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C'EST LA VIE
Des amours de chats
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 02 - 2012

Malika, la cinquantaine bien entam�e, le sourire aux l�vres, parle de ses compagnes avec beaucoup de tendresse. Bicha, la siamoise, Minette aux poils d�angora et Gambi la petite tortue font partie de sa vie depuis plus de dix ann�es. �Je ne peux imaginer mon existence sans mes petits enfants.� Pour cette ing�nieur agronome, les animaux, une cr�ation de Dieu, tout comme les �tres humains, ont droit eux aussi de vivre.
L�amour que porte Malika aux animaux et aux v�g�taux, en g�n�ral, et aux chats, en particulier, elle le tient de son d�funt p�re. �Mon p�re poss�dait une voli�re qui repr�sentait toute sa vie. Nous avions la chance d�habiter une maison individuelle avec une grande cour, la voli�re �tait l�, et elle comprenait toutes sortes d�oiseaux avec plein de couleurs, et ce qui �tait extraordinaire, c�est que les oiseaux communiquaient avec mon p�re. Ils savaient quand il avait des petits soucis, lorsqu�il �tait content et vice versa. Je demeurais admirative devant une telle complicit�. Mais ce qui m�a marqu�e le plus, c�est l�amour que vouait mon fr�re a�n� � sa chatte, et je crois que le d�clic est venu de l�. Il l�affectionnait tellement que j�en restais �bahie. D�ailleurs, elle le lui rendait bien. Ils �taient aux petits soins l�un envers l�autre. Lorsque je les voyais ensemble, j�avais l�impression de voir un papa avec son enfant. Il la c�linait et elle r�pondait � tout cet amour.� Entour�e d�une famille qui n��tait gu�re indiff�rente aux animaux, Malika a h�rit� de cette attention particuli�re qu�elle pr�tait � son tour aux �tres vivants. �Les animaux partageaient notre maison, notre vie. Nous avons �t� �duqu�s dans cette ambiance, forc�ment, mon p�re a d�teint sur nous et d�ailleurs je l�en remercie.� Au fil des ans, l�amour des animaux allait grandissant. O� qu�elle soit, la vue d�un chat �veille ses sens et elle n�h�site pas � prodiguer des soins � un animal en d�tresse ou combler de caresses une chatte en qu�te d�amour, comme elle est offusqu�e de voir des sc�nes de maltraitance envers ces �tres vivants. �Je suis horripil�e quand je vois des adultes dans la rue chasser � coups de pied des chats. Pis, je suis scandalis�e par la fourri�re canine. Vous n�imaginerez jamais le sort r�serv� � ces innocents : on les asperge d�eau pour les �lectrocuter ensuite. Je trouve cela atroce. Il y a pourtant d�autres moyens moins horribles de les tuer. Tout y passe, les plus beaux, les plus sains, les malades... Un employ� a quitt� son travail, il ne supportait plus de les voir mourir dans ces conditions atroces. Ailleurs, on les pique tout simplement, c�est plus rapide et ils ne souffrent pas. Les plus beaux posent pour des spots publicitaires.� Malika n�est pas pr�te de changer sa vie, elle est heureuse avec sa petite famille dans sa maison, Bicha, Minette et sa petite tortue font tr�s bon m�nage. �Il faut les voir le soir quand je rentre � la maison, elles accourent vite, m�accueillent avec des ronronnements et des miaulements, quant � la tortue, d�un pas nonchalant, elle essaye de les suivre. C�est amusant de les voir ainsi. Elles se roulent par terre, me l�chent les mains, elles sont contentes de me retrouver. Avec elles, je sens vraiment que je suis aim�e et c�est surtout d�sint�ress�. Quand je suis triste, que j�ai des soucis, qu�il m�arrive parfois de pleurer, elles ne mangent pas, elles se mettent sur mes genoux et ne me quittent pas. Bicha, un jour, a m�me essay� d�essuyer mes larmes.
�Je ne pourrai jamais me lier d�amiti� avec une personne qui n�aime pas les animaux et surtout les chats, d�ailleurs ; heureusement que mon mari ne les d�teste pas, car j�aurais divorc� sans la moindre h�sitation�.
