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ALORS QUE LES VERTS ONT ENCHANTE LE MONDIAL BRESILIEN
Le football algérien à l'âge de pierre
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 08 - 2014

La mort endeuille de nouveau nos arènes sportives. Moins de deux ans après la tragique disparition de deux jeunes supporters, suite à l'effondrement d'une dalle des tribunes supérieures du stade du 5-Juillet, le football algérien allonge sa liste des victimes après la mort subite de l'attaquant camerounais de la JSK, Albert Ebossé, mortellement atteint par un projectile lancé par un «supporter». Une tragédie qui vient nous rappeler qu'en Algérie, les leçons et les enseignements n'ont pas été tirés suite aux malheureux drames vécus par le passé. Que les commissions d'enquête et leurs résolutions ne servent à rien sinon qu'à «refroidir» les intentions sincères de mettre le hola à une vermine qui ne cesse d'écorner une réputation sans cesse replâtrée d'une pratique footballistique aux antipodes des standards internationaux. Car, à bien réfléchir, la mort d'Ebossé et avant lui de Hocine Gasmi, des supporters morts lors du derby USMA-MCA et d'autres victimes de cette insupportable déferlante de la violence était prévisible, presque programmée. Faut-il épingler l'état de vétusté de nos stades ou l'insécurité que ces derniers dégagent ? Ou bien l'incapacité des personnels (agents de l'ordre et stadiers) chargés de veiller au déroulement normal des événements sportifs ? Faut-il, par contre, jeter la responsabilité, toute la responsabilité, sur ces dirigeants de fédération, de ligues et des clubs d'un sport où le fair-play ne représente plus rien sinon un pieux et creux vœu à la veille de chaque début de saison. Faut-il par contre s'acharner sur cette nouvelle génération de supporters qui arrivent aux stades, chauffés par des médias qui ne reculent devant aucune barrière, armés jusqu'aux dents pour déverser leur mal vie quotidienne et une misère culturelle et cultuelle aggravée par l'inconscience de leurs géniteurs ? Faut-il, enfin, retourner cette flamme meurtrière sur ces acteurs, footballeurs d'un autre âge, qui, chichement rémunérés, ne rendent que de mauvaises copies de ce qui pourrait s'apparenter à du football où la beauté du geste se conjugue souvent à une moralité inoxydable ? Pour tout dire, nous sommes tous responsables. Et la mort d'Ebossé, un hôte de l'Algérie qui a su se montrer professionnel et respectueux de nos valeurs, s'ajoutera à notre triste tableau de chasse. Ebossé, employé du plus titré club algérien en Afrique, n'est pas mort suite à un acte isolé. C'est un acte institutionnalisé par l'impunité et ces «lois» de clémence sous leurs multiples formes (grâces, Rahma, Al-Wiam et Moussalaha). Pis, certains des bourreaux de nos stades bénéficient des largesses et autres prises en charge (CAN et Coupe du monde) de la part des walis de la République qui pensent, ainsi, acheter une hypothétique paix sociale en s'appuyant sur les «services» de ces ultras. L'Angleterre qui a connu ce phénomène de violence dans ses arènes de football a su réagir promptement à la tragédie du Heysel en instituant un fichier où la racaille n'avait plus droit au plaisir du jeu à onze. Chez nous les voyous exercent leur diktat là où ils veulent quand ils veulent. En toute impunité.
