En mission d'espionnage au large d'Oran, un sous-marin israélien enregistre des bruits bizarres : « Hadi sec fi khater Houari Dauphin ! Ya erraï ! Ya erraï ! » Tout de même, ce que nous pouvons être paranos, nous, les Dézédiens ! Il a suffi d'un p'tit sous-marin israélien dans nos eaux pour que nous montions sur nos grands chevaux diesel ! M'enfin ! Pourquoi autant de méfiance et d'a-priori ? Oui, il était là et bien là, le submersible israélien, mais est-ce une raison suffisante pour déclencher la chasse derrière et devant lui et le contraindre à fuir, périscope en berne ? Ça se trouve, ce bâtiment de guerre furetait dans nos eaux pour une raison tout bonnement humanitaire. Peut-être pour tenter de récupérer des harragas sur le point de se noyer ? Auquel cas, et selon la sacro-sainte règle du sauvetage si cher aux marins, ils les auraient pris à leur bord, et les auraient ensuite gentiment déposés à Mers-el-Kébir, juste avant l'adhan de l'Îcha, en ayant pris soin de les « pucer » Pegasus juste avant ! Ou alors, on peut penser que le sous-marin procédait à des prélèvements d'eau pour analyses afin de vérifier qu'il ne pèse pas une grave menace sur nos ressources halieutiques et notre autosuffisance en sardines à 1 000 dinars le kilo ? Ou alors était-il chargé de déposer une équipe de scientifiques sur les îles Habibas pour qu'ils puissent y étudier la transhumance des manchots à col perlé et leurs cycles de fécondation ? Il y a des tas de raisons, les unes plus valables que les autres, qui pourraient expliquer la balade d'un sous-marin israélien dans nos 18 mètres ! Et pour ne pas changer, toutes ces bonnes raisons, nous n'en avons pas tenu compte, et ne nous sommes concentrés que sur la mauvaise. La plus mauvaise ! La plus inimaginable. La plus farfelue : espionnage ! M'enfin ! Quel état d'esprit, tout de même ! Nous devrions prendre exemple sur nos voisins de l'Ouest ! Eux vivent ça très bien ! Zen ! En toute convivialité. Les sous-marins de Tonton David vont et viennent dans leurs eaux. Et poussent même leurs randonnées humanitaires en dehors de ces limites territoriales, sans que Momo 6 bouge le bout de son orteil dans la babouche. Alors ? Guérirons-nous seulement un jour de nos peurs et de nos délires paranoïaques ? Peut-être ! Si, par malheur, nous arrêtions brutalement, un matin, de fumer du thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue. H. L.