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“Le score exprimait le résultat fatal du processus biaisé�
Hachemi Cherif à propos de l’élection présidentielle a Liberté
Publié dans Liberté le 24 - 04 - 2004

Le secrétaire général du Mouvement démocratique et social (MDS), El-Hachemi Chérif, nous livre dans cet entretien ses appréciations des résultats du dernier scrutin présidentiel qu’il qualifie de “processus biaisé�.
Liberté : Le 8 avril dernier a eu lieu l’élection présidentielle. Quelle analyse faites-vous des résultats du scrutin ?
El Hachemi Chérif : Je ne peux que confirmer ce qui a été dit dans la déclaration du bureau national du Mouvement démocratique et social. Le score, même s’il a pu être revu à la hausse, à un pourcentage de fraude, exprimait en quelque sorte le résultat fatal du processus biaisé et qui a été forcé par différents dispositifs à être favorables au président-candidat. Sur ce point-là , les résultats ne nous étonnent pas. Mais, la question reste entière. Ce score ne suppose absolument pas qu’il y ait osmose entre le pouvoir et la société réelle. Au contraire, il exprime la profondeur du degré de divorce qu’il y a entre l’État et la société, et entre la classe politique et la société.
Des partis et personnalités ont dénoncé la fraude. Pourquoi cette difficulté à prouver matériellement l’existence de la fraude ?
Il y a eu des fraudes invisibles dans tous les épisodes électoraux qu’a vécus l’Algérie ces dernières années. Les possibilités de fraude restent très grandes, tant que nous ne sommes pas encore dans un État de droit et tant que la classe politique n’a pas les capacités de contrôler l’organisation du scrutin de bout en bout et le jour même des élections. Or, des candidats n’ont pas pu placer des superviseurs ou des représentants dans l’ensemble des bureaux de vote.
Des candidats se sont plaints que leurs propres représentants aient été manipulés ou même achetés par des adversaires ou des représentants des services de sécurité. Le problème de fond n’est pas d’ordre technique. Il a trait à la nécessaire refondation de l’État, mais aussi à la nécessaire refondation de l’ensemble de la classe politique. On est dans cette situation-là parce que tout le système socioéconomique algérien reste prisonnier de la rente et continue à se sentir redevable vis-à -vis du pouvoir, qui détient les mécanismes de redistribution de la rente.
Quelle analyse faites-vous sur le taux d’abstention ?
Il y a à peu près 8 millions d’abstention, auxquels on pourrait ajouter 2 millions de jeunes, en âge de voter, mais qui ne se sont pas encore inscrits sur les listes électorales. C’est un autre problème, qui est indicatif de la profondeur de ce hiatus entre l’État et la jeunesse. Dans beaucoup de cas, la réponse des citoyens à notre mot d’ordre de boycott était favorable. Ce sont des secteurs avancés de la société, qui veulent une véritable avancée démocratique, un véritable changement dans le mode de conduite des affaires du pays, dans le mode d’élaboration de sa stratégie, de sa politique, de son rapport à la société. C’est une abstention d’exigence, de changement radical dans le sens de la modernité.
À la lumière des résultats du scrutin, quelle lecture faites-vous du pôle démocratique ?
C’est une question très complexe, parce que la réalité elle-même est complexe. Nous au MDS, nous disons qu’il faut reprendre la réflexion à ce sujet, avec beaucoup plus de sérieux. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé avec ces élections. Est-ce que le pôle représenté par Benflis et autour de lui, c’est-à -dire soutenu par Ahmed Taleb-Ibrahimi et pouvant être appuyé par Djaballah à la fin du cycle, est très différent du pôle présidentiel au plan politico-idéologique ? Les deux pôles sont traversés par les mêmes courants, peut-être à des degrés d’influence différente.
En 1995, des démocrates modernistes ont voté pour Liamine Zeroual. Ils ont voté pour Bouteflika en 1999 et cette fois-ci encore. Donc, les décantations sont loin d’être achevées. On ne peut pas dire que le pôle démocratique ou l’espace démocratique dans la société est celui reflété par les résultats de ces élections. Il y a un travail de fond à faire pour remettre un peu d’ordre dans l’ensemble du champ politique.
Les partis du camp démocratique n’arrivent pas à unir leurs efforts. Où se situent les divergences ? Problème de leadership ?
On ne peut pas réduire la question au leadership. Et même si on devait s’appesantir sur cette question, on doit bien comprendre que derrière chaque leadership, il y a cette question de la conception de la politique en général, de la stratégie, de l’analyse en profondeur de la situation. Ce qui distingue le MDS des autres, ce n’est pas une question de leadership, mais d’abord une question d’évaluation de la situation, une question liée à la stratégie de sortie de crise et à la compréhension des phénomènes d’ensemble qui traversent aujourd’hui notre société. La classe politique actuelle est obsolète, et ce mouvement d’obsolescence est en train de s’aggraver et de s’approfondir.
Que voulez-vous dire au juste ?
Les dernières élections montrent que le fossé continue à s’aggraver entre la société et la classe politique. Il y a de plus en plus d’incompréhension, pour une raison qui est parfaitement lisible. La société ne se projette pas dans des ambitions ou des intérêts partisans étroits.
Qu’en est-il alors du MDS ?