M. B.
LES SUPPORTERS DES CANARIS Y SONT NOMBREUX
La Basse-Kabylie sous le choc
La grande famille sportive de la Basse-Kabylie a été profondément choquée en apprenant la triste nouvelle de la tragique mort de l'attaquant camerounais de la JSK, Albert Ebossé, suite à ses graves blessures après un jet de pierres, lancé par un pseudo supporter des Canaris à partir des tribunes du stade de Tizi-Ouzou, avant-hier, en fin de partie face au club usmiste de Soustara. La nouvelle de la mort du meilleur buteur kabyle s'est répandue comme une trainée de poudre à travers les contrées les plus reculées de la Basse-Kabylie jetant émoi et consternation au sein de la population. Dans la région du Sahel tout comme à travers la vallée de la Soummam où le club kabyle compte également des milliers de supporters, c'est la consternation. On n'arrive pas à comprendre ce geste odieux ayant visé le meilleur joueur des Canaris qui est pourtant à deux reprises, en ce début de championnat, l'auteur d'abord de la victoire face au MCO et ensuite l'égalisation devant l'USMA. «On a tué le meilleur joueur de la JSK, l'un des rares éléments kabyles qui mouille vraiment son maillot à chaque match» revenait dans toutes les discussions hier dans la rue béjaouie. Les authentiques supporters kabyles de la JSK, qui se sont démarqués du geste crapuleux d'un petit voyou criminel, dont la présence au stade du 1er-Novembre était plus pour se défouler, n'ont pas manqué de réclamer des autorités concernées toute la lumière sur ce drame et un châtiment exemplaire pour que ce genre de comportement abominable ne se reproduise plus dans les stades. «Les instances chargées de la gestion du sport en général, et de la balle ronde en particulier, doivent attaquer le mal en profondeur. Suspendre la compétition et tout mettre en œuvre pour élucider ce drame. Trouver l'auteur du crime pour un châtiment exemplaire mais aussi les autres responsables en commençant par l'arbitre du match qui aurait dû déjà arrêter la partie au moment des premiers jets de pierres», réclament à l'unisson nombre de fans kabyles de la vallée de la Soummam qui nous ont appelée hier à notre rédaction régionale de Béjaïa.
A. Kersani
14 ANS APRÈS HOCINE GASMI, EBOSSE MEURT AU STADE DE LA CITE DES GENÊTS
Le 1er-Novembre de Tizi-Ouzou, le temple maudit
D'après Wikipedia, le Camerounais Albert Ebossé est le 85e footballeur à décéder dans un stade de football. Il est, par contre, le second à perdre la vie suite à une agression sauvage commise par des voyous accessoirement supporters de clubs sportifs. En 2009, au Nigeria, le gardien de Warri Wolves FC, Adun Orobosan, succombe à l'hémorragie interne causée par l'agression d'un groupe du club d'Enugu Rangers. Ebossé est le second joueur, avant-centre de surcroît, de la JS Kabylie à périr dans une enceinte sportive. En mai 2000, Hocine Gasmi qui venait lui aussi de marquer lors d'un certain JSK-USMAn, grâce à un heading majestueux ne se relèvera plus malgré son transfert en France où il décédera le 21 mai 2000. Comme Hocine Gasmi, Ebossé a connu depuis son arrivée en Algérie, l'été 2013, une ascension fulgurante devenant au bout de quelques mois meilleur artificier du championnat de Ligue 1. Samedi à Tizi-Ouzou, l'attaquant camerounais a justifié ses vertus d'attaquant racé. Ses états de services en une saison (17 buts en championnat et deux en Coupe d'Algérie respectivement face au NRB El-Kala et le CRB Aïn Fekroun) faisaient de lui le digne héritier des grands attaquants subsahariens qui ont fréquenté le championnat national à l'exemple du Burkinabé Moussa Dagno et le Malien Oumar Dabo qui avaient réussi leur passage au sein du club phare du Djurdjura. Tous ont fait vibrer le temple de Tizi-Ouzou qui, absence de résultats oblige, deviendra ce stade où l'expression de la violence pour diverses causes (politique, sociale et ethnique) prendra la mesure sur le beau spectacle que l'ex- Jumbo Jet offrit à ses fidèles durant les années 80. Les suspensions (huis clos) et amendes deviendront monnaie courante et la JSK, sous Hannachi, sera contrainte d'accueillir ses adversaires à Boumerdès, Alger et Rouiba fuyant une galerie pas toujours d'accord avec la politique prônée par la direction du club en matière de recrutement notamment, sans oublier une instabilité chronique dans la gestion des affaires techniques (une quarantaine d'entraîneurs ont défilé à la barre technique depuis que Hannachi est président de la JSK). Ce qui ne justifie point l'acte de tuer signifié au brave Ebossé.
M. B.
DECÈS DU JOUEUR CAMEROUNAIS ET VIOLENCE DANS LES STADES
La classe politique condamne et appelle à agir
Le décès de l'attaquant de la JS Kabylie, Albert Ebossé, touché mortellement par un projectile à l'issue de la défaite samedi face à l'USM Alger, suscite l'émoi de la classe politique. Unanimes, les partis tant d'obédience islamiste que démocrate condamnent de manière ferme cet «assassinat», la violence qui gangrène la société et qu'encourage le contexte national. L'opportunité pour les partis politiques, qui ont réagi, d'appeler à «mobiliser la société», d'inciter les pouvoirs à agir en vue de juguler ce phénomène.
