Tribunal de Bir Mourad Raïs: placement en détention provisoire de 7 individus pour escroquerie et usurpation d'un titre attaché à une profession réglementée    Sonelgaz: intensification des opérations de maintenance des réseaux d'électricité durant l'été    CHAN-2024: "Notre objectif est clair : remporter le trophée"    Hadj 2026: les agences de voyages invitées à s'inscrire et à retirer le cahier des charges    Saison estivale 2025: semaines culturelles de Timimoun dans des wilayas du Nord    10e Conférence mondiale sur la fatwa: Belmehdi et Zaid El Kheir visitent la Mashiakhet d'Al Azhar    Intégration de la presse électronique comme mécanisme de publicité : professionnels et syndicats du secteur saluent la décision du président de la République    La campagne de sensibilisation et de prévention des accidents de la route se poursuit à travers le pays    Tissemsilt: inhumation du moudjahid Ali Tlala dans la commune de Hamadia à Tiaret    Coupe Davis/Groupe III - Zone Afrique: victoire de l'Algérie devant le Zimbabwe (3-0)    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 61.776 martyrs et 154.906 blessés    Lutte contre les feux de forêts: la campagne nationale avance à bonne allure    France: Lettre ouverte de chercheurs, intellectuels et militants contre les propos racistes de Noëlle Lenoir    Les anticancéreux sont disponibles avec la garantie de l'accès au traitement pour chaque patient    Guelma : tomber de rideau sur le 13ème Festival culturel national de musique actuelle    Timimoun : Derbal insiste sur le raccordement des ksour au réseau d'assainissement    Plus de 14 800 patients à Ghaza ont besoin de soins médicaux urgents    Foot/ CHAN 2024 : avant-dernière séance pour la sélection nationale avant d'affronter la Guinée    Quels impacts sur la détérioration de la balance commerciale de l'Algérie durant le premier trimestre 2025 sur les équilibres macro-financiers et macro-économiques ?    Utilisation de l'IA dans l'orientation religieuse et la fatwa Belmehdi insiste sur la régulation    Ooredoo booste son offre Dima+ avec 20 Go supplémentaires sans surcoût    CHAN-2024 Le Soudan fait dans l'excellence face au Niger    Victoire de l'Algérie devant la Guinée    Championnat arabe de basket : victoire de l'Algérie devant la Tunisie    L'UIPA souligne l'importance du rôle des jeunes    Trois suspects placés en détention préventive    Grogne des partis politiques et des représentants de la société civile    Saisie de 4,7 quintaux de kif traité à la frontière avec le Maroc en une semaine    Ce sera le 22 septembre    Le corps d'une quinquagénaire repêché sans vie au large de la plage de Kef Lasfar    Le Conseil de l'Europe met en garde contre les ventes d'armes à l'entité sioniste    Journalistes assassinés par l'entité sioniste à Ghaza : Amnesty réclame une enquête «indépendante et impartiale»    Le peuple sahraoui vent debout face à l'occupation marocaine infâme    L'artisanat de Djanet à l'honneur à Alger    Signature à Istanbul d'un mémorandum d'entente    Ouverture des candidatures pour représenter l'Algérie    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



LARBI MEHDI, SOCIOLOGUE, CHERCHEUR À L'UNIVERSITE DES SCIENCES SOCIALES D'ORAN, AU SOIRMAGAZINE :
«Les secrets de famille sont souvent la cause de troubles affectifs»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 02 - 2014

Larbi Mehdi, sociologue, chercheur, fait son analyse sur le poids des secrets de famille et ses conséquences sur la personnalité de ceux à qui l'on a caché la vérité. Une vérité tue parfois durant des générations entières.
Par Naïma Yachir
Soirmagazine : Comment peut-on définir un secret de famille ?
Larbi Mehdi : La famille est la première cellule sociale, définie comme étant un espace privé. Cela veut dire que cette institution, ancienne comme son nom l'indique, revendique le droit de protéger son mode de vie familial, et tout ce qui concerne sa vie privée ne doit en aucun cas être partagé avec des membres étrangers. Sa vie, ses relations, ses secrets peuvent être considérés comme des comportements et des pratiques qu'il faut préserver loin du regard externe.
