Le coup est port� sec, d�une plume qui, telle une fl�che d�coch�e � bout touchant, fait mal. Sa�d Sadi, pr�sident du RCD et d�put� �lu dans la circonscription d�Alger, tresse, avec doigt�, un collier d��pines pointues au ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, le rendant coupable, apr�s le mensonge d�Etat, de crime d�Etat. D�missionnez ! Lui ass�ne-t-il dans une sentence sans appel. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Sa�d Sadi, qui avait d�j� maille � partir avec le ministre de l�Int�rieur, Daho Ould-Kablia, est revenu � la charge ce mardi 1er f�vrier, apr�s les saccages orchestr�s dans la ville de Beni-Abb�s et la destitution ill�gale et autoritaire par le chef de da�ra du maire, �lu RCD. Le pr�sident du RCD s�rie un chapelet de d�cisions similaires dont l�administration s�est rendue coupable au fil des ann�es, toutes touchant des �lus et des cadres du parti. C�est ce que les juristes pourraient appeler plaidoirie avec pr�sentation de pi�ces � conviction qui �vacuent toute circonstance att�nuante. La sentence : �La dignit� comme la d�mission � la premi�re ayant souvent inspir� la seconde, notamment en politique � ont toujours exist�. Il faut croire que ni l�une ni l�autre n�a, jusque-l�, crois� votre existence. C�est un peu dommage pour un homme de votre �ge. M�me ceux qui consentiraient � vous plaindre par certains aspects auraient de la peine � att�nuer ou nier votre culpabilit�. En faisant saccager Beni-Abb�s, pour neutraliser un �dile qui a refus� de trahir ses engagements et de se laisser corrompre, vous avez commis l�innommable : d�livrer aux autres �lus un message qui sanctifie la pr�dation et insulte l�esp�rance �, �crit Sa�d Sadi, poursuivant �vous avez abus� du mensonge au nom de l�Etat, vous venez de vous enfoncer dans un crime d�Etat. Il faudra assumer�. Sadi, qui use, quand n�cessit� et obligation militante l�exigent, d�un verbe corrosif, ne tient pas en mire Ould-Kablia pour le seul ministre de l�Int�rieur qu�il est mais �largit la port�e de l�estocade pour atteindre le r�gime et le syst�me politique que ce dernier incarne. �Votre syst�me a mutil� politiquement et moralement l�Alg�rie ; il a d�vast� notre potentiel �conomique, d�sesp�r� notre jeunesse, tribalis� l�Etat, humili� la Nation, trahi Novembre et la Soummam� tout cela ne vous suffisant pas, il vous faut susciter et entretenir la guerre entre les r�gions et les populations pour assurer votre survie. � Par cela, le pr�sident du RCD conclut un r�quisitoire �labor� contre Daho Ould-Kablia qui a interdit la marche du 22 janvier dernier mais qui s�est aussi, apr�s coup, fendu de commentaires tentant de pr�senter la marche en question comme manifestation d�essence et d�ancrage kabyles. �Quand vous affirmez que la marche du 22 janvier ne concernait que les citoyens de Kabylie, vous mentez. En plus des 20 000 policiers appel�s en renfort au centre-ville et qui interdisaient tout regroupement de plus 10 personnes, vous avez bloqu� le r�seau routier menant vers la capitale � Khemis Miliana, Mouza�a, Blida, Lakhdaria et aux Issers. Vous avez, en plus, ordonn� l�arr�t de tous les trains en direction d�Alger, qu�ils viennent de l�est, du sud ou de l�ouest. Mais pour ce qui vous concerne, les Alg�riens se sont fait une raison et admettent que le mensonge, une seconde nature, n�est pas forc�ment ce qui vous accablerait le plus. Le pire est ce que sugg�re votre perfidie : la mobilisation des manifestants de Kabylie, �sous-citoyens� d�finitifs, constituerait en soi un danger et donc, pour vous, un motif suppl�mentaire, sinon essentiel, pour interdire et r�primer la marche. Autant dire que vos chefs de da�ra ne font que traduire fid�lement, dans les institutions de la R�publique, le fiel que vous avez toujours distill�.