Par Ali Bourai Merci, Monsieur le Président, pour cette reconnaissance qu'aucun de vos prédécesseurs n'a osé déclarer aussi nettement et publiquement. Une reconnaissance très pertinente, surtout en ce moment, pour nos élites intellectuelle et professionnelle. être citoyen d'un aussi grand et beau pays est une grande faveur de la nature humaine. On ne naît pas adulte, on le devient surtout après la longue colonisation impitoyable que notre peuple a subie. L'éveil populaire du début 2019, dit Hirak, a, par sa spontanéité, sa maturité et son pacifisme, émerveillé le monde, surtout l'Occident, et notamment votre pays, la France, découvrant un peuple enthousiaste, fantastique qui aspire à mener une vie sereine, honorable, compatible avec son temps. L'Algérie, ce grand pays du continent africain, réussira à surmonter ses difficultés, ô combien nombreuses, pour compléter l'indépendance par la souveraineté. L'Algérie qui a tant souffert, des siècles durant, n'a pas besoin qu'on se tourmente pour elle comme je l'ai déjà précisé dans une réplique à Madame Marine Le Pen. De manière irréversible, le pays est dans un processus de croissance politicosocial normal. En politique et entre Etats, le dominant dans le partenariat ce sont les intérêts réciproques équilibrés ou pas. L'amitié n'est qu'un mot d'ameublement linguistique sans valeur et sans saveur. Le Shah d'Iran a été abandonné à son sort lamentable par les USA, la France a fait subir le même sort à Ben Ali et flingué Kadhafi... La suite est longue. Celui qui néglige son peuple, notamment en sa majorité, ne peut aspirer à un avenir radieux. La sagesse couplée à la sincérité est la plus importante richesse que Dieu ait donnée à l'homme. Le courage n'est qu'un constituant du champ de bataille en période de guerre. Le code de la vie est limpide à ce sujet. Entre l'Algérie et la France, il y a des liens indéfectibles que personne ne peut effacer ; les ignorer ou les négliger est une erreur stratégique. Au plan géostratégique, la France a beaucoup plus besoin de l'Algérie que l'Algérie n'a besoin de la France et son penchant pour le Maroc sur la question du Sahara occidental ne s'explique pas, sauf dicté par un esprit revanchard envers nos trois peuples — algérien-marocain et sahraoui. En tout état de cause, le Maroc est le plus grand perdant qui, en s'obstinant à bafouer la légalité internationale et les droits légitimes du peuple sahraoui, complique davantage ses difficultés socioéconomiques. La colonisation est toujours un investissement perdu, il ne rapporte rien d'utile et les monarchies du Golfe qui s'agitent tant au profit du Maroc n'arrêteront pas la marche irréversible de l'Histoire. Cela est un signe apparent d'affolement ; la peur d'un lendemain incertain. Un crime colonial sur des populations innocentes est toujours une dette qui ne s'efface pas par de simples excuses. Le prétendre ainsi, c'est bafouer les droits et les devoirs humains que Dieu a imposés à l'humanité. L'obscurantisme religieux est le guide de l'égarement des hommes. Monsieur le Président, merci pour cette prouesse politique, d'une grande importance en ce moment précis de translation du centre de gravité de l'économie mondiale et de la refondation du monde. Gloire à nos martyrs éternels. A. B.