Nouara Djaâfar, porte-parole du RND :
«Il faut mobiliser toute la société»
«C'est malheureux», déclarait hier la porteparole du Rassemblement national démocratique (RND), Nouara Djaâfar, compatissante à la mort de l'attaquant de la JS Kabylie, touché mortellement par un projectile. «Les stades se sont transformés en espaces de la violence», déplore néanmoins la représentante du RND qui estime qu'il s'agit d'une question qui concerne tout le monde. «Où va-t-on ?», s'interroge Nouara Djaâfar. Or, la question de la violence concerne tout le monde, considère-t-elle. « Il faut mobiliser toute la société», assure cette dirigeante du RND qui estime que les parents, les familles, les écoles, les associations sportives et culturelles ont un rôle à jouer pour inculquer l'esprit sportif... De même qu' «il faut prendre des mesures. Des dispositions ont été prises mais d'autres mesures doivent être appliquées», relève Nouara Djaâfar, indiquant que les militants de son parti sont appelés à se mobiliser.
Sofiane Sakhri, porte-parole de Jil Jadid :
«La violence imprègne la société faute de valeurs»
Le décès du joueur de la JS Kabylie, le porte-parole du parti Jil Jadid, Sofiane Sakhri, qui y compatit, considère ce faisant qu'il pose un problème de société. Selon le représentant du parti de Djillali Sofiane, au-delà de la question de la gestion des stades, c'est l'absence de valeurs, de sens de la responsabilité qui pose problème. Ainsi, la violence imprègne la culture algérienne, la société faute de valeurs, considère- t-il, tout en rappelant que sa formation politique œuvre justement à les inculquer dans la société algérienne. C'est «grave», observe Sofiane Sakhri à propos de cet acte de violence, faisant également le lien avec les pratiques du régime. Estimant que le système politique n'a pas pu produire de projet, le porte-parole de Jil Jadid «lance un appel aux décideurs, aux pouvoirs publics». «Au lieu de politiser le football, le sport pour les intérêts d'un clan, de certains, il est temps d'agir pour une gestion saine du sport», considère Sofiane Sakhri.
Mohamed Douibi, secrétaire général d'En- Nahda :
«C'est un problème plus global»
«Nous présentons nos condoléances et nous compatissons à la douleur de sa famille», déclarait hier le secrétaire général du parti EnNahda, Mohamed Douibi. Pour le dirigeant de cette formation politique, d'obédience islamiste, le décès du joueur est un acte dramatique et qui soulève le problème de la violence. «Une analyse, une étude précise de la violence s'imposent. Pourquoi y a-t-il tant de violence ? Quelles sont les raisons ?», s'interroge Mohamed Douibi, constatant que la violence existe partout, dans les stades et les activités sportives, en milieu urbain et au sein des familles... Néanmoins, le dirigeant d'EnNahda considère que le problème de la violence est «liée à la situation générale du pays». C'est «un problème plus global », assure le secrétaire général qui met en avant le mode de gestion du pays et la nécessité d'agir pour une praxis sociale apaisée.
Saïd Bouhadja, porte-parole du FLN : Le sport doit être exemplaire
La pratique sportive, notamment footballistique ne doit pas être violente. Le porte-parole du Front de libération nationale (FLN), Saïd Bouhadja, réagissant au décès du joueur de la JS Kabylie, provoqué par un jet de projectiles, en est persuadé. «Nous avons affirmé, maintes fois, que la pratique sportive doit être apaisée, non violente», déclare Saïd Bouhadja qui assure que son parti vilipendie tout acte violent. Il s'agit d'œuvrer, au-delà de toute mesure pratique, «à ce que le sport soit exemplaire, un facteur d'enrichissement culturel et un paramètre du développement», observe le porteparole du FLN qui indique que sa formation politique devra certainement se prononcer à ce propos.
