Amar Bourouba a été, sans aucun doute, l'un des meilleurs arrières gauches du football algérien au cours des années 60. Défenseur rugueux et intraitable sur l'homme, il a formé au sein de l'EN de l'époque cette fameuse défense surnommée la «muraille de l'Est»car elle était composée de sociétaires des clubs de l'Est du pays en l'occurrence Bourouba qui évoluait à l'ESS, Melaksou qui jouait au MSP Batna et Belloucif de l'AS Khroub. Bourouba était, aussi, un arrière très offensif et ses montées ont souvent désarçonné des défenses adverses qui n'étaient pas habituées à voir un défenseur se transformer en attaquant. Bourouba a eu l'occasion d'affronter à deux reprises, le Roi Pelé sur le même stade d'Oran. Une première fois en 1965 lorsque l'EN rencontrait le Brésil, et malgré la défaite, Bourouba gratifia le public de quelques débordements sur son côté gauche. Puis une deuxième fois en 1969, quand l'EN accueillait le FC Santos. Dans les deux cas, il confiera à ses amis qu'il a eu la chance et l'honneur de se mesurer au meilleur joueur de la planète de l'époque et bien qu'il ait reconnu que ce dernier lui avait fait quelques misères, il n'a jamais eu peur de lui. H. B. Témoignage : Djillali Selmi (ex-co-équipier de Bourouba en EN) : «Avec Bourouba, le foot devenait facile» Le Soir d'Algérie : Quel souvenir gardez-vous de Bourouba que vous avez côtoyé en sélection ? Djillali selmi : Vous m'apprenez son décès et je suis complètement bouleversé par cette mauvaise nouvelle. J'ai du mal à parler de lui au passé. C'était un très bon joueur, un arrière gauche très offensif. Si je suis très touché par son décès aujourd'hui, c'est parce que j'ai connu un homme extraordinaire sur le plan humain et d'une gentillesse extrême. Et vous vous entendiez bien sur le terrain ? D'abord, il faut savoir qu'il a incarné le défenseur moderne. Il était à l'avant-garde dans la mesure où il était l'un des premiers à amorcer ses fameuses montées offensives. Il apportait ce plus en attaque grâce à sa belle technique du pied gauche. On s'entendait bien sur le terrain parce qu'avec ce genre de joueur, tout devenait facile. Je dirais qu'avec lui le football devenait facile. Et sur le plan humain, vous êtes devenu de très bons amis? Oui, parce qu'il a terminé sa carrière à l'USHA, l'équipe des hôpitaux d'Alger et qu'il venait souvent à Belcourt. Que dire de plus que c'est un homme formidable qui vient de nous quitter. Je profite de l'occasion pour présenter mes plus sincères condoléances à toute sa famille, à son club de l'Entente de Sétif et à tous ses amis. Propos recueillis par Hassan Boukacem