De Tunis, Mohamed Kettou Il ne se passe plus un jour en Tunisie sans une nouvelle affaire désespérante. La dernière en date est celle vécue lundi dernier, à l'aéroport international de Tunis-Carthage. La police des frontières a interdit à une femme de quitter le pays, conformément à des instructions du ministère de l'Intérieur. C'était suffisant pour qu'elle alerte ses connaissances, en particulier le député Seif Eddine Makhlouf, le patron du parti Coalition de la dignité. Celui-ci n'a pas hésité à malmener les agents de la police qui ont tenu à exécuter les instructions. Makhlouf n'a pas hésité à investir la zone internationale, proférant des propos « indécents » à l'adresse des agents de la police. Cette affaire « saugrenue » a amené le chef du gouvernement et ministre de l'Intérieur par intérim, Hichem Mechichi, à se rendre, dans la soirée, sur place et, en termes voilés, s'attaquer au député Seif Eddine Makhlouf, tout en apportant tout son soutien aux agents de la police des frontières. Ce n'était pas l'unique réaction. La centrale syndicale a, aussi, condamné les actes commis par le député. Dans un communiqué, l'Union générale tunisienne du travail a qualifié ces actes de « banditisme et fascisme » venant de personnes qui « poursuivent la distraction des gens de leurs vrais problèmes dans le contexte socioéconomique et sanitaire actuel ». Tard dans la soirée, le parquet a réagi en décidant l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités. D'autres réactions sont venues de la part de certains partis politiques pour condamner les agissements du député Makhlouf. Pour le président du parti Machrou Tounes, Mohsen Marzouk, « vu la gravité de ses actes, Makhlouf aurait dû être arrêté sur place malgré l'immunité dont il bénéficie en tant que député ». M. K.