Comment voulez-vous ne pas les choyer !� Avant Bicha et Minette, Malika a adopt� un chat qui a v�cu avec elle jusqu�� sa mort, il avait 19 ans. Tokyo emplissait sa vie, il faisait son bonheur, et celui ou celle qui ne l�aimaient pas �taient bannis de sa vie. �Je ne pourrai jamais me lier d�amiti� avec une personne qui n�aime pas les animaux et surtout les chats, d�ailleurs ; heureusement que mon mari ne les d�teste pas, car j�aurais divorc� sans la moindre h�sitation. Ma famille me prend pour une folle, elle n�admet pas que j�aurais �t� capable de rompre mon mariage pour eux. Elle ne comprend pas non plus comment je d�pense un budget colossal pour nourrir et soigner mes colocataires mais aussi tous les chats du quartier qui quittent leurs ma�tres pour venir manger chez moi. Je prends soin au moment de leur servir leur d�jeuner, dans la grande cour qui fait office de salle � manger, de laisser le portail de la maison ouvert ; ils s�invitent, mangent sans trop m�approcher, remplissent leur petit ventre, se l�chent les babines et rentrent tranquillement chez eux. Il faut dire que je m�applique en mettant tout mon c�ur dans la pr�paration de leur popote. Tous les plats sont cuisin�s avec de l�huile d�olive, tous les aliments sont bien cuits, y compris la viande. C�est d�ailleurs tr�s mauvais de donner de la nourriture non cuite aux chats. Ma famille me r�p�te toujours : �Au lieu de d�penser ton argent pour les chats donne-le aux pauvres. J�ai un principe : j�aide les handicap�s, les enfants, je faisais partie d�ailleurs d�une association d�aide aux enfants, mais pas les valides. Et puis c�est mon argent, j�en fais ce que je veux.� En �voquant Tokyo, Malika en parle avec une profonde tristesse. Pendant 19 ann�es, il a fait partie de sa vie. Il a partag� ses joies et ses peines, il est mort de vieillesse. Son attachement pour lui �tonnait ses amies. �On avait l�impression que c��tait un �tre humain, il se comportait comme tel, affectueux, attentionn�. Malika a �t� tr�s affect�e par sa mort. Elle en a voulu � tous ceux qui n�ont pas compati � sa douleur, qui n�ont pas trouv� important de lui pr�senter des condol�ances. Il a eu droit � un d�ner fun�raire, et elle voulait m�me publier un faire-part dans le journal. Pour Malika, Tokyo �tait exceptionnel. �Un jour, j�ai re�u ma cousine, elle portait ma robe, pris de col�re, avec ses patte il a essay� de la lui �ter, tout en lui interdisant de rentrer dans ma chambre. Il prenait soin de moi et de tous mes effets, et avait un c�t� coquin que j�aime beaucoup : quand il faisait une b�tise, il se cachait et se blottissait dans un coin pendant que je le grondais. Une fois ma col�re pass�e, il sortait de sa cachette, et comme pour se faire pardonner, il se mettait sur mes genoux et me l�chait. Il n��tait content que lorsqu�il m�arrachait un sourire ou un c�lin. Le seul inconv�nient avec Tokyo c�est qu�il refusait de passer la nuit seul. Quand je m�absentais, j��tais contrainte de le confier � des amis , et ce n��tait pas toujours �vident. Sinon, c��tait un amour de chat. Il est enterr� dans le jardin de ma s�ur.� Apr�s Tokyo, elle avait d�cid� de ne plus jamais �lever de chat, jusqu�au jour, et comme par enchantement, la chatte du voisin est rentr�e chez elle. �N�ayant jamais eu de femelle, je ne savais pas comment r�agir avec elle. Elle a donc p�n�tr� dans ma chambre, s�est carr�ment recroquevill�e sur mon ventre devant les yeux ahuris de ma cousine, qui, affol�e, s�est �cri�e : �Tu ne vois pas qu�elle est pleine, elle va mettre bas.� Et bien, elle n�a pas boug�. Le travail a dur� plus de deux heures. En fait, elle est venue me demander de l�aider � avoir ses chatons. Elle a eu trois adorables petits siamois. Le lendemain, quand son ma�tre voulait la reprendre, elle a refus� de le suivre. Depuis, Bicha s�est incrust�e chez moi. Vous savez, parfois les chats quand ils vous t�moignent de l�amour, il est difficile d�y r�sister. Cela me rappelle une anecdote que je garde toujours � l�esprit. C�est l�histoire de cette richissime dame qui vivait dans un quartier hupp�, qui ne sortait jamais, mais qui avait tout pour elle. Un jour, un chat bless� miaulait devant son portail. Au d�part, elle semblait indiff�rente � ses miaulements, le chat se faisait insistant, elle court alors pour voir ce qui se passait r�ellement ; l�, elle ne put r�sister � la vue de ce petit minou bless� � la patte qui appelait au secours. Sans r�fl�chir, elle le prend dans ses bras et le conduit � l�int�rieur. Elle le soigne, le dorlote, lui donne � manger et sans se rendre compte, elle commence � s�attacher au petit animal. L�id�e premi�re de lui rendre sa libert� s�effacera vite, elle deviendra la ma�tresse de Minou. Depuis, non seulement elle ne peut plus s�en s�parer, mais se donne le pr�texte de partager ses repas gargantuesques non seulement avec lui mais avec tous les chats du quartier. Jamais elle n�imaginait qu�un jour elle s�amouracherait d�un chaton !� Malika croit fermement � la th�rapie par les chats. Ces derniers, sans le savoir, ont contribu� � la gu�rison de beaucoup de malades. Elle en parle en connaissance de cause. �Je n�oublierai jamais cette vieille dame qui apr�s la mort de son �poux a d�cid� de se laisser mourir.
En �voquant Tokyo, Malika en parle avec une profonde tristesse. Pendant 19 ann�es, il a fait partie de sa vie. Il a partag� ses joies et ses peines, il est mort de vieillesse. Il a m�me eu droit � un d�ner mortuaire.
Sa fille unique qui vivait avec elle n�a pas r�ussi � lui faire surmonter son chagrin. Elle a consult� un psychologue qui lui a conseill�e d��lever un animal. Elle est venue me voir, je lui ai alors propos� une petite chatte (les femelles sont plus affectueuses, plus attachantes). Et pour la bonne cause, nous avons mont� un sc�nario, j�ai simul� un voyage et sollicit� la dame � la garder pour quelques jours. En un mois, elle s�est m�tamorphos�e. Elle avait repris l�app�tit, elle ne gardait plus le lit, s�occupait de la chatte qui petit-�-petit s�est attach�e � elle. Elle montait sur son lit, la r�veillait aux aurores, la l�chait et se blottissait contre elle pour terminer son sommeil. La vieille dame le lui rendait bien, elle a retrouv� son sourire, elle allait faire son march�, apporter de la viande � son invit�e qui l�attendait, heureuse, sur le pas de la porte. Bref, elle a retrouv� sa sant�. Et lorsque j�ai voulu �r�cup�rer� ma minette, elle a refus� de me la restituer�. Ce n�est pas l� le meilleur exemple � m�diter ?


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