On a l'impression que le secret de famille existe dans la plupart des familles depuis la nuit des temps. Comment peut-on l'expliquer ?
En effet, le secret familial existe chez pratiquement toutes les familles quelles que soient leur origine et leur histoire. En même temps, il faut distinguer entre les différents types de secrets. Il y a certains qui peuvent menacer la structure familiale entière, et d'autres qui sont en relation avec la vie intime. C'est pourquoi, on considère anormal de dévoiler la vie intime. Il s'agit d'une liberté individuelle qu'il faut préserver, et de ce fait, cacher aux personnes considérées comme étrangères au cercle familial.
Quelles sont les incidences des non-dits sur les familles et leurs enfants ?
Cela dépend de la gravité des choses non dites. Prenez par exemple le cas des enfants adoptés. Certains couples avaient décidé de ne rien dire à leurs enfants adoptifs. Ils n'ont pas saisi les occasions pour leur parler de leurs parents biologiques, ainsi que les raisons qui les ont poussés à les abandonner. Le fait de ne rien dire peut déclencher de vrais problèmes quand l'enfant découvre un peu tard que ses parents ne sont en réalité que des parents adoptifs. Au plan psychologique, l'enfant le vit comme une trahison. Ce secret très pesant est la cause de troubles affectifs souvent graves. Cela se répercute indéniablement sur ses comportements psychologiques et sociaux. Certains enfants en sont même arrivés au suicide. Il y a aussi le cas de certains époux qui ont une seconde famille. Par peur de perdre ses enfants et sa première femme, les maris décident de ne rien dire, d'opter pour une seconde vie dans la clandestinité. Parfois le secret est dévoilé lors de la disparition de l'époux. Et là, les incidences sont parfois dramatiques. Au-delà de la trahison très mal vécue par les deux familles durant des années, viennent s'ajouter des conflits d'héritage, parfois inextricables entre les deux familles .
Selon vous, peut-on tout dire à un enfant dès son jeune âge ?
Ce n'est pas toujours facile d'aborder des choses comme l'adoption avec un enfant. Mais la question deviendra plus difficile si ce secret demeure jusqu'à l'âge adulte, le traumatisme est encore plus important. Il est préférable de se préparer et trouver le moment opportun pour lui dire la vérité. Il finira par construire lui-même sa personnalité tout en acceptant les conditions qui ont produit sa propre situation.
Il est connu que parfois, pour ne pas dire souvent, ces secrets sont graves et surtout pesants pour celui qui les porte, d'autant qu'il n'a pas la possibilité d'en parler pendant une génération, voire plus. Quelle sera alors le regard des autres sur le porteur du secret quand la vérité éclate ? Ecoutez, il y a eu des cas émouvants en Algérie, comme le viol des femmes pendant la période coloniale. Certains enfants finiront par savoir que leur père biologique est un Français ou un Allemand... Si ces cas ne sont pas pris en considération par la société, si les spécialistes en psychologie n'interviennent pas par leurs outils et leurs compétences pour apaiser cette situation, comment voulezvous que cette femme puisse avoir une vie stable et équilibrée ? Certains enfants après qu'ils aient découvert tardivement que leur père ou leur mère est étranger (e) ont décidé de changer définitivement de pays et ne plus jamais y remettre les pieds. Le viol des filles et des femmes pendant les années «rouges», c'est-à-dire la période du terrorisme en Algérie, on n'en parle peu pour ne pas dire jamais. Aujourd'hui, nul ne peut savoir, encore moins ressentir, le traumatisme psychologique qui pèse sur ces victimes, comme nul ne peut connaître les conditions sociales dans lesquelles elles se débattent.
Aujourd'hui, les familles réagissent- elles de la même manière que celles de jadis lorsqu'un secret est dévoilé ?
Je crois que ça n'a pas beaucoup changé. La famille algérienne vit des bouleversements et des transformations violentes. Ce n'est pas toujours facile d'accepter le dévoilement d'un secret de famille, surtout si ce secret rapporte des informations, des faits ou des actes qui touchent à la dignité, à l'honneur et au statut de la famille. N'oubliez pas qu'en Algérie, certaines familles ont eu recours au crime parce qu'un secret de famille a été révélé publiquement.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.