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Ils épinglent Abdelaziz Bouteflika
Procès en appel de Ali Haddad
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 10 - 2020

La cour d'Alger a procédé à de nombreuses auditions, hier lundi, dans le cadre du procès en appel de Ali Haddad. Contrairement à Ouyahia, qui s'est défendu avec force à partir de la prison de Abadla où il a été récemment transféré, Abdelmalek Sellal a démontré toute sa lassitude et a demandé à « rentrer mourir chez lui » car tous savent que « je ne faisais qu'appliquer le programme de Abdelaziz Bouteflika ». Les deux anciens Premiers ministres ont été tous deux condamnés à douze ans de prison en première instance. Amara Benyounès et Abdelghani Zaâlane, poursuivis en qualité d'ex-ministre de l'Industrie pour le premier et ex-ministre des Travaux publics pour le second, ont affirmé ne pas être concernés par les faits qui leur sont reprochés. Point commun, cependant, aux interventions des quatre ex-responsables : toutes épinglent celui qui décidait de tout, Abdelaziz Bouteflika.
Ouyahia :
«L'ancien Président en était informé»
Ahmed Ouyahia a été jugé à partir de la prison de Abadla, Bechar. Dimanche, premier jour du procès, ses avocats avaient insisté sur l'annulation de la procédure du jugement à distance exigeant la présence du prévenu, ce que le tribunal a refusé, expliquant que la décision n'était pas de son ressort. Face aux nombreuses questions du juge, Ahmed Ouyahia s'est défendu avec force.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le juge : « Dans le dossier du Métro d'Alger, l'enquête a relevé plusieurs irrégularités .» Ouyahia : « Il y avait dix-huit projets pour le tramway, la commission technique était chargée de suivre ce dossier, pour ce qui est de l'extension de la ligne Alger-Dergana, c'était en 2006, je n'étais plus en poste à ce moment .» Le juge le relance : « Selon l'enquête, la commission technique n'a pas été saisie au sujet de deux avenants qui concernent ces marchés publics, qu'avez-vous à dire à ce sujet ? » Ouyahia répond : « Je n'en ai aucune idée.» Le juge : « Le projet d'Alger-Dergana entrait dans le cadre des travaux supplémentaires, il fallait donc un financement supplémentaire et il était supérieur au montant global du projet.» Ouyahia : «S'agissant d'un projet indépendant, le gouvernement a octroyé un avenant. Fixer son montant n'entrait pas dans les prérogatives du chef du gouvernement. Permettez-moi également de vous dire que dans l'une des expertises, il était dit que nous avons tenté d'amener une entreprise étrangère qui n'avait pas de concurrent, ce qui est faux, il y avait une société espagnole, canadienne et allemande pour le projet du tramway, j'ai accepté. Le dossier a ensuite été transmis à la commission technique. Les négociations ont ensuite commencé, l'expertise dit que de gros montants se jouaient à ce moment-là, mais c'est faux encore une fois .» Ouyahia ajoute que pour l'octroi de marchés publics, le choix des entreprises « relève de la responsabilité du maître d'ouvrage, quant aux marchés publics de gré à gré, ils nécessitent l'approbation du Conseil du gouvernement. En cas de désaccord ou de réserve d'un membre du gouvernement, le marché est réétudié ou annulé ».
Il ajoute : « Si certains projets ont été accordés sans passer par le Conseil du gouvernement, c'est qu'ils revêtaient un caractère urgent .» Il cite l'exemple du projet relatif à la préparation du Sommet arabe de 2005. L'ancien Premier ministre insiste pour dire que les poursuites dont il a fait l'objet pour octroi d'indus avantages dans certains marchés ne sont pas fondées car il n'était pas en fonction au moment où ils avaient été octroyés. Il cite l'exemple du raccordement du port Djendjen à l'autoroute. « On m'accuse d'octroi d'indus avantages mais c'est pourtant moi qui suis intervenu en faveur d'une société chinoise et non pas pour Ali Haddad en ce qui concerne la cimenterie de Djelfa
Le juge adresse une nouvelle question à Ouyahia. Cette fois, elle concerne les sociétés appartenant à ses enfants. Sa réponse est identique à celle qu'il avait fournie lors du procès en première instance qui s'est tenu à Sidi-M'hamed : « Ce sont des sociétés créées dans le cadre du dispositif de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), l'ancien président de la République en était informé ».
