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DECODAGES
L�EXPLOSION EN TUNISIE ET EN �GYPTE : QUELLES LE�ONS POUR L�ALG�RIE ? �L�exp�rience est cumulative pour celui qui veut la comprendre�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 02 - 2011


Par Abdelmadjid Bouzidi
[email protected]
En Jordanie, au Y�men, mais surtout en Tunisie et en �gypte, les peuples arabes contestent les pouvoirs en place, ne se reconnaissent pas dans leurs propres Etats, exigent la justice, l�Etat de droit, la d�mocratie. Et, fait notable important et quoi que puissent en penser tous ceux qui veulent minimiser la port�e de ces �v�nements, ces mouvements populaires ne doivent rien � l�islamisme, habituellement en t�te des soul�vements pour allumer les m�ches des poudri�res.
La contestation est directe, violente, radicale, et occupe l�espace de la rue, par nature tr�s difficile � g�rer. Comment en est-on arriv� l� ? Les causes imm�diates de la r�volte sont facilement identifiables et l�ont �t� par tous les m�dias : ici, c�est la hausse des prix des produits de premi�re n�cessit�, l�, c�est la chasse polici�re aux �petits boulots�, unique source de revenus des nombreux jeunes ch�meurs, l� encore, c�est la hogra d�une bureaucratie d�Etat contre tous ceux qui n'ont que �leurs yeux pour pleurer�. Mais toutes ces causes ne sont que des mises � feu de bombes qui ont �t� en fait fabriqu�es par des ann�es de gouvernance autoritariste de gestion patrimoniale des biens de l�Etat, de surdit� aux souffrances de la soci�t� de la part des pouvoirs en place, de dilapidation de patrimoines publics et de corruption. Les peuples arabes ne se contentent plus, aujourd�hui, de revendications alimentaires ou d�am�lioration de leur pouvoir d�achat : la contestation est de nature politique et, il faut insister sur ce point, encore une fois, sans le giron islamiste. C�est le syst�me politique en �uvre depuis des d�cennies qui est rejet� par les peuples en r�volte qui semblent avoir bien compris que sans la d�mocratie, sans les libert�s publiques, ils n�obtiendront rien d�un r�gime politique pr�dateur et cleptomane. Plusieurs analystes ont mis en avant le r�le qu�auraient jou� les Occidentaux dans la chute du r�gime de Ben Ali et dans les fortes secousses que conna�t actuellement le r�gime de Moubarak. A la t�te de ces pays occidentaux, les USA qui auraient �une feuille de route� pour la r�gion Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), et sa recomposition politique. Bien que cette appr�ciation ne soit pas totalement fausse, on ne peut pas laisser croire que les soul�vements populaires auxquels on assiste actuellement seraient t�l�guid�s et r�pondraient � une commande des USA. Que ces derniers aient pris la juste mesure de ces �v�nements et de la col�re populaire, uniques dans la r�gion, et qu�ils y inscrivent leur nouvelle diplomatie, fort probablement. Mais ces contestations restent des ph�nom�nes internes, propres aux peuples de la r�gion. Et comme le disait le leader chinois Mao Tse Toung : �La cause externe ne joue que par l�interm�diaire de la cause interne. Appliqu�e � une pierre, une quantit� de chaleur ne produit rien appliqu�e � un �uf, elle donne un poussin.� Il faut bien relever que dans la liste des besoins fondamentaux � satisfaire, les peuples en r�volte ont aujourd�hui ajout� la d�mocratie d�mocratie qui �merge � pr�sent pour eux, comme la cl� pour la r�sorption des autres souffrances (alimentation, sant�, pouvoir d�achat�). C�est en ayant droit � la parole, en ayant droit � de vraies �lections qui leur permettent de choisir leurs repr�sentants, en ayant droit au suivi pour ne pas dire au contr�le des actions de ceux qui sont cens�s repr�senter leurs int�r�ts, que les peuples peuvent voir leurs �normes difficult�s se r�soudre progressivement. Tout cela, les rues arabes l�ont compris m�me si elles ne sont pas toujours capables de l�exprimer dans un langage de politologues ! Qui a donc dit que les jeunes des pays arabes ne sont capables que d�un �chahut de gamins� ?!
Les le�ons � tirer des soul�vements populaires de Tunisie et d��gypte
Bien que des analyses s�rieuses et plus fouill�es restent encore � faire, les soul�vements populaires de Tunisie et d��gypte rappellent quelques acquis que la sociologie politique a permis d��tablir et sur lesquels il y a peu de r�serves. On peut en rappeler, ici, au moins cinq :
1- L�Etat, qui sous l�emprise d�un homme, veut g�rer seul, par sa seule bureaucratie, la soci�t�, verse in�vitablement dans le �tout s�curitaire� qui produit les effets inverses de ceux qu�ils visent :
a/ fracture sociale
b/ d�sordre
c/ violence
Le face-�-face bureaucratie d�Etat - population sans interm�diation institutionnalis�e d�bouche irr�m�diablement sur la rue.
2- Un Etat fort est un Etat l�gitime qui a confiance en son peuple, qui s�appuie sur un peuple pour g�rer la soci�t�. �C�est en faisant de chaque citoyen un membre actif de l�Etat, en lui donnant acc�s aux fonctions et aux services qui l�int�ressent le plus, qu�on l�attachera le plus � l�ind�pendance du pays�, (Thomas Jefferson). Ce qui a fait tomber Saddam Hussein et son r�gime politique, c�est certes l�agression arm�e que lui a inflig�e Bush mais c�est aussi la d�saffection de son peuple vis-�-vis d�un r�gime pourri et sanguinaire qu�il a mis en place pour g�rer la soci�t� irakienne. Seul le peuple irakien aurait pu d�fendre l�Etat avec efficacit� si celui-ci �tait l�gitime.
3- La gestion de la soci�t�, la gouvernance comme on dit aujourd�hui, ne peut pas se faire sans rupture en l�absence d�institutions fortes : syndicats, partis politiques, structures de r�gulation, mouvement associatif qui remplissent l�importante fonction d�interm�diation entre les pouvoirs publics et la population dans ses diverses composantes.
4- Le probl�mes politiques ne sont pas solubles dans l��conomie. Ils ont leur propre logique et doivent faire l�objet de traitement sp�cifique. La croissance �conomique elle-m�me se heurte, t�t ou tard, au d�ficit de d�mocratie, de d�lib�rations, de dialogue social.
5- La d�mocratie est un besoin social fondamental. C�est l�Etat de droit, et �le rem�de � une d�mocratie malade, c�est encore plus de d�mocratie � (Thomas Jefferson). Mais �la libert� des uns s�arr�te l� o� commence la libert� des autres�.
Et l�Alg�rie dans tout cela ?
Notre pays conna�t depuis quelques ann�es des col�res populaires, des contestations violentes, des �meutes dont les moins radicales ne sont certainement pas celles qu�on a connues en ce d�but d�ann�e avec la r�volte de la jeunesse qui a concern� toutes les r�gions du pays. Ces mouvements de contestation doivent �tre lus comme un r�v�lateur de probl�mes sociaux certes, mais pas seulement. Ce sont aussi des r�v�lateurs d�une gestion politique de la soci�t� qui n�emportent nullement l�adh�sion des Alg�riens ni plus singuli�rement encore celle de la jeunesse. La col�re des Alg�riens est d�autant plus forte que le pays dispose d�un ensemble d�institutions en mesure d�assurer une transition d�mocratique pacifique. Pourquoi donc l�Etat g�le-t-il toutes ces institutions de d�lib�ration, de dialogue, de participation � la vie politique du pays ? Et qu�on ne nous sorte plus l��pouvantail de l�islamisme politique, les Alg�riens ont suffisamment pay� pour le r�duire consid�rablement et ont largement d�montr� qu�ils n�en voulaient pas !
Que constatons-nous ?
1- Le pluralisme syndical est reconnu dans le droit, refus� dans les faits. Il revitaliserait pourtant d�une mani�re bien utile le dialogue social, la d�mocratie sociale.
2- La tripartite est bien l� mais elle fonctionne comme appendice du gouvernement et ne d�lib�re dans les faits sur aucun dossier �conomique et social, la d�lib�ration �tant pourtant un lieu de confrontation des avis et de construction �labor�e de consensus. pourquoi ne pas l��largir � tous les syndicats et l�institutionnaliser ?
3- Le Conseil national �conomique et social existe, dispose d�un budget mais n�a toujours pas �t� renouvel� et ne re�oit pratiquement pas de saisine. L�urgence est � sa revitalisation car c�est l� une formidable tribune de d�lib�rations, d��changes, de d�bats, de r�flexion sur les questions �conomiques et sociales qui int�ressent la nation. Il faut rappeler que cette instance r�unit repr�sentants de l�Etat, syndicats, patronat, experts. Bel espace de fonctionnement d�une d�mocratie de n�gociation qui permettrait une application des politiques publiques plus consensuelles.
4- Les conseils de l��ducation, de la jeunesse, de l�information ont exist� et ont permis des d�bats sur des dossiers cruciaux, m�me s�ils avaient besoin d��tre dynamis�s et d��tre plus repr�sentatifs. Pourquoi les avoir supprim�s ?
5- Le Conseil national de l��nergie permet un �largissement de la r�flexion sur la politique �nerg�tique du pays, question cruciale s�il en est, et donc d��viter les erreurs que pourrait commettre l�administration en charge du secteur. Pourquoi ne fonctionne-t-il pas ?
6- Le mouvement associatif est reconnu l�galement. Il est r�glement�. Mais il fonctionne de mani�re anarchique, ne dispose pas de moyens, est laiss� � son propre sort et a une vie v�g�tative. Il y a pourtant l� un formidable outil d'aide � la soci�t� pour se prendre elle-m�me en charge, un outil de d�veloppement du civisme et de construction de la citoyennet�.
Pourquoi donc toutes ces institutions ne sont elles pas r�veill�es, remises au travail, laiss�es fonctionner sans immixtion. Nous n�avons pas abord� le second volet de la transition d�mocratique : celui du multipartisme. N�est-il pas grand temps de revoir la loi sur les partis politiques et redynamiser la vie politique nationale ? Lib�rer la parole, refaire fonctionner les institutions existantes en les d�mocratisant, revitaliser soci�t� politique et soci�t� civile, avancer sur les deux jambes et engager s�rieusement, avec d�termination, la transition d�mocratique dans notre pays, une �d�mocratie forte�, comme la qualifie le politique am�ricain Benjamin R. Barber, c�est-�-dire une d�mocratie enracin�e dans la soci�t� profonde. Oui, nous pouvons le faire en Alg�rie. Mais, encore une fois, nous craignons fort que la montagne ne fera que nous renvoyer nos propres �chos ! Il faut alors bien mesurer le risque de faire de la transition d�mocratique, qui est in�luctable et qui est inscrite dans l�histoire, un processus violent, socialement co�teux et dont le pays n�a vraiment pas besoin.


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