Perdez, gagnez, faites un nul... mais battez-vous, bon sang ! Demain, les Verts affronteront la Corée du Sud dans une rencontre capitale qui décidera de leur sort en Coupe du monde. Au fond, et sachant que cette équipe nationale a totalement raté son premier match et montré un visage qui n'a rien à voir avec le football, les supporters n'attendent plus une qualification au second tour comme souhaité auparavant, mais simplement que leur sélection se batte, enfin ! Peu importe si c'est nul, une victoire ou une défaite qui sanctionnera ce match, on n'en est plus là ! On a envie de voir les Verts jouer au football et non à une espèce de handball sans attaque où toute la manœuvre serait de défendre continuellement sa zone. Contre la Belgique, nous avons vu une équipe jouer au football et une autre refuser d'aller au combat. Parfois, les attaquants semblaient ne pas savoir ce qu'ils devaient faire du ballon, alors ils le... remettaient gentiment aux adversaires et s'en retournaient à leur ahurissante mission : défendre et défendre encore ! Jusque-là, nous avons vu des faibles et des forts, des stars et des pousse-ballon, des équipes offensives et d'autres défensives mais nous n'avons vu aucun team refuser de jouer comme l'ont fait les nôtres. Je l'ai écrit jeudi : si, à chaque fois, nous arrachons notre qualification pour aller «défendre» et se contenter de «limiter les dégâts», il serait plus juste de laisser partir nos meilleurs adversaires en poules éliminatoires. L'Egypte en 2010 ou le Burkina en 2014 auraient, au moins, tenté de monter vers les bois adverses ; au moins, tenté de monter vers les buts adverses ; au moins jouer devant ; au moins tirer dans les bois belges... Je vois d'ici ces éternels défaitistes, ces applaudisseurs professionnels qui vont nous sortir l'incroyable histoire du «sauvetage» de l'honneur ! Mais ton honneur, petit gars, il est déjà à ramasser quand tu baisses tes gants, que tu ne veux plus te battre ! Ton honneur, tu l'as taché en laissant ton vis-à-vis sans adversaire : une bataille à un seul combattant... Tu avais peur d'avancer, de lutter, d'y croire, d'espérer... Que fais-tu donc dans cette bataille ? Tu n'es pas l'arbitre, ni les spectateurs ! Qui es-tu donc ? A défaut de gagner la Coupe du monde (sic), ou au minimum de se qualifier pour le prochain tour, jouez les gars, jouez comme vous savez le faire, jouez à l'algérienne, composez ces remarquables fresques dont vous avez le secret, dribblez comme les artistes que vous avez toujours été, tirez, allumez le feu dans le camp coréen... Tant pis si vous devez sortir de la compétition ; au moins, on aura compris que les livides fantômes de l'autre jour n'étaient pas des nôtres, une mystérieuse erreur de programmation à oublier très vite ! Prouvez-nous que vous savez aller au combat et que vous n'êtes pas du genre à vous enfermer dans vos quartiers à l'heure où sonne le clairon. Allez-y : lavez notre honneur ! Quant au résultat, peut-être que si vous y croyez, les dieux du stade, très indulgents au Brésil, sauront vous récompenser...