A. C.
SELLAL :
«Le 5e mandat était une grosse erreur»
Abdelmalek Sellal a surpris hier par ses réponses au juge. L'ancien chef de gouvernement est apparu dans un état d'esprit différent de celui qui l'avait caractérisé durant ses dernières comparutions. Ses propos étaient souvent chargés d'une pointe d'ironie amère qui en disent long sur ses sentiments face aux événements qu'il traverse.
« Je pensais qu'on allait m'honorer, me donner une médaille et non pas me jeter en prison où je ne manque d'ailleurs de rien », déclare ce dernier avant d'ajouter : « Je ne suis pas un criminel (...) vous vous souvenez, j'étais ministre des Ressources en eau, il y avait un très gros problème d'eau potable en Algérie, tout le monde buvait de l'eau salée, mais aujourd'hui, l'eau est propre.»
Le juge le soumet à une série de questions portant sur le projet de la cimenterie de Relizane, le port de Ténès, le projet routier de Lakhdaria, le projet industriel à Annaba... Sellal répond approximativement : « J'ai discuté avec Abdelaziz Bouteflika d'un projet de développement à Tamanrasset, pour la cimenterie de Relizane, je n'avais pas très bien compris de quoi il s'agissait mais, par la suite, j'ai compris qu'il y avait eu un faux départ, quant au port de Ténès, la décision a été prise par le gouvernement.
Le projet routier de Lakhdaria a été décidé après proposition de spécialistes qui affirmaient qu'il y avait urgence en la matière. Pour ce qui est de Annaba, le maire de Berrahel m'embrassait les mains pour que la région soit transformée en zone industrielle.
À cette époque, il y avait une instruction claire de Ouyahia, on pouvait utiliser des terres agricoles qui avaient un rendement moyen ou insuffisant.» Une autre question arrive : « Qu'en est-il du financement de la campagne de Abdelaziz Bouteflika ? » Sellal répond sans attendre : « Lorsque le frère de Bouteflika m'a demandé de gérer la campagne électorale, je ne me suis pas senti à l'aise, j'avais également honte de refuser. Notre rencontre a eu lieu le 10 février, le 28 du même mois j'ai quitté, cela m'a faisait dix-huit jours de fonction. Abdelghani Zaâlane est arrivé, ensuite.
Ce n'était pas la première fois que je conduisais une campagne électorale, la seule condition que je posais était que l'on me tienne éloigné des finances. C'est pour cette raison que j'ai ouvert un seul compte et j'ai remis le document au défunt Mahmoud Chaïd.
Les campagnes étaient menées par les partis politiques, je ne peux pas être poursuivi pour financement occulte .»Le juge le relance : « Vous êtes poursuivi pour octroi d'indus avantages.» Réponse du prévenu : « J'ai la conscience tranquille, je ne suis pas un corrompu, je n'ai rien fait de mal (...) tout le monde sait ce que je vaux, même Obama.
Tout le monde sait également que je n'ai fait qu'appliquer le programme du président de la République. J'ai été nommé à une période très difficile, Bouteflika était très malade et je devais tout assumer, mais, ensuite, on m'a jeté en prison où j'ai été atteint du coronavirus, j'ai été hospitalisé durant quinze jours, (...) je suis âgé, laissez-moi mourir chez moi .» L'ancien directeur de campagne de Bouteflika surprendra enfin avec cet énorme aveu : « Le 5ème mandat était une grosse erreur. Il a failli mener le pays vers le chaos ! Aujourd'hui, moi je suis prêt à voter pour la nouvelle Constitution ! »
A. C.
Amara Benyounès :
«Je ne vois pas où est ma responsabilité dans cette affaire»
Dans l'affaire Haddad, Amara Benyounès est jugé en qualité d'ancien ministre de l'Industrie. Il lui est reproché d'avoir octroyé à l'homme d'affaires un projet d'édification d'une cimenterie qui n'a jamais vu le jour. L'ancien ministre affirme n'être nullement concerné par ce dossier.