Toufik Benallou, porte-parole d'Ahd 54 :
«Il faut sanctionner les clubs»
«Nous nous inclinons à la mémoire de ce joueur et nous présentons nos sincères condoléances à toute sa famille», déclarait hier le porte-parole du parti Ahd 54, Toufik Benallou, réagissant au décès tragique du joueur de la JS Kabylie. «Hélas, nos stades sont devenus des lieux de défoulement», considère le représentant du parti d'Ali Fewzi Rebaïne. Certes, la violence «ne date pas d'hier», remarque Toufik Benallou qui estime néanmoins que des mesures s'imposent pour juguler ce fléau, traiter ce «problème de fond». «Il faut sanctionner les clubs, les responsabiliser», considère le porteparole d'Ahd 54, dans la mesure où les clubs ont vocation à encadrer les espaces sportifs. Egalement, il appelle à placer des caméras de vidéosurveillance à l'intérieur des stades. Ce qui permettra de déterminer les responsabilités de tout le monde, joueurs, supporters et autres, considère Toufik Benallou qui appelle ainsi à mieux sécuriser les insfrastructures sportives.
Atmane Maâzouz, secrétaire national du RCD :
«C'est une faillite sur tous les plans»
Une «agression inadmissible, repréhensible », assurait hier le secrétaire national à la communication du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Atmane Maâzouz, à propos du tir de projectile qui a provoqué le décès d'un joueur de la JS Kabylie. C'est « un acte que nous désapprouvons totalement. Il est indigne du comportement de la famille footballistique, sportive», affirme ce dirigeant au RCD. Or, de l'avis d'Atmane Maâzouz, «il n'y a pas que la question du football. Nous sommes face à une faillite sur tous les plans», considère le secrétaire national à la communication du RCD. Selon Atmane Maâzouz, la pratique footballistique, sportive s'entend, n'est pas marquée par «des jeux sains» mais c'est «l'anarchie» qui la caractérise et une anarchie qui encourage la commission de tels actes de violence.
Youcef Aouchiche, secrétaire national à l'information au FFS :
«La violence est devenue un moyen d'expression»
«Nous condamnons avec force et vigueur ce qui s'est passé à Tizi-Ouzou. Nous regrettons le décès du joueur de la JS kabylie», déclarait hier le secrétaire national à l'information du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche. «Nous avons, au FFS, tiré la sonnette depuis longtemps quant à cette violence qui grangrène la société», déclare le représentant de cette formation politique. Or, «la violence est devenue un moyen d'expression de la société», observe Youcef Aouchiche qui observe que le traitement, la résorption de ce phénomène est l' «affaire de toute la société», de tout le monde. Il faut «agir pour éradiquer ce phénomène», observe le représentant du FFS qui en appelle à «la conjugaison » des efforts de tous. L'opportunité pour le secrétaire national du FFS de prôner la nécessité, l'impératif d'«une politique de prévention ».
Abdelkader Boudjouras, porte-parole du FNA :
«Les pouvoirs publics doivent agir»
La pratique footballistique n'est plus ce qu'elle était, gangrenée par la violence, la politisation. Une situation dont le Front national algérien (FNA) est insatisfait, horrifié. Réagissant au décès tragique du joueur de la JS Kabylie, le porte-parole du FNA , Abdelkader Boudjouras, considérait hier que son parti refusait cette situation. Selon le représentant du parti de Moussa Touati, la responsabilité des pouvoirs publics est invoquée, ceux-ci devant agir avant que d'autres faits répréhensibles ne soient encore commis. Pour Abdelkader Boujouras, une formation meilleure et un encadrement efficient des supporters par des gens raisonnables s'imposent. Comme il s'agit d'œuvrer à ce que le football ne soit pas politisé mais ramené à sa vocation.
Le MSP condamne l'«assassinat» du joueur camerounais :
«Les pouvoirs publics doivent juguler la violence»
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) «condamne et dénonce avec force l'assassinat du joueur camerounais Albert Ebossé ». Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction, le MSP assure avoir «reçu avec affliction et regret» la nouvelle du décès du joueur de la JS Kabylie et «présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches». Néanmoins, cette formation politique dénonce «fermement » de «telles pratiques qui ne représentent pas le peuple algérien ni les supporters intègres». Voire, le MSP appelle les gestionnaires du sport en Algérie et les pouvoirs publics «à prendre des initiatives, des politiques et programmes pour juguler la violence dans les stades». Et des pouvoirs publics auxquels le MSP fait porter la responsabilité concernant ces «phénomènes étranges à notre religion, nos valeurs et notre société».