On ne peut pas dire que le MDS est indemne de cette obsolescence. Ce qui le différencie des autres forces politiques, c’est qu’il a conscience de cette réalité. La question qui se pose au lendemain de l’élection présidentielle, et à la veille à la fois des contradictions nouvelles qui vont s’exprimer, des décantations et des tâches qu’il y a à résoudre, est celle de repenser le champ politique. La réponse n’est pas dans l’addition des sigles des partis démocratiques actuels, mais dans la recherche de nouvelles modalités d’organisation de cette société ou de ses segments qui avancent sur le terrain de la modernité et qui aspirent à voir s’édifier un État démocratique moderne et une classe politique démocratique, porteuse des préoccupations et des aspirations de cette société en mouvement.
Dans sa dernière convention nationale, le MDS n’écartait pas l’éventualité de s’inscrire dans le processus électoral. Qu’en est-il au juste ?
Je ne pense pas pouvoir répondre de façon concrète dans l’immédiat. Ce que je peux dire, c’est que la question électorale n’est pas un préjugé pour nous. La réponse à la question de la participation à un processus électoral est étroitement liée à la nature de ce processus.
Si celui-ci est démocratique, le MDS s’y inscrira. Mais, si on a des certitudes ou des évaluations qui montrent que tel processus est destiné à valider la reconduction du système politique, à valider la reconduction de l’islamisme opérant sur le terrain de la légalité, nous continuerons notre combat en dehors du système actuel. Pour la non-reconduction du système rentier et bureaucratique, et en faveur de la disqualification du mouvement islamiste, comme mouvement allant à la conquête du pouvoir d’État.
Le MDS ne reconnaît pas l’élection présidentielle. Il a pourtant pris acte de la nouvelle carte politique. N’y a-t-il pas là contradiction ?
Cela veut dire tout simplement que le MDS ne reconnaît pas la légitimité de ce score électoral, mais il reconnaît le pouvoir actuel comme un pouvoir de fait. On va devoir compter avec les nouvelles donnes politiques. Mais ce n’est pas un recul pour le MDS ni même une révision.
Dans la même déclaration, nous avons dit que le président réélu est seul comptable devant le peuple et qu’il a le choix entre se comporter de la même manière que durant son premier mandat ou s’élever au niveau de ses responsabilités et des exigences qui sont extrêmement lourdes.
Votre parti a adressé des critiques à Benflis, moins virulentes que celles lancées en direction du président Bouteflika et de Djaballah. Pourquoi ?
Si tel est le cas, mais je ne le crois pas, c’est une lecture. Je vous rappelle que nous avons rejeté toute l’opération électorale, car cette élection n’offrait que des alternatives de choix à l’intérieur du système ou favorables à l’islamisme. Notre critique sur cet épisode électoral a peut-être donné cette lecture, peut-être une plus grande insistance sur Bouteflika et Djaballah. C’est Bouteflika qui est au pouvoir, c’est lui qui a dirigé la première mandature. Pour Djaballah, on pouvait se contenter de rappeler ce qu’il est et ce qu’il envisage de faire pour le pays, qui est visible à travers ses prises de position sur le code de la famille, la question de l’identité et les libertés d’une façon générale. Pour Benflis, ce n’est pas une approche subjective, mais une approche politique du MDS. Ce qui arrive au FLN, au lendemain de l’élection, prouve la validité des critiques que nous avons adressées à ce parti. Le FLN est un parti qui est bâti sur le nationalisme conservateur et qui gravite autour de la rente. C’est son essence, ce n’est pas un accident.
Dans le combat que compte mener le MDS, sur quels partis et forces s’appuiera-t-il ?
La raison d’être d’un parti politique et d’un parti comme le nôtre est d’abord la société. Pour la prochaine étape, les axes d’efforts seront principalement dirigés en direction de la société. Un travail qui devra porter la ligne stratégique du MDS, pour mieux la mettre à la disposition des plus larges segments de la société, par le développement de sa littérature et de son organisation. Mais, cela ne sera pas simple pour deux raisons. D’une part, il ne faut pas négliger que la pression de l’intégrisme et de son bras armé s’est exercée et continue de s’exercer avant tout sur le MDS. D’autre part, la pression du système et de son pouvoir s’exprime en permanence contre le courant que nous représentons.
Que pensez-vous de la visite éclair du président Chirac à Alger ?
Je pense que la visite du président français s’inscrit dans le prolongement des initiatives communes, prises par les deux pays depuis quelques années. Il y a un grand besoin pour la France de se rassurer sur le devenir de l’Algérie, sur le plan de la qualité des relations.
J’entends par là que dans cette France plurielle, il y a des forces qui voudraient pérenniser les rapports de dépendance de l’Algérie et des forces démocratiques et progressistes qui voudraient voir l’Algérie et la France travailler ensemble pour le progrès de l’humanité, la paix et la stabilité dans la région de la Méditerranée. Mais, des questions se posent. Est-ce que la France chiraquienne serait prête à soutenir une évolution du pouvoir en Algérie, du même type que l’évolution du pouvoir en Tunisie, qui ne semble pas du tout gêner la France ? Les démocrates algériens auront à cœur d’être attentifs sur ces questions-là . Il y a une autre donne qui n’est pas des plus moindres, celle de la lutte antiterroriste. Pour les temps à venir, on risque d’aller au-devant de graves problèmes terroristes et là , aucun pays du “Nord�, je mets le nord entre guillemets, ne peut sous-estimer l’expérience acquise par l’Algérie, dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et de sa prévention. C’est tout cela à la fois qui a fