Des centaines de villageois de Benmerzouga, grande agglom�ration de 18 000 habitants du sud-est de Boudouaou, ont ferm� la RN5 � la circulation, cr�ant un immense embouteillage et de grandes perturbations dans les villes de Boudouaou, Boumerd�s, Tidjelabine et Th�nia. Le tron�on de la RN5 entre Boudouaou et Th�nia, d�une vingtaine de kilom�tres, est, de par le nombre de v�hicules qui l�empruntent quotidiennement, le plus important du pays. On estime ce nombre � plus de 40 000 v�hicules par jour. D�s que la grande route a �t� ferm�e, pi�geant des milliers d�automobilistes, certains ont tent� de contourner cet obstacle en passant par les villes cit�es plus haut. D�s le d�but de l�apr�s-midi, l�anarchie s�est install�e dans ces agglom�rations. A notre arriv�e vers 12h30, les �meutiers, qui ont ferm� cette voie expresse dans les deux sens, �taient ma�tres de la RN. De grands brasiers faits de pneus et de troncs d�arbre �taient allum�s. Il n�y avait aucun responsable sur place ni agent des forces de l�ordre. Quelques policiers de Boudouaou se tenaient � l��cart, � la limite du p�rim�tre urbain de leur ville. Les acc�s du c�t� est de la ville d�ex-Alma, notamment par la bretelle venant de la RN5 et le chemin de wilaya menant vers Benmerzouga, ont �t� �galement obstru�s, emp�chant la circulation des v�hicules. La foule des r�volt�s est compos�e de personnes d�passant la cinquantaine, de jeunes et d�adolescents. Ils �taient tr�s remont�s contre les responsables communaux. �Non seulement, ils nous ont abandonn�s, mais ils nous menacent de faire appel aux forces de l�ordre pour nous r�primer.� �Nous sommes all�s les voir pour parlementer avec eux de nos probl�mes avant de recourir � cette ultime solution de fermeture de la route et ils (les responsables de la commune, ndlr) nous ont r�pondu : �Nous sommes prot�g�s en ville par les services de l�ordre, vous par contre vous serez r�prim�s�.� A la question de savoir si des responsables se sont pr�sent�s, la r�ponse est non. Cependant, un officier de police nous a affirm�, plus tard, qu�un vice-pr�sident de la commune de Boudouaou avait pris langue avec les �meutiers. A priori, ce dialogue n�a pas abouti. L�Etat des routes, les inondations et la d�t�rioration des syst�mes d��vacuation des eaux us�es et de pluie, les pannes �lectriques fr�quentes sont, entres autres, � l�origine de cette col�re. �220 foyers ont vers� chacun 10 000 DA pour le branchement du gaz de ville. Depuis deux ans et demi, nous attendons toujours l�arriv�e de ce gaz.� Les mauvaises relations avec leurs �lus et la marginalisation attisent visiblement la col�re de la population de Benmerzouga, particuli�rement les jeunes. Au niveau du si�ge communal, seul le secr�taire g�n�ral de l�APC est arriv� � son poste vers 13h30. Il a tent� de nous mettre en contact avec Sabaoui Sadek, l�un des vice-pr�sidents de l�APC. Ce dernier serait en r�union avec le chef de la da�ra, lui a-t-on r�pondu. On nous fera savoir que Yahia Mahsas, le premier magistrat de cette municipalit�, �lu FLN, est tomb� gri�vement malade, il y a quelques jours. Un �lu du FLN du nom de Ta�bi est arriv� au si�ge communal. Il a refus� de r�pondre � nos questions. Lorsque nous quittons non sans difficult� la ville de Boudouaou vers 14h, notre sentiment est que mis � part quelques policiers qui surveillent � la limite du p�rim�tre urbain, l��volution de cette manifestation, aucune autre autorit� n�est pr�sente et les repr�sentants de la population (s�nateurs, d�put�s, �lus APW et �lus locaux) ne se sont pas inqui�t�s, encore moins d�plac�s pour calmer les manifestants et lib�rer des dizaines de milliers d�usagers de cette route du calvaire qui leur a �t� impos�.