Par Kader Bakou Le d�sert est appel� comme �a, parce qu�on pense qu�il est d�sert. Mais Th�odore Monod y a r�pertori� plus de 20 000 esp�ces v�g�tales dont une fleur qui porte son nom : la monodiella flexuosa. D�ailleurs, deux genres et trente-cinq esp�ces v�g�tales, huit genres et cent trente esp�ces animales sont d�di�s � Th�odore Monod. Le scientifique, explorateur, �rudit et humaniste fran�ais, n� en 1902 � Rouen, a entrepris plusieurs exp�ditions au Sahara. La derni�re a eu lieu en 1998, dans la r�gion de Djanet, en Alg�rie. Avant de devenir �le grand Fran�ais sp�cialiste des d�serts�, il avait d�j� en 1927 particip� � une exp�dition scientifique � travers le Sahara, d�Alger � Dakar en passant par Tombouctou. Dans les ann�es 1960, il s�oppose � la guerre et signe le manifeste des 121 pour soutenir les insoumis de l�arm�e fran�aise qui refusent de combattre en Alg�rie. Anne-Catherine Benchelah, philosophe, et Marie Maka, arch�ologue, ont anim�, derni�rement, une conf�rence � l�Institut fran�ais d�Alger, intitul�e �Th�odore Monod et ses mythes sahariens�. Ces �mythes sahariens� sont, entre autres, la qu�te d�une m�t�orite, d�une oasis inconnue, d�une �meraude du sable ou d�une fleur dont il n�existe qu�un seul exemplaire. Mais Monod est surtout un scientifique passionn� du d�sert. Anne-Catherine Benchelah et Marie Maka ont toutes les deux v�cu ou travaill� au Sahara. Elles ont aussi publi� deux ouvrages sur la v�g�tation du Sahara et particip� � la r�alisation du Livre des d�serts (Coll. Bouquins), ainsi qu�� un livre sur le dernier voyage de Th�odore Monod en Alg�rie, � la recherche de la fleur monodiella flexuosa (Anne-Catherine Benchelah faisait partie de l��quipe scientifique lors de ce dernier voyage). Th�odore Monod, �g� de 96 ans, avait programm� de revenir en Alg�rie. Mais le destin en d�cida autrement. Il est mort le 22 novembre 2000 � Versailles. Il a laiss� 1 200 publications dont plusieurs sont des r�f�rences. Voil� une vie bien remplie de cet �cologiste avant l�heure qui nous a d�montr� que le d�sert n�est pas si d�sert que �a. K. B.