Réactions recueillies par Chérif Bennaceur
IL EST DECEDE DES SUITES D'UNE LÂCHE AGRESSION AU STADE DE TIZI-OUZOU
Ebossé, l'autre victime des voyous qui hantent les stades
L'irréparable est finalement arrivé. La catastrophe, on l'a maintes et maintes fois frôlée et c'est un miracle si un drame n'a pas été enregistré avant ce JSK-USMA désormais entré dans le chapitre des plus tristes épisodes de l'histoire du football algérien.
Un peu plus d'une heure après avoir fait de nouveau danser ses supporters en inscrivant un but, Albert Ebossé poussait son dernier soupir par la faute d'un innommable imbécile de la race qui, malheureusement, foisonne dans nos stades. Un imbécile doublé d'un assassin qui, d'un «simple» jet de pierre, a mis fin à une vie humaine... Le genre de geste que l'on croyait disparu du stade de Tizi-Ouzou où, pourtant, la galerie locale s'était mise, la saison dernière, à s'illustrer de la plus belle des manières même lorsque son équipe se ratait. Mais il faut croire que les idiots ont la peau dure, puisqu'il n'a pas fallu plus que le premier match à la maison pour que nous revienne brutalement à la face cette vieille et hideuse image de dizaines de personnes bombardant la pelouse au moindre ratage de leur équipe. Ça aurait pu être un autre, mais le projectile lancé du grand virage a atteint Ebossé en plein dans le cou, alors qu'il s'en allait en toute confiance regagner les vestiaires, croyant que les énergumènes allaient arrêter de s'illustrer aussi bêtement, pour le moins que l'on puisse dire. La suite, c'était ce spectacle d'une tristesse absolue devant l'entrée du pavillon des urgences du CHU-Nedir où les urgentistes n'ont pu que constater le terrible destin de celui qui aura marqué son passage à la JSK, lui qui rêvait que le club kabyle lui serve de tremplin pour l'Europe. La bêtise a finalement voulu qu'il rentre chez lui dans un cercueil au grand désarroi de ses coéquipiers, dont il n'est pas certain que la plupart puisse retrouver de sitôt la force de se remettre à jouer, parce que c'est un jeu, ce que beaucoup de ‘'supporters'' n'ont pas encore compris. Ainsi, si l'on doit se fier à l'émotion, l'inquiétude et la grande incompréhension qui se sont emparées des centaines de personnes qui s'étaient réunies jusqu'à une heure tardive dans la nuit de samedi à dimanche dans l'enceinte du CHU de Tizi-Ouzou, puis hier partout à travers la ville, il a fallu qu'il y ait mort d'homme pour que l'on comprenne que cela ne peut plus durer. Et même s'il y a peu de chance pour que l'auteur du geste fatal soit retrouvé, des mesures aussi radicales que le geste ayant coûté la vie à Ebossé soient prises. A commencer par confier l'aspect sécuritaire des enceintes sportives, comme d'autres questions liées à l'organisation de spectacles et autres manifestations, à des personnes compétentes, chacune dans son rayon pour en finir avec cet «artisanat» avec lequel le professionnalisme ne peut s'accommoder.
M. Azedine
EBOSSE ETAIT TRÈS APPRECIE PAR SES FANS, SES CAMARADES ET SES ADVERSAIRES
Il s'était vite «kabylisé»
Comme c'est souvent le cas, dès que quelqu'un disparaît, on s'empresse de lui tresser les plus belles louanges. Mais pour Ebossé, celui qui s'est vite «kabylisé», tous ceux qui ont eu le plaisir de le côtoyer vous le diront : il illustrait parfaitement ce qu'est l'Africain. Généreux et accessible, il s'est vite fendu dans le moule local pour donner l'impression qu'il a toujours vécu à Tizi-Ouzou. Il n'a pas eu besoin de prendre le temps de connaître le milieu dans lequel il avait atterri, il y a une année, après s'être astreint à la difficile vie asiatique après sa virée au FC Perak de Malaisie. A Tizi, il était dans son élément et comptait demeurer sur la lancée qui l'avait vu décrocher le titre de meilleur buteur du championnat de la saison dernière, et voir se profiler peut-être le rêve qu'il caressait de rejoindre un jour un club français. Cette ambition qu'il a réitérée il y a quelques jours, lorsqu'il était au bout du fil avec un des journalistes l'ayant le plus singulièrement côtoyé et qu'il appelait affectueusement «grand frère». Il manquera beaucoup dans le paysage de la JSK, c'est une certitude.