« J'ai été surpris que le magistrat de la Cour suprême ordonne mon incarcération. Je ne vois pas où est ma responsabilité dans cette affaire. Je n'ai jamais rien signé ni rien donné à Haddad, je n'étais pas ministre de l'Industrie et des Mines. Le volet mines a été octroyé à un autre département. Lorsque le projet d'extraction minière a été octroyé à Haddad, cela faisait cinq mois que j'avais quitté le ministère de l'Industrie, et j'assurais la fonction de ministre du Commerce », soutient avec force Amara Benyounès.
Il poursuit : « Le magistrat a demandé une seule expertise et elle ne comportait pas mon nom. Elle m'a absous de tous les faits pour lesquels je suis poursuivi. Je suis poursuivi pour une cimenterie qui n'existe pas. Mon avocat a fourni toutes les preuves nécessaires au magistrat. J'étais très confiant, mais, par la suite, les charges ont été modifiées et je me suis retrouvé poursuivi parce que j'avais autorisé un partenariat avec une société chinoise.
J'avais pourtant demandé à l'entreprise nationale GICA de trouver un autre partenaire, le choix venait, cependant, de la présidence de la République .»
A. C.
Abdelghani Zaâlane :
«Je n'étais pas en poste à cette époque»
Le juge a également procédé à l'audition de Abdelghani Zaâlane en sa qualité d'ancien ministre des Transports et des Travaux publics. Cet ancien haut responsable se trouvait, il y a cinq jours, au tribunal d'El-Harrach où il a comparu en tant qu'inculpé dans l'affaire de Mme Maya. Hier lundi, à la cour d'Alger, il a comparu dans l'affaire Haddad.
Zaâlane a, lui aussi, clamé son innocence : « Je suis poursuivi en tant que ministre des Transports et wali d'Oran. Je n'ai pourtant jamais octroyé d'avantages à aucun des hommes d'affaires (...) Au moment où les faits se sont déroulés, il y avait une très forte demande pour le ciment dans le pays. La concurrence était également très rude dans le domaine. Gica est une entreprise nationale. J'ai eu une rencontre avec ses responsables au niveau du siège du ministère. Des directeurs de ports étaient également présents. Je leur ai dit qu'il y avait quatorze ports commerciaux et qu'ils étaient libres de choisir le port qui offrait le plus de conditions.
Le directeur de l'industrie a demandé l'autorisation du Premier ministre, le document est entre les mains de mes avocats. Quant à moi, je n'ai pas donné quoi que ce soit .» Zaâlane doit à présent répondre à un autre chef d'accusation : l'octroi d'avantages dans le cadre des projets portuaires de Mostaganem, Alger et Jijel. « J'ai répondu aux enquêteurs que ces projets ont eu lieu en 2013, et je n'étais pas en poste à cette époque. J'ai été nommé en 2017. » Il poursuit : « Le terrain a été donné à Haddad à Mostaganem en 2015. Il y avait un litige à ce sujet et en arrivant au ministère, j'ai trouvé le dossier. Une commission chargée d'étudier les faits a été mise sur pied, et sur la base de ces recommandations, le terrain de 5 000 hectares a été réduit à 2100 mètres carrés.
Il s'agissait de régler un litige et non pas d'octroyer des avantages. La même situation s'est déroulée au port d'Alger où il fallait aussi régler un litige .» Le prévenu est interrogé au sujet du financement de la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika. « Le jugement dont j'ai fait l'objet en première instance a prouvé mon innocence dans cette affaire. J'ai occupé la fonction de directeur de campagne durant huit jours uniquement. je n'ai rien signé ni ouvert aucun compte.»
A. C.
Bédoui auditionné par la police judiciaire de Constantine
Noureddine Bédoui aurait été auditionné ce dimanche par les enquêteurs de la police judiciaire relevant de la wilaya de Constantine, ont indiqué, hier, des sources concordantes. Elles indiquent, par ailleurs, que l'ancien Premier ministre a été écouté sur des faits liés à sa gestion durant l'exercice de ses fonctions de wali au niveau de cette même wilaya. L'on apprend, également, que le dossier de Bédoui, qui a été cité dans plusieurs gros dossiers en cours, sera transféré au niveau du pôle pénal du tribunal de Sidi-M'hamed, dès la clôture de l'enquête préliminaire.
A. C.


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