Pas moins de 119 organisations ont adressé une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à une « solution rapide » pour l'autodétermination du peuple sahraoui, et attirant l'attention des membres du Conseil sur la « situation grave » prévalant au Sahara occidental occupé, a rapporté l'agence de presse sahraouie (SPS). Les 119 organisations ont rejoint l'initiative lancée par le collectif « Pour un Sahara Libre » pour « attirer l'attention des membres sur la situation grave qui prévaut dans le territoire occupé après la violation du cessez-le-feu par le Maroc et la reprise de la lutte armée », à la suite de l'agression militaire marocaine du 13 novembre 2020 contre des civils sahraouis à El-Guerguerat. Dans leur lettre adressée à l'ambassadeur Dang Dinh Quy, représentant permanent de la République socialiste du Vietnam, président en exercice du Conseil de sécurité, les signataires « rappellent qu'au fil des décennies, des dizaines de lettres, communications et plaintes ont été envoyées sur la situation des droits des Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental », ajoute SPS. De même, ils insistent sur le fait que « le droit du peuple sahraoui est clair dans tous les avis, résolutions, déclarations que la Cour internationale de La Haye, les Nations unies, l'Union africaine et la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) ont émis pendant des décennies ». L'appel de ces 119 organisations a été lancé à l'approche de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, prévue le 21 avril en cours, sur la situation au Sahara occidental et la Mission des Nations Unies pour la Référendum au Sahara Occidental (Minurso). Notons par ailleurs que l'entretien accordé par la militante sahraouie, Sultana Khaya où elle souligne que la lutte qu'elle mène pour la libération du Sahara occidental était celle de tous les Sahraouis, soulignant que l'occupant marocain ne peut pas continuer à violer les résolutions internationales et à ignorer le droit international. Par ailleurs, il est à relever la déclaration du Mouvement nigérian pour la libération du Sahara occidental (NMLWS) qui a fermement condamné la décision « honteuse » du parti présidentiel français, « La République en marche » (LREM), d'ouvrir une antenne dans la ville sahraouie occupée, Dakhla, a indiqué un communiqué du Mouvement. Dans son communiqué, le NMLWS a tenu à rappeler que la question du Sahara occidental reste une question de « décolonisation », malgré l'insistance de la France à « continuer de soutenir l'occupation marocaine du Sahara occidental, en contradiction flagrante avec les principes que la France prône, tels que la liberté, l'égalité et la fraternité, qui demeurent de simples slogans ». Sur le théâtre des opérations, l'APLS poursuit ses attaques contre les positions et les retranchements des forces de l'occupant marocain. R.I/APS Représentant de l'Onu au Sahara occidental Un poste anormalement vacant depuis deux ans Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, continue sa quête d'un émissaire pour le conflit au Sahara occidental, poste demeurant anormalement vacant depuis près de deux ans, avec le refus du Front Polisario d'accepter un Portugais, a-t-on appris récemment de sources diplomatiques. Ce candidat pressenti est un ancien ministre portugais des Affaires étrangères, Luis Amado, originaire du même pays qu'Antonio Guterres, selon plusieurs autres diplomates. Le Front Polisario l'a refusé, après avoir étudié ses déclarations alors qu'il était ministre en faveur du Maroc, selon les mêmes sources. « C'est sévère », juge le premier diplomate, tandis qu'un autre estime que le fait que sa candidature ait été endossée par Rabat « était une assez bonne raison pour les Sahraouis pour s'opposer à lui ». Selon une source diplomatique, à l'ONU, « les Américains poussent pour que cela bouge, pour un émissaire » pour le Sahara occidental. Cette approche de la nouvelle administration américaine démocrate de Joe Biden tranche avec celle de l'ex-Président républicain Donald Trump, qui avait à la fin de son mandat en décembre, reconnu la « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental. La politique du nouveau Président américain, et le sort qu'il entend réserver à la proclamation de Donald Trump n'ont pas été précisés à ce stade. La décision de l'ex-Président n'a pas été entérinée par l'ONU qui continue de s'en tenir aux résolutions onusiennes adoptées depuis 30 ans. La prochaine réunion du Conseil de sécurité sur ce dossier du Sahara, à huis clos, est prévue le 21 avril. Dans ce conflit, le Polisario réclame la tenue d'un référendum prévu par l'ONU en 1991. R. I.