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Robert Vallois, collectionneur passionné et mécène de l'art africain
Il a offert un musée au Bénin
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 10 - 2020

Robert Vallois a offert un musée au Bénin et passe ses journées entouré de 800 statuettes du Congo dans son bureau du Quartier latin, au cœur de Paris : à 83 ans, le marchand d'art Robert Vallois vit ses passions comme un enchaînement d'heureux hasards.
Avec un collectif de marchands amis, il a monté le «petit musée de la Récade» (du nom des sceptres du royaume d'Abomey), au sein d'un centre d'art près de Cotonou. Ils ont donné l'argent pour sa construction et offert les récades royales qu'il abrite désormais. Le musée est ouvert depuis cinq ans et reçoit 500 visiteurs par mois.
Robert Vallois et ses amis avaient acheté, notamment en ventes publiques, ces sceptres ayant appartenu aux rois d'Abomey.
«C'est une initiative totalement impromptue, inorganisée, qui est partie comme ça», raconte-t-il, amusé, soulignant ses très bonnes relations avec ses interlocuteurs béninois.
«On a donné ce petit musée, on l'a garni. On n'a jamais parlé de restitution. C'est dans le droit fil de la pensée (de) maintenant, mais on ne savait même pas à l'époque. On n'abordait pas ça comme ça.» «On l'a fait avec le cœur, pas la tête. On est tombé dans le bain béninois, bain d'un pays d'artistes ; ça n'a rien coûté à personne, à part à nous», insiste-t-il, tirant sur un énorme cigare havane.

«Ma galerie me permet mes fantasmes»
L'œuvre de collection, insiste ce marchand rétif aux débats idéologiques, «appartient à tout le monde. Ça n'appartient pas à un peuple, pas à un Etat, c'est universel. Est-ce que c'est vraiment important de dire ‘‘c'est à moi'' ? Est-ce qu'il y a des désirs de revanche en disant ‘‘ça a été pillé'' ? L'important c'est que ce soit fait, montré et vu par le plus grand nombre».
Le contraste est saisissant rue de Seine, entre sa très chic galerie d'art déco au rez-de-chaussée et son bureau encombré, en haut d'un petit escalier qui craque : «Ma galerie, explique-t-il, me permet mes fantasmes.»
Les revenus qu'il en tire lui ont «permis de faire ce qu'(il) a fait au Bénin», raconte celui qui est arrivé à Paris en 1972.
L'art déco est sa deuxième passion. «Dans les années soixante-dix, nous étions une dizaine de passionnés qui avons réinventé un art des années 1915/20 passé dans les oubliettes.» «Bob» Vallois, comme on l'appelle dans le quartier, contemple les 800 objets du Congo qui l'entourent, avec, au-dessus d'eux, une trentaine d'objets esquimaux. «Ce n'est pas une collection, c'est une simple collecte d'œuvres dont les prix vont de 200 à 20 000 euros», dit-il.

Abbé Pierre
Mais «ces œuvres, il ne faut pas les toucher, c'est la vie de l'esprit. C'est mystérieux, lourd, il y a de l'histoire derrière chacune».
Ces statuettes sont du peuple lega, «un peuple très secret, opposé à tout pouvoir central et colonial» dans l'est troublé de la République démocratique du Congo : «J'ai tout acheté à Paris.» L'art africain, observe-t-il, c'est «comme une religion, l'art de l'essentiel. Regardez ces visages ! Avec trois coups dans l'ivoire, on transmet la joie, la tristesse, l'amour, le sexe, de manière essentielle et naturelle»!
Sa vocation de collectionneur ? «C'est venu avec l'abbé Pierre dans les années 50. J'étais boy-scout à Monaco, on a vidé un appartement pour donner les objets.» Son fils, le galeriste d'art contemporain Georges-Philippe Vallois, possède deux galeries dans la même rue. «Mais lui est marchand de tableaux, moi je suis brocanteur !»
Ressent-il de l'amertume alors que «le métier d'antiquaire qui attendait le client dans sa boutique» se fait de plus en plus sur interne, «à mille à l'heure» ? «Quand je prendrai un peu d'âge, ça viendra peut-être !»


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