Les mesures visant à lutter contre la propagation du coronavirus ont été allégées par le gouvernement. Parmi ces mesures, la reprise des activités des cafés et restaurants qui sont désormais autorisés à accueillir les clients dans leurs établissements après des semaines où l'activité était limitée à la vente à emporter. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les nouvelles mesures sont applicables depuis hier mais la reprise était timide dans la capitale. En effet, lors d'une tournée effectuée dans la matinée d'hier au centre-ville d'Alger, nous avons constaté que, pour cette première journée de reprise, ces commerces n'ont pas encore renoué avec l'ambiance d'avant le confinement. Sous un soleil printanier, la ville était peu animée. Certains établissements qui ont accueilli avec soulagement la nouvelle annoncée la veille dans la soirée, tant la limitation des activités était d'un coût financier exorbitant pour eux, s'apprêtaient à recevoir leurs premiers clients dès les premières heures de la matinée. C'est notamment le cas des cafés disposant de terrasses au niveau de la place Audin et de la Grande-Poste, très fréquentés en raison de leur emplacement stratégique. En temps normal, ces lieux ne désemplissent pas. Hier matin donc, ces cafetiers ont déployé leurs tables sur ces terrasses et commençaient à recevoir leurs clients satisfaits de retrouver cette ambiance. Mais la surprise fut grande lorsque des policiers ont effectué une descente contraignant ces cafés-restaurants à ranger leurs tables et à évacuer les terrasses. Ils disent ne rien comprendre à cette décision qui les a fortement surpris et déçus. «Nous avons installé les tables le plus normalement du monde le matin. Mais il y a quelques minutes, des policiers sont passés pour me demander d'évacuer les terrasses et de recevoir nos clients à l'intérieur de l'établissement», se désole un employé d'un café à Audin qui était en train de ranger les tables. Cette décision est d'autant plus étonnante pour lui que les mesures de protection et les gestes barrières sont plus faciles à observer à l'extérieur qu'à l'intérieur des locaux. Ces terrasses étant très fréquentées par les activistes du Hirak, notre interlocuteur estime que cette mesure vise justement à empêcher ces militants de se rassembler dans ces espaces comme ce fut le cas avant le confinement. Même étonnement et incompréhension chez les établissements de la Grande-Poste. «A peine dix minutes après avoir installé les tables à l'extérieur, la police s'est présentée pour nous demander de tout évacuer. Je pense que cette décision s'explique par le fait que les terrasses appartiennent à l'APC d'Alger-Centre. Nous devons recevoir alors nos clients à l'intérieur des locaux», nous affirme-t-on sur place. «C'est mieux que rien», se console-t-il. Les restaurants du centre-ville aussi ne renouent pas encore avec l'ambiance habituelle. La reprise est très timide même si le soulagement est grand. «C'est un soulagement. Nous sommes plus à l'aise comme ça, nous recevons nos clients sans crainte», indique un restaurateur. Il pense que le rythme habituel reprendra peu à peu, à mesure que les restrictions seront levées, notamment la reprise du métro. «La reprise a été annoncée dans la soirée et c'est normal qu'elle soit timide le lendemain. Il faut du temps pour bien reprendre les choses. Il faut rappeler les travailleurs et s'approvisionner avant d'atteindre le rythme habituel», ajoute la même source. Les bars-restaurants ont également repris l'activité au grand bonheur des inconditionnels clients de ces espaces. Contents, certains n'ont pas hésité à poster sur les réseaux sociaux des images les montrant en train de prendre leur première bière depuis le mois de mars dernier. En les autorisant à reprendre pleinement l'activité, le gouvernement fait obligation aux gérants de tous ces établissements de faire respecter les mesures de protection et de se soumettre à un dispositif préventif d'accompagnement. Il s'agit notamment de l'organisation des accès et le respect de l'espacement et la distanciation physique, tout en limitant le nombre de personnes à 50% des capacités d'accueil, l'obligation du port du masque de protection et l'affichage des mesures barrières et de prévention. «Les responsables et gérants des établissements sont également tenus d'appliquer et de faire respecter les règles d'hygiène et les mesures de prévention et de protection ainsi que les protocoles sanitaires édictés par les pouvoirs publics en la matière», a souligné le gouvernement dans son communiqué d'avant-hier. K. A.