A. M.
Des centaines de personnes pour l'ultime hommage
Hier, plusieurs heures durant, la morgue du CHU-Nedir de Tizi- Ouzou a été le lieu de convergence de centaines de personnes qui tenaient à s'y rendre pour l'ultime hommage au regretté Albert Ebossé. Hommes et femmes, dans une file interminable, sans trop se demander s'ils allaient être autorisés au préalable, ont donc décidé de jeter un dernier regard sur la dépouille de la victime de la bêtise qui devait être acheminée vers la morgue de l'hôpital de Aïn-Naâdja, avant qu'elle soit, aujourd'hui, rapatriée pour qu'enfin celui que tout le monde regrettera soit enterré chez lui au Cameroun.
A. M.
D'autres Ebossé réfléchiront
Dédramatiser l'ignominieux attentat du stade du 1er- Novembre procéderait de la perpétuation de la caution témoignée aux locataires et régents politiques du Protectorat sis à Dély Brahim. Caution au subterfuge démocratique vendu à l'empire Fifa et qui, en réalité, charrie un pacte concomitant voué à réduire les arènes de foot à des réceptacles des frondes sociales menaçantes pour la quiétude du trône. Prémices à une fatalité inéluctable ; la nonchalance dont a fait preuve l'instance FAF et ses ramifications dans le traitement des scandales qui ont éclaboussé la discipline à différents niveaux dont précisément, celui, inhérent à la violence dans les stades depuis au moins deux décennies. Parallèlement, l'arsenal juridique au même titre que les moyens de lutte contre ce fléau n'ont pas été reconsidérés par les pouvoirs publics conséquemment à l'ampleur du danger. Deux facettes d'une même pièce de monnaie qui dénotent à bien des égards la faillite des politiques et modèles de gestion qui ne s'inspirent que des égos des uns et des autres au lieu de plancher sur les expériences des nations pionnières en la matière. Le hooliganisme a bel et bien vécu à la détermination des Anglais qui enchantent actuellement la planète par le spectacle foot dans tous ses aspects. Il y va surtout de la conduite des galeries de supporteurs disciplinés par astreinte aux règles qui régissent la présence dans les travées des stades. Des galeries transformées au pays de Hadj Raouraoua en meutes déchaînées envers et contre tous, y compris l'enfant chéri du club comme l'était Albert Ebossé. Profusion de haine qui n'est pas le propre des supporteurs de la JSK mais que l'on retrouve dans tous nos stades, alimentée le plus souvent par des apprentis sorciers qui se redécouvrent, comme par enchantement, sous les vertus de managers, dirigeants et présidents. Combien de fois ces derniers ont-ils brandi la menace de lâcher à la rue leurs meutes, si pour autant une quelconque exigence n'est pas satisfaite sans que les instances de la fédération ne bronchent ou que la justice ne se saisisse de l'affaire. Relayée hélas par des médias complices, les menaces de troubles à l'ordre public ont été parfois mises à exécution sans que leurs auteurs soient traduits devant les tribunaux et encore moins subir le désaveu de la FAF. L'immunité intrigante dont jouissent des responsables de clubs au passif encombrant et l'impunité dont bénéficient les charlatans meneurs de hordes de voyous dans et à l'extérieur des stades suscitent bien des interrogations quand on sait que la justice sait aussi être intransigeante pour les délits mineurs. Une permissivité qui répond à une volonté strictement politique et qui pénalise paradoxalement l'épanouissement de la pratique sportive convoitée et instrumentalisée par ce même pouvoir. Car s'enorgueillir des exploits d'une sélection nationale d'expatriés formés dans les écoles du Vieux Continent est en soi un aveu d'échec de la politique sportive d'un gouvernement incapable d'édifier un stade qui répond aux normes internationales ou du moins d'assurer la sécurité des structures impersonnelles existantes. Des travées mouroirs pour ceux qui s'y aventurent et aléatoirement fatales pour un footballeur talentueux et prometteur venu faire escale dans un pays trahi par ses propres enfants. D'autres Ebossé réfléchiront par deux fois avant d'emprunter le même itinéraire et rechercheront d'autres portes sur l'Europe. L'image ternie, l'Algérie qui espérait suppléer à un pays voisin terrassé par l'insécurité afin d'accueillir le rendez-vous de 2017, devrait reconsidérer son engagement en s'avouant qu'hormis l'assise financière dont elle dispose, elle ne réunit que peu de critères lui permettant d'être au diapason de l'évènement.


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