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Silences et bavardages du pouvoir
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 01 - 2011


Par Sa�d Tikouk
De toutes les d�clarations publiques faites � br�le-pourpoint par les membres du gouvernement pour ��clairer� une opinion publique alg�rienne d�pit�e, d�sorient�e et avide de comprendre les tenants et les aboutissants de la succession effr�n�e et dramatique des ��v�nements d�octobre� de ce d�but de mois de janvier, celles parcimonieusement distill�es par Abdelaziz Belkhadem au journal londonien Echark El- Awsatet � la presse nationale, du c�ur du brasier du dernier week-end, sont �loquentes � plus d�un titre.
Elles fournissent � elles seules de pr�cieuses grilles et pistes de d�codage de l�opaque et glauque bouillon de culture politico- �conomico-social qui a caract�ris� et nourri la d�ferlante meurtri�re qui s�est subitement empar�e la semaine pass�e de nos villes et villages. Elles sont, en tous cas, parfaitement r�v�latrices des vraies raisons, qui �pourraient avoir �t� � l�origine de l�immense g�chis qu�a connu notre pays en ce d�but de deuxi�me d�cennie du troisi�me mill�naire ! D�abord, parce qu�elles �manent du seul et unique ministre d�Etat de l�actuelle majorit� gouvernementale, de surcro�t secr�taire g�n�ral du parti disposant de la majorit� au Parlement, toutes chambres confondues et, ensuite, parce qu�entre les deux Si Abdelaziz, il y a une vraie et inoxydable proximit�, que ne s�pare physiquement que le modeste et factice mur de la Pr�sidence, d�limitant les espaces de travail de ces deux personnalit�s politiques de premier plan de l�Etat alg�rien. Abdelaziz Belkhadem est en effet le seul ministre �sans portefeuille� qui dispose d�un bureau � �demeure� au Palais d�El- Mouradia. Enfin, et surtout, c�est parce qu�elles interviennent dans un contexte caract�ris� par le silence pour le moins troublant et quasi surr�aliste des deux seuls personnages de l�Etat qui sont constitutionnellement investis du pouvoir souverain de rendre compte � la nation et de s�adresser � elle dans les situations de �p�ril imminent� : le chef de l�Etat, en sa qualit� de garant de la stabilit� des institutions de la R�publique, et le Premier ministre, dans ses nouvelles fonctions constitutionnelles de coordinateur des actions de gouvernance du pays. Ces deux autorit�s sup�rieures qui incarnent dans tous les pays modernes et civilis�s la haute symbolique de l�unit� de la nation et de l�Etat n�ont pas � pour de sordides calculs politiques qui transparaissent jour apr�s jour � daign� intervenir dans le d�bat public. Ayant horreur du vide comme du d�sert politique qui se fait jour autour de lui, Si Abdelaziz, qui est aussi investi du tr�s officiel et envi� titre de repr�sentant personnel du chef de l�Etat, a en fait parl� pour �son chef�� d�Etat ! Qu�a-t-il dit ? Au tr�s londonien journal arabe Echark El-Awsat, il susurre presque � demi-mot qu�il venait de mettre en garde les P/APC de son parti contre �quelque chose qui se tramait contre Bouteflika�. Le m�me jour, et devant le bureau politique du parti du FLN compos� de ventripotents g�rontocrates dont la moyenne d��ge d�passe de loin les trois quarts de si�cle, il charge avec la furia d�un dinosaure rescap� des lointains �ges g�ologiques de la politique de notre pays la jeunesse alg�rienne de tous les maux : �Et puis, c�est quoi cette fa�on � chaque fois de recourir � la casse comme moyen d�expression? Si on gagne un match, on casse. Si on le perd, on casse aussi. C�est inacceptable !� En recourant ainsi � la technique pass�e de mode chez nous au cours de la derni�re d�cennie de la communication � g�om�trie variable, r�servant la noble information � caract�re �minemment politique � la presse �trang�re et en utilisant les canaux de la presse alg�rienne pour dire sa haine d�une jeunesse, Si Abdelaziz Belkhadem ne vise qu�un seul objectif : servir son ma�tre pour que ce dernier consente � lui renvoyer l�ascenseur, en ces temps de bourrasques politiques particuli�rement violentes. Au moment pr�cis�ment o� la Maison Alg�rie br�le et que celle du FLN prend eau de toutes parts, jouer le r�le de groom scrutant les mouvements pendulaires d�ascenseur entre lui et son chef, pour plomber de nouveau l�horizon �lectoral 2014, rend compte du niveau d�autisme dans lequel s�est d�finitivement enferm� aujourd�hui le parti qui a lib�r� l�Alg�rie du colonialisme et avec lui toute la classe dirigeante du pays. Triste destin en effet que celui d�une prestigieuse formation politique historique qui s��norgueillissait hier encore d�avoir dans ses veines la s�ve toujours �cumante et intacte de la bande de jeunes et fervents patriotes du CRUA, qui fut � l�origine de sa cr�ation et qui diabolise aujourd�hui �djoumlaten oua tafsila� toute la jeunesse alg�rienne qu�il condamne sans m�nagement aucun. Une jeunesse qui n�a d�autre tare, en fait, que celle