielles nationales est r�volue. L�industrie mondiale aujourd'hui repose sur l��clatement des cha�nes de valeur, les d�localisations, l�out sourcing. L�Etat alg�rien gagnerait � soutenir les PMI priv�es nationales dans une d�marche d�insertion aux cha�nes de valeur internationales : partenariat priv� national, priv� �tranger, joint-ventures, facilitations aux investissements priv�s nationaux, strat�gie de substitution aux importations sans rejeter la recherche de d�bouch�s ext�rieurs � nos produits industriels.


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