Les syndicats du secteur de la santé sortent de leur réserve. Après une trêve imposée par la situation sanitaire, les revendications socioprofessionnelles refont surface. Les fonctionnaires de la santé seront en grève aujourd'hui et demain. Les sages-femmes brandissent également la menace du débrayage. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- En hibernation depuis plus d'une année pour cause de situation sanitaire dominée par le Covid-19, les syndicats su secteur de la santé ne comptent plus ajourner leurs revendications. La Coordination nationale des fonctionnaires de la santé, exerçant sous l'égide du Syndicat autonome des fonctionnaires de la santé publique (Safap), appelle ses adhérents à un débrayage de deux jours à compter d'aujourd'hui. La grève sera observée par ses adhérents au niveau des différentes structures de santé publique, entre 8h et midi. Le syndicat assure que le service minimum sera respecté. Dans sa plateforme de revendications, le syndicat réclame la sortie de la Fonction publique, la révision du statut particulier des corps communs, ainsi que celui de la grille des salaires et du régime indemnitaire. Il exige également le droit au départ à la retraite anticipée pour les fonctionnaires du secteur de la santé. Le syndicat avait déjà soulevé ces préoccupations au ministère de tutelle qu'il avait saisi par écrit. En l'absence de réaction de la part du département de Benbouzid, le syndicat avait, en janvier dernier, organisé des rassemblements avant de prendre la décision d'opter pour la grève. Une option que les sages-femmes exerçant au sein du secteur public n'écartent pas non plus. Le Syndicat national des sages-femmes de santé publique autonome algérien revient à la charge, avec une plateforme de revendications, à leur tête la création d'un conseil de déontologie propre aux sages-femmes, la révision du statut et du régime indemnitaire et la délivrance des diplômes aux sages-femmes formées au sein des instituts supérieurs. En décembre dernier, les auxiliaires en anesthésie et réanimation de santé publique avaient organisé une journée de débrayage et observé des sit-in de protestation devant les Directions et établissements de santé du territoire national. Ils réclamaient une couverture juridique, ainsi que la promulgation du statut particulier 11-235 du 6 juillet 2011 lié à l'exercice de la fonction. Leur syndicat dénonçait la confusion existant dans les textes en ce qui concerne leurs attributions, les exposant ainsi au risque de poursuites judiciaires. Autant de dossiers en suspens, dont certains depuis de longues années. Les revendications portées par les différents corps du secteur de la santé reviennent ainsi à la surface après une année durant laquelle l'ensemble des professionnels étaient mobilisés dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. S'ils le restent encore, ils sont, cependant, de plus en plus nombreux à décider de ne plus ajourner leurs revendications. N. I.