� Beni-Abb�s, la provocation de trop La commune de Beni-Abb�s, dans la wilaya de B�char, a v�cu le 30 janvier dernier des sc�nes de saccages, des suites d�une altercation entre jeunes du Polisario et des lyc�ens de la localit�. Sa�d Sadi accuse le chef de da�ra, s�appuyant sur des familles des excandidats FLN, d��tre l�instigateur de ces saccages. �Ce 30 janvier, suite � une altercation survenue entre des jeunes du Polisario et des lyc�ens de Beni-Abb�s, le P/APC s�est aussit�t rendu sur les lieux pour calmer les esprits. Saisissant au vol l�incident, le chef de da�ra instruit une vingtaine d�individus pour organiser un saccage de la ville apr�s avoir fait d�ployer des services de s�curit� autour de ses bureaux, laissant le si�ge de l�APC sans protection pendant qu�une poign�e de nervis accomplissaient sa sombre besogne. Parmi ces casseurs, la majorit� est issue des familles des ex-candidats du FLN, certains sont des indicateurs des services de s�curit� �, d�nonce Sa�d Sadi, ajoutant que �comme pour bien ex�cuter au plus vite un sc�nario pr�par� de longue date, le m�me chef de da�ra convoque dans la soir�e l�Assembl�e communale et proc�de, en violation du code communal, � la destitution du P/APC. Cette pr�cipitation et cet outrage inflig�s � l�administration contrastent avec le laxisme dont fait r�guli�rement preuve votre minist�re face � des P/APC pris en flagrant d�lit de corruption, effectivement d�savou�s par leurs pairs et qui, gr�ce � votre caution, continuent, eux, de s�vir en toute impunit�.� Poursuivant son accusation, Sa�d Sadi encha�ne avec l��num�ration d�autres situations o� l�administration a jou� d�ill�galit� et d�autorit� pour brimer les �lus et cadres du RCD. C��tait le cas, rappelle Sa�d Sadi, � T�bessa, plus pr�cis�ment dans la commune de Boukhara, qui portera � jamais l�immolation de Mohcine Bouterfif, un militant du RCD, comme balafre hideuse. �Autre exploit de votre d�partement : en 2007, le chef de da�ra d�El Aouinet (T�bessa) avait impos� un P/APC par la fraude �lectorale dans la commune de Boukhara, gagn�e par le RCD. Cette manipulation des urnes sera, trois ann�es plus tard, � l�origine de l�acte d�sesp�r� de Mohcine Bouterfif, militant du RCD, qui fut le premier jeune Alg�rien � s��tre immol� � l��ge de 27 ans avant de d�c�der suite � ses blessures le 24 janvier 2011. L�observateur du RCD, qui refusait de quitter le bureau de vote au moment de la r�daction du P-V fut �vacu� dans le coma ! Ayant eu plus de chance que Mohcine, il a surv�cu au traumatisme cr�nien provoqu� par l�agression commandit�e par votre subordonn�. La plainte d�pos�e fut naturellement class�e sans suite. Ce chef de da�ra avait d�clar� en public le jour m�me du vote, qu�un parti politique de l�opposition, qui plus est, est dirig� par un Kabyle, ne pr�sidera jamais une commune dans la wilaya de T�bessa ! Ce propos tenu par un commis de l�Etat ne sera pas d�savou� et encore moins sanctionn�. Et pour cause. Sectaire et discriminatoire, il fait fid�lement �cho � votre politique�, accuse-il, non sans rappeler aussi qu�en 2009, des �lus APW et APC du RCD de Tamanrasset et de Chlef, accompagnant la d�nonciation du viol de la Constitution ayant pr�c�d� la pr�sidentielle, sont enlev�s, menac�s et, pour certains, brutalis�s en pleine campagne �lectorale, p�riode pendant laquelle l�opposition �tait interdite de parole. Ces �lus tiennent gr�ce � leur courage et au soutien de leur parti. Combien d�autres �lus d�vou�s, de fonctionnaires comp�tents, de magistrats int�gres ou d�officiers de police valeureux ont �t� bris�s pour avoir voulu �chapper � l�emprise de vos clans en honorant leur mission dans le cadre de la loi ? Combien de citoyens anonymes ont �t� broy�s par votre administration pour avoir revendiqu� leurs droits ?� Des jeunes manipul�s pour casser du marcheur Sa�d Sadi, qui a eu d�j� � d�noncer les comit�s de veille mis en place par l�UGTA dans les entreprises publiques, accuse aussi le d�partement d�Ould-Kablia de manipuler des jeunes pris dans les quartiers populaires pour chahuter la marche du 12 f�vrier prochain. �Il y a deux jours, toujours englu� dans votre strat�gie de la provocation, vous faites interpeller plusieurs dizaines de jeunes d�s�uvr�s des quartiers populaires d�Alger qui sont les premi�res victimes de votre gestion. Ils sont � ce jour d�tenus par vos officines qui essaient de les initier aux infiltrations pr�vues par l�UGTA contre la manifestation du 22 janvier, afin de tenter une nouvelle incursion contre �les ennemis de la nation� le 12 f�vrier.