cong�nitale, d��tre n�e apr�s les �meutes d�octobre 88, que le FLN a lui-m�me concoct�es et ourdies, pour assurer sa survie politique, dans une Alg�rie qui couvait une fi�vre �d�ouverture � qu�il a toujours farouchement combattue. En livrant aux g�monies toute la jeunesse alg�rienne, Belkhadem se livre en fait � un reniement contre-nature particuli�rement l�che et indigne : un vrai refus de reconnaissance de paternit� de ses propres enfants ill�gitimes. Pire, un abandon de famille ! Des enfants qui ne connaissent de l�Etat que Belkhadem leur propose que �l��tat d�urgence� de leur piteuse et dramatique situation dans leurs immenses prisons urbaines et rurales. Un p�re qui n�h�site pourtant pas � �tre fier de ses ouailles, comme en cette fin de novembre 2009 o� il �tait � l�a�roport d�Alger pour accueillir � leur retour les �casseurs� patriotes de la p�rilleuse exp�dition d�Omdurman au Soudan, en mission kamikaze a�ro-command�e par l�Etat� Plus de vingt ann�es apr�s �octobre 1988�, nous sommes toujours au m�me point avec �janvier 2011�. Abdelaziz Belkhadem, qui �tait en 1990 pr�sident d�une Assembl�e populaire nationale � majorit� FLN d�un pays qui s�appr�tait � ramper sous les fourches caudines du FMI, est aujourd�hui secr�taire g�n�ral du FLN, ministre d�Etat, repr�sentant personnel du chef de l�Etat et... Il a fini par devenir le deuxi�me personnage politique d�un pays dont la richesse permet � ses dirigeants de r�ussir au moins d�un mois la performance politico-manag�riale, ahurissante et insolite � la fois de pouvoir augmenter de mwgardiens d�une R�publique qui chancelle (avec un rappel de deux ans) et d�injecter pr�s de 3 000 milliards de centimes pour contenir les feux de la �haine destructrice� des enfants de l��tat d�urgence qui risquaient de mettre le feu � tous les symboles du luxuriant bazar qui envahissent de mani�re de plus en plus ostentatoire leur morne univers quotidien ! Ouyahia, probablement interdit de parole publique en sa qualit� de Premier ministre, qui �tait hier seulement triomphateur et hautain en ergotant et lan�ant � la cantonade devant les �repr�sentants de la nation� au Parlement, s�esclaffant de rires repus de suffisance : �Celui qui a mal � la t�te coupe la route et br�le les pneus !� Il est aujourd�hui contraint de faire lire par son in�narrable charg� de la communication au RND, Miloud Chorfi, ancien pr�sentateur de JT � l��re du FLN triomphant, un communiqu� au ton monocorde o� il s�en prend violemment �� d�invisibles et souterrains lobbies. Des lobbies aussi opaques et invisibles que le Conseil interminist�riel qu�il a tenu pour s�automutiler et dont on n�a montr� aucune image choquante pour l�opinion sur l��Unique� ! Entretemps, les �meutiers et br�leurs de pneus de la cit� Diar Echems, dont la satisfaction des revendications enflamm�es figure � son positif bilan 2010, ont fait des petits et sont pass�s de nouveau � l�action, d�poss�dant notre Premier ministre de ce qui lui reste de cr�dibilit� et d�illusion, lui que le mercato politique continue de nous pr�senter invariablement rev�tu des atours d�un commis de l�Etat inalt�rable et incorruptible. Un Etat qui recule devant le feu qui avance�. L�hydre de l��conomie informelle souterraine qui affleurait d�j� depuis longtemps qui se dresse aujourd�hui mena�ante et le pouvoir fiscal r�galien de l�Etat qui s���crase� quand il ne bat pas en retraite, lamentablement ! Des autoroutes qui d�fient de leurs longues et interminables perspectives aux lignes modernistes et l�espace carrossable qui se r�duit comme des peaux de chagrin. Les trottoirs charg�s des produits de l�informel qui d�bordent et des chauss�es qui r�tr�cissent ! Last but not least, lisez bien ces derni�res d�clarations de l�ubuesque Dahou Ould Kablia, tout nouveau ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales : �Les jeunes n�ont ob�i qu�� des instincts revanchards � ou encore �le seul sport qui int�resse les jeunes, c�est la rapine et le vol�. Mettez cette d�claration � c�t� de celle de Belkhadem, d�Ouyahia et de tous les autres et vous comprendrez pourquoi nos jeunes d�aujourd�hui, contrairement � ceux d�octobre 88 hier, ne font plus de diff�rence entre biens publics et biens priv�s y compris ceux de leurs propres voisins de palier� et pour quelles raisons ces derniers choisissent la cruelle offrande de leurs corps aux poissons en haute mer, plut�t que de r�ver d��tre enterr�s dans le ventre g�n�reux si accueillant de la profonde terre d�Alg�rie. M�ditez l� et vous devinerez ais�ment pourquoi nous avons eu si peur pendant les cinq longs jours qui faillirent �branler l��chouage collectif si fragile qu�est subitement devenu notre pays en ce d�but de d�cennie, nous qui pensions en toute bonne foi qu�elle allait �tre autre que celle des deux pr�c�dentes, pour sauver l�image de marque du pays du �million et demi de chouhada�.


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