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ISLAMISME � LA MODE TURQUE
Des partis maghr�bins importateurs d�Islam (7e partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 08 - 2012


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Les pays qui ont encourag� le terrorisme islamiste en Alg�rie ou qui ne l�ont pas suffisamment d�nonc� en paient la facture aujourd�hui. Ils croyaient �tre � l�abri et les voil� en face de hordes salafistes brandissant sabres et armes � feu, certains �tant d�j� pass�s � un djihad sanguinaire. Tandis que les pays qui ont carr�ment soutenu le terrorisme en Alg�rie et ailleurs (Emirats, Qatar et Arabie Saoudite), pr�n� l�islamisme le plus archa�que et qui sont encore les premiers bailleurs de fonds des hordes barbares, un jour ou l�autre ils ne pourront plus contr�ler la n�buleuse qui attend son heure m�me chez eux.
Pour les partis islamistes arabes, l�islamisme turc signifie tout et n�importe quoi, un m�ga-mensonge m�diatique comme ceux qu�en fait Al Jazeera pour promouvoir le mythe des r�volutions �d�mocratiques� soutenues par un Qatar qui n�a m�me pas de Constitution ! Et c�est � cet Etat f�odal que s�allie Erdogan, le chef du Parti de la justice et du d�veloppement (AKP), pour promouvoir des �r�volutions� en Libye, Syrie et ailleurs. Sans mesurer la pr�tention et sans respect pour les Arabes, le ministre turc des Affaires �trang�res, Ahmet Davutoglu, a dit, lors d�une conf�rence tenue en avril � Istanbul et intitul�e �La marche des peuples arabes vers la libert� et la d�mocratie� : �Nous allons �tre les pionniers du changement au Moyen-Orient.� Derri�re le projet d�Erdogan, qui veut gentiment nous offrir son islamisme mod�r�, se cache donc une vell�it� � dimension internationale, imp�riale pour ne pas dire imp�rialiste. Au Maroc, le Parti de la justice et du d�veloppement (qui porte le m�me intitul� que la formation de Tayyip Erdogan) a remport� 107 si�ges et clame la sup�riorit� de la formule islamiste turque sur les autres formules discr�dit�es par le terrorisme et les m�thodes moyen�geuses. A Rabat et � Casablanca, les Turcs ont construit des centres culturels et des �coles teint�es de religiosit� qui concurrencent les British Council, CCF et autre Institut Cervant�s ! L�islamisme d�Erdogan est fond� sur un pros�lytisme qui commence � susciter des questionnements, partout dans le monde. Comment se fait-il qu�une Turquie suppos�e la�que soit en train de faire du pros�lytisme islamique ? En cachette certes, ou plut�t sous la couverture d�une confr�rie tr�s puissante, d�nomm�e Fondation Fethullah G�len. Depuis 2008, m�me l'Afrique noire fait l'objet d'un int�r�t particulier de la diplomatie turque, qui y a cr�� 26 ambassades alors qu�en 1998 elle n�en avait que quatre sur le continent. L�ouverture de ces ambassades est suivie de la cr�ation de nombreuses institutions scolaires et humanitaires qui d�pendent de la Fondation G�len et qui sont parfois teint�es de religiosit�. La fondation G�len est suspect�e d�instrumentaliser la foi, l��ducation et les aides humanitaires et caritatives pour promouvoir l�islamisme de mani�re sournoise et indirecte ! La diplomatie turque est ouvertement soutenue par la fondation Fethullah G�len, du nom de son fondateur, un imam d�sargent� dont la g�n�rosit� � milliards est bas�e sur le puissant syndicat islamiste turc, la T�skon(1), la puissante conf�d�ration patronale cr��e en 2005 ou m�me le M�S�AD une autre association patronale cr��e en 1990(2), qui comptent des dizaines de milliers d�entrepreneurs �galement de sensibilit� islamiste. Fethullah G�len a commenc� � d�velopper le r�seau qu�il pr�side en multipliant la construction d��coles, de mosqu�es et d�h�pitaux dans les anciennes r�publiques islamiques sovi�tiques et dans les Balkans. Sa fondation s�implanta en Europe, puis en Am�rique, pour devenir pr�sente dans 114 pays ! Au Maroc et dans les autres pays islamiques, la fondation G�len tisse des liens avec les activistes islamistes, infiltre les minist�res des Affaires religieuses, les cercles culturels, avec un entrisme mis � contribution par les services diplomatiques. Fethullah G�len, qui vit aux Etats-Unis, a rencontr� Jean-Paul II au Vatican et s�entretient r�guli�rement avec des rabbins pour appara�tre comme un adepte du dialogue interreligieux. Il a ouvert des �coles en France, en Pologne et compte aux Etats- Unis des dizaines d��coles et de centres. La fondation, dont les biens se chiffrent en milliards de dollars, r�colte des millions de dollars par an et aurait re�u des donations de 635 000 personnes � travers le monde en 2007. Quelles que soient les origines de ces fonds, ils donnent le vertige m�me par rapport au pros�lytisme saoudien ou iranien ! Selon certaines sources, l�argent viendrait surtout des entrepreneurs et commer�ants islamistes turcs, en �change de privil�ges et de march�s publics, via l�AKP ! Car on voit mal comment une fondation turque (de surcro�t suppos�e aider) peut recevoir des dons importants � l��tranger.
L�islamisme comme solution marketing !
Ankara sait s�adapter � l�air du temps. Elle a compris les enjeux d�un islamisme en jupe moulante et � hidjab en couleurs d�une jeunesse conquise par le consum�risme lib�ral mais fid�le aux traditions d�un autre �ge. Le parti tunisien Ennahda, qui a remport� 41,70% des suffrages de la nouvelle Assembl�e, brandit lui aussi le mod�le islamiste turc, tout comme les partis du m�me courant en �gypte qui ont remport� 65% des si�ges aux l�gislatives de d�cembre 2011 et qui, eux aussi, b�nissent Erdogan. L�all�geance alg�rienne n�est pas en reste m�me si les scores ont discr�dit� la formule suppos�e magique et qui, au pays du million et demi de martyrs, s�est r�v�l�e p�rim�e ! Peut-�tre parce que l�Alg�rie a vu ses fils verser trop de sang, durant 132 ann�es de mis�re et sept ann�es de guerre, puis durant plus d�une d�cennie qui a vu des pr�dicateurs devenir des tueurs ! L�Alg�rie a donc appris � ses d�pens que l�habit ne fait pas le moine, ni le pr�che, un vrai imam. Ce n�est pas le cas des autres pays arabes, qui n�ont connu ni les affres de la colonisation ni ceux du terrorisme islamiste, et qui votent islamistes parce qu�ils en ignorent les desseins meurtriers. Le principe de l�arroseur arros� se d�roule actuellement en Tunisie. Ghannouchi �tait soup�onn� d�avoir inspir� l�attentat contre une caserne � Gafsa le 27 janvier 1980 qui avait fait plusieurs morts ainsi que contre des h�tels de Sousse et Monastir, le 2 ao�t 1986. Le voil� rattrap� par ce qu�il a sem� : des salafistes brandissant leurs sabres et refusant d�ob�ir � un ancien �mir devenu officiel. Ghannouchi a beau promettre le paradis sur terre et dans l�au-del�, des salafistes excit�s comme il l��tait autrefois veulent appliquer la charia par la force et sans tarder. Lorsqu�une secte s�assagit et accepte la l�galit�, aussit�t surgit une autre plus virulente, se proclamant du Proph�te et accusant la pr�c�dente d�impi�t�. On n�ouvre pas impun�ment la bo�te de Pandore� C�est le cas de l�Indon�sie qui est en train de perdre sa r�putation de pays mod�r� car en instrumentalisant les extr�mistes ou en fermant les yeux, ceux-ci grossissent et emportent tout sur leur chemin, comme un tsunami. Au Maroc o� les islamistes ont rafl� la mise mais o� le roi est le Commandeur des croyants, nul n�a os� parler d�interdire l�alcool. En tout cas, durant sa tourn�e arabe en septembre 2011 en Tunisie, en Libye et en �gypte, Erdogan a pris soin de prodiguer quelques conseils � ses �mules, avertissant que l�islamisme � l�ottomane autorise les d�bits de boissons, pragmatisme �conomique oblige mais aussi duplicit� pour plaire � l�Am�rique, garder son fauteuil � l�OTAN et esp�rer un strapontin � l�UE. On ignore cependant si les islamistes alg�riens, type Soltani, vont inscrire les conseils de l�AKP dans leurs programmes pour �tre de leur temps, comme ils se targuent de l��tre. Pr�tant � Erdogan des vis�es purement �conomiques, certains disent qu�il ne cherche pas � conqu�rir le c�ur de la rue arabe et ses islamistes, mais plut�t leur argent : en obtenant projets et d�bouch�s pour ses marchandises. L�Islam ne serait pour ces n�o-musulmans qu�un moyen pour atteindre ce but, comme autrefois la Bible des pr�tres servait de ruse avant l�introduction de la colonisation par le glaive. Mais m�me pour cela, il faudrait faire de l�islamisme une doctrine et que cette doctrine soit p�rennis�e par un pros�lytisme qui dure dans le temps, avec des mosqu�es et des adeptes aux ordres qui, avec le temps, se transformeront en dangereux fanatiques� Voil� pourquoi l�islamisme mod�r� n�est pas vaccin� contre les d�rives fascistes. S�il reste un tantinet respectueux des r�gles d�mocratiques en Turquie, c�est parce que l�Etat turc est bas� sur une Constitution la�que qui interdit toute d�rive grave. C�est pourquoi par le langage, l�AKP tant�t se rapproche des salafistes et tant�t il s�en �loigne. L�exception ne faisant pas la r�gle, il ne faut pas s�attendre � mieux des islamistes libyens, dont la tchektchouka est d�j� bien embrouill�e. En Libye donc, lors du premier proc�s civil de partisans du r�gime de Kadhafi, en mai pass� au tribunal de Zawiyah, une avocate est venue plaider en niqab ! Le Zorro int�gral semble �tre le seul acquis du printemps islamiste � la libyenne. Abdel Jalil ne doit pas avoir retenu la le�on alors que le chef de l�AKP avait bien pr�cis� que la Turquie est un Etat d�mocratique la�c o� toutes les religions ont le m�me niveau. Apparemment, ce n�est pas sur Abel Jalil qu�il faut compter pour imposer un mod�le islamiste � la turque garanti par une Constitution la�que, ou � tout le moins pour ne pas diaboliser la la�cit� et la confondre avec ath�isme et surtout pas � interdire la libert� de conscience. Heureusement, les �lections l�gislatives libyennes viennent d��tre remport�es par les lib�raux, �cartant ainsi les islamistes qui voulaient arrimer un pays maghr�bin aux traditions mill�naires � Qatar et � la Turquie. Les d�clarations de tous les islamistes arabes qui se r�clament d�Erdogan � quels que soient leurs dipl�mes, en �sahwa� ou m�me en engineering, comme c�est le cas pour l��gyptien Morsi �, la politique n�est qu�une somme de slogans creux sans lien avec l��conomie, la sociologie, la culture, la finance, les affaires, le marketing, la strat�gie militaire ni m�me avec la diplomatie. Ignorant tout de l�Etat, de la gestion des affaires publiques et m�me administratives, pour eux, g�rer un pays consisterait uniquement � veiller � ce qu�Islam et argent soient solubles dans un capitalisme avec ou sans int�r�t, � visage humain ou sauvage, peu importe. Ces n�o-islamistes � la mode ottomane ne disent pas que les int�r�ts et la �riba� sont interdits et qu�ils ont �t� invent�s par le wahhabisme � capitalisme corrompu. Ces n�o-islamo-capitalistes veulent l�int�r�t en plus de la �zakat�. En copiant la formule de l�AKP, ils ignorent cependant les v�rit�s cach�es de celui-ci et ses desseins �conomiques camoufl�s sous l�argument religieux. Soucieuse de trouver des march�s pour sa production industrielle, la Turquie essaie en m�me temps d��tendre son influence r�gionale et internationale, avec une diplomatie qui d�couvre un monde arabe qu�elle a n�glig� un si�cle durant et dont les contradictions et conflits n�cessitent un jeu d��quilibrisme qui exige une v�ritable neutralit� ou une totale adh�sion, ce qui n�est pas �vident, surtout s�agissant de la question palestinienne. Ankara peut-elle � la fois entretenir des relations militaires avec l�Etat h�breu et pr�tendre d�fendre la Palestine ? Les musulmans attendent toujours sa r�ponse. Il est ind�niable que les musulmans ont besoin d�Ankara, qui compte conforter ses nouvelles alliances pour stabiliser sa position, voire se donner une stature internationale. Mais les musulmans ne seraient b�n�ficiaires que si la Turquie arr�tait d�exporter son islamisme et offrait, plut�t, sa technologie, son savoir-faire et sa solidarit�. Ce n�est malheureusement pas le cas comme le montrent les cas irakien, iranien, libyen et syrien, entre autres. L�implication de la Turquie contre la Syrie est mal vue par les Turcs qui accusent l�AKP de servir l�imp�rialisme antimusulman. La crise syrienne a, certes, favoris� le rapprochement entre la diplomatie turque et l�Arabie Saoudite, et la p�n�tration d�Ankara par la grande porte de la Ligue arabe o� l�on voyait le ministre des AE, Ahmet Davutoglu, y si�ger comme s�il en �tait membre. En tout cas, d�sormais, les Etats-Unis peuvent compter sur une solide alliance conjointe de la Turquie, de l�Arabie Saoudite et du Qatar pour asseoir davantage leurs int�r�ts.
A. E. T.
(A suivre)
Notes (1) et (2) : lire la troisi�me partie de cette �tude.


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