Impayables ces « opposants » DZ qui jurent qu'Alger s'invente des ennemis étrangers pour se dédouaner, alors que leurs noms figurent noir sur blanc dans la liste des 6 000 algériens écoutés par le Maroc. Schizophrénie ! Le nombre astronomique de messages dans lesquels des « compatriotes » s'arrachent les cheveux de douleur, se flagellent le dos avec des cravaches en mode « rite chiite » et se lacèrent le visage avec des ongles heureusement coupés à ras, juste parce que la méchante junte civilo-militaire d'Alger a décidé de rompre ses relations avec le Maroc ! Je ne soupçonnais pas le fan-club pro-Makhzen aussi fourni chez nous, et surtout aussi « impliqué ». On dirait que leur vie est pendante à cette suspension. On dirait qu'ils viennent de subir une ablation d'une partie d'eux-mêmes, sans anesthésie, ni générale ni même locale. J'ai bien tenté de voler au secours de ces nouveaux « martyrs » du sentiment de fraternité maghrébine. Avec mes p'tits moyens. En leur rappelant qu'Alger avait rompu avec le Makhzen, pas avec le peuple marocain, rien ! Elles n'en démordent pas, les processions de pleureuses. Non seulement, elles n'en démordent pas, mais elles en rajoutent. Entre deux hoquets, un coup de cravache (pas trop fort quand même) et trois larmes lourdes perlant sur un coucher de soleil baignant d'un halo rouge les plages en contrebas d'El-Mamounia, les processions tiennent à nous rappeler que « le pouvoir d'Alger » devrait d'abord s'occuper des problèmes de ses citoyens avant d'aller chercher noise au Maroc, rajoutant : « Quoi qu'on en dise, les Marocains nous accueillent à bras ouverts à chaque fois que nous y allons ! » Nous y sommes braves touristes et résidents extraterritoriaux de ma contrée. Nous y sommes vraiment. Moi aussi, je me disais que ce n'était pas normal tout ce déluge lacrymal sur une séparation pacifique et sans heurts entre deux Etats majeurs et vaccinés. Plus ou moins vaccinés, du reste. Finalement, cette rupture des relations diplomatiques ne met pas seulement le Makhzen dans la gêne. Elle plombe aussi les plans immobiliers et de refuge des « sauterelles de bonne fraternité maghrébine ». Celles qui ont fait de Rabat et de Abdellatif Hammoudi, patron du renseignement intérieur et extérieur marocain, leur point de passage obligé en terre de fraternité bisounours. Ce geste souverain d'Alger bouscule le doux ordonnancement des bougainvilliers sur les murs de leurs résidences et le sucré-menthe de leur thé et de leurs confidences dites et répétées dans le creux des « bonnes oreilles ». Non ! Franchement, cette dictature algérienne, ce « pouvoir colonial » a tout foutu par terre dans la belle ambiance kermesse qui régnait jusque-là dans les bureaux climatisés des clubs de vacances marocains que sont la DGSS, la Direction générale de la sécurité informatique, de la DGST, la Sécurité du territoire, ou encore ceux des RG, les Renseignements généraux. Et... lah'didh kiyass ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.