- Et le MSP de Makri, comment il a pu tenir son conseil national ? C'est du deux poids, deux mesures ! - Non ! Pas du tout ! Le MSP avait l'autorisation du ministère de l'Intérieur... turque ! - ??? Des fois, il faut faire des choses simples ! Et les faire avec bonne foi, ce qui, je vous le concède, n'est pas mon fort ! Mais bon ! J'ai mordu ma lèvre et j'y suis allé ! Aller où ? Eh bien, ayant entendu le ministre de la Poste vanter pour la 5468ème fois le paiement électronique, par carte, sur les terminaux des commerçants, je me suis muni de ma carte, remis en mémoire le code confidentiel que je n'avais jamais utilisé jusqu'alors —et pour cause — et promené mes guêtres dans l'une des plus célèbres artères de la capitale, portant le nom d'un glorieux chahid, amateur de foot et fou de liberté pour son pays, mort jeune au combat. Six magasins en tout. Six commerces affichant à leur entrée le logo attestant de la possibilité de procéder au règlement électronique de mes achats. Six commerces « essayés » donc en situation réelle de paiement par carte magnétique. Sur les six, quatre se sont « excusés » de ne pouvoir accéder à ma demande. Les transactions sous ce mode étant arrêtées momentanément pour des raisons plus ou moins alambiquées. Le cinquième était dans le noir, un électricien s'évertuant à remettre d'aplomb une boîte de micro-disjoncteurs excités comme des puces et sautant tout le temps. Le sixième, c'est celui que j'ai placé au hit-parade de ma « virée électronique ». Le jeune vendeur, seul derrière la caisse, m'a expliqué, confus, que le patron ne lui avait pas remis le code et le protocole de transaction sur le terminal. Le contraignant ainsi à palper en cash les achats. Bon, d'accord, six magasins, vous me direz, ce n'est pas représentatif de toute l'artère. Encore moins de tout le pays. Ce n'est pas un sondage fiable. Il aurait fallu pousser plus loin. Mais mes jambes qui ne sont pas régulées électroniquement ni rechargeables par DAB ou terminal n'en pouvaient plus ! Six, c'est tout ce que j'ai pu tester. À vous de voir, donc. Mais moi, j'ai l'impression que les biffetons remplis de microbes et de germes ne sont pas encore prêts à quitter mon portefeuille ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.