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Mon voyage en Chine (6e et fin)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 01 - 2021

L'escapade en Corée du Nord dure une semaine. Des jours pleins de surprises dans ce pays de l'extrême où la religion n'existe pas — elle est même interdite ! — et où les nouvelles générations croient dur comme fer que Dieu, c'est Kim Il Sung, le grand-père de l'actuel dirigeant. Nous aurons l'occasion de revenir plus en détails sur ce périple ponctué par une rencontre avec le leader «respecté et bien-aimé» dans son modeste bureau. Un grand moment.
Retour vers la Chine. Le train nous emporte jusqu'à Pékin où la ville a retrouvé son calme après la folle semaine des festivités du 1er mai et du printemps. C'est l'occasion de faire quelques achats dans ces magasins immenses, tous propriétés de l'Etat. Il faut vous dire qu'à l'époque, lorsqu'on partait vers les pays socialistes, nous n'avions pas droit à des frais de mission en devises. Nous disposions de chèques clearing payables uniquement en monnaie locale. Cela dépendait d'un processus bancaire spécifique «permettant de centraliser et d'organiser des opérations de compensation en vue de la liquidation des créances et des dettes entre pays». Si c'est du barbarisme pour vous (pour moi aussi), faisons plus simple : des accords entre pays permettent d'éviter de recourir aux devises fortes quand il s'agit d'opérations bancaires. J'ai voyagé en URSS, Allemagne de l'Est, Pologne, Bulgarie, Yougoslavie, Hongrie, Roumanie, Chine, Corée du Nord et je n'ai jamais vu la couleur d'un dollar ou d'un franc remis par la Banque d'Algérie. À chaque fois, c'était le «clearing» et je dois reconnaître que ça nous embêtait un peu parce que, à l'aller comme au retour, nous passions par Paris et nous tenions à ne pas sauter d'un avion à un autre, pour profiter quelques jours de la ville Lumière. Et sans devises, c'était impossible, à moins d'avoir un parent émigré ou de changer ses dinars en francs. Tâche extrêmement difficile. Primo et à la base, on n'avait pas beaucoup de dinars. Secundo, on évitait de se trimballer avec des devises, même cachées, à l'aéroport de Dar-el-Beïda.
Le yuen chinois était presque sans valeur en 1975. À la banque, nos chèques clairing se transforment en des centaines de billets que nous avons du mal à transporter jusqu'à l'hôtel. Mais la surprise ne s'arrête pas là. Désormais riches en yuen, nous filons au bar du rez-de-chaussée pour prendre un pot. Le serveur écarquille les yeux quand il découvre le billet que nous lui tendons. C'est comme si on paye un œuf avec un million ! Au sortir du bar, nous nous retrouvons avec une grosse enveloppe remplie de centaines de billets et le serveur nous explique, avec force gestes, que chaque billet peut se transformer, à son tour, en une multitude de petits billets qui peuvent donner des centaines... J'en fais moi-même l'expérience et, au bout de trois jours, je me retrouve avec des yuen envahissant toute la chambre. Les tiroirs du bureau en sont pleins, idem pour ceux des tables de nuit. Il y en a partout...
Comment se débarrasser de cette «fortune» ? Le bar du rez-de-chaussée n'est pas la bonne solution même en payant des tournées générales à en veux-tu en voilà ! Les magasins les plus chers ? Allons-y ! On va déménager la Chine. Mais Air France nous obligera à abandonner une grande partie de nos achats. Au vol retour vers Paris, on paye le fret en... devises ! Et, pour les milliers de kilomètres de vol, le prix de ce fret est exorbitant! Heureusement que nous avons fini par comprendre qu'il fallait orienter nos achats vers ce qui est peu encombrant et relativement cher comme la soie, l'or, les pierres précieuses !
Durant les quelques jours qui nous séparent du retour, nous partons à la découverte de la ville et nous commençons par la fameuse Cité interdite ou demeure impériale qui se trouve pas loin de notre hôtel. La place Tienanmen est juste en face. Elle est vraiment immense ! On a beau imaginer son étendue, on sera toujours loin de la réalité. On se sent vraiment trop petit en la traversant de bout en bout !
C'est qu'elle fait 40 hectares ! Elle longe notamment l'avenue Chang'an qui passe, plus bas, juste à côté de notre hôtel. Les monuments qui l'entourent racontent, à eux seuls, toute l'histoire de la Chine. En face, l'entrée officielle de la Cité interdite, appelée aussi Porte de la Paix céleste. C'est là exactement que Mao Tsé Toung proclama la naissance de la République populaire de Chine. De l'autre côté, on peut admirer le monumental palais de l'Assemblée nationale au style socialiste prononcé.
Mais l'attraction sera la visite guidée du palais impérial. Cette cité interdite est une succession de châteaux bâtis selon l'architecture chinoise ancienne et reliés entre eux par des escaliers de marbre et des chemins de pierres taillées, bordés de colossales statues. Construite par l'empereur Yongle (dynastie Ming) entre 1406 et 1420, cette cité reflète le summum de l'art chinois couronnant une brillante civilisation qui a laissé à l'humanité des trésors inestimables. Nos yeux sont éblouis par la beauté lumineuse des œuvres exposées. Le rouge domine, ce rouge laqué si typique des intérieurs chinois d'antan, mais çà et là, l'éclat du bronze et la magnificence des céramiques subliment les yeux et enivrent l'esprit.
La soirée se termine au «Canard laqué», un restaurant de prestige où l'on cuit tous les morceaux du canard, sans en laisser un seul, de mille et une manières ! Nous n'avons pas tout apprécié mais c'est toujours mieux que le serpent nageant dans la sauce écarlate que nous avons «dégusté» l'autre jour, le prenant pour du poisson ou du poulet pour certains...
Notre voyage se termine dans la modeste aérogare - qui a dû changer depuis - où nous attendait le longitudinal Boeing 707 d'Air France. Adieu Pékin ! Adieu Shanghai ! Nous laissons la Chine en pleine effervescence due à la révolution culturelle, étape cruciale devant mener à l'émergence de l'homme nouveau. Ce fut un terrible gaspillage et une bataille pour rien !
La Chine s'en sortira, et de fort belle manière, en adaptant son choix socialiste aux réalités de son histoire et aux impératifs de son présent : Marx bonifié par Confucius... Le résultat est là : l'empire du Milieu est en passe de rafler la première place de l'économie mondiale !
M. F.


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