Ils ont trempé dans tous les coups foireux qui ont éprouvé le pays et ils voudraient qu'un traitement spécial leur soit réservé. Ils ont tellement enjambé interdits et sanctions qu'ils pensent encore pouvoir rouler dans la farine ceux qui, aujourd'hui, les mettent face à leurs délits ! Pourrons- nous, seulement, nous intéresser, un jour, à autre chose qu'à tous ces déballages qui soulèvent le cœur jusqu'à la nausée ? Est-ce que le pays a encore des chances, et nous avec, de se relever de tous les mauvais coups qui lui ont été portés ? Et lorsque je parle de coups qui lui ont été portés, je ne veux pas dire que la violence comptabilisée au fil des ans à coups de milliards, est désormais derrière nous et que nous voilà, enfin, libérés de la voyoucratie qui n'a toujours pas dit son dernier mot. Tous les procès en cours, qui occupent l'attention et sont censés répondre à un besoin inassouvi de revanche, n'influent pas sur le comportement douteux de ceux qui ne perdent pas le nord. La tendance à puiser sans vergogne dans les caisses de l'Etat, au contenu insoupçonnable, lorsqu'elle permet l'enrichissement illicite que l'on découvre toujours, comme par hasard, lorsque le mal a été fait, n'a pas été abandonnée. Une tendance qui, à n'en pas douter, écrira, un jour, la suite d'une corruption promue, depuis des lustres, au statut de culture nationale. En attendant et au fur et à mesure que la justice est en partie rendue, on s'arrête de cogiter sur ses propres rêves pour apprécier, à leur juste valeur, les dégâts orchestrés par des individus que le pouvoir de peser sur le cours des choses a poussés au pire. Quand la force et l'impunité font cause commune et encouragent, y compris de vulgaires chefaillons, à faire dans le saupoudrage et à bricoler, pour faire illusion, la précarité dans laquelle l'oligarchie a plongé le pays, revient anéantir l'optimisme des Algériens. Celui d'une majorité qui se demande de quoi seront faits ses lendemains. L'état de délabrement est tel, qu'il n'est nul besoin de sortir d'une grande école pour comprendre l'ampleur de la casse et le mal que nous aurons, par conséquent, à nous en sortir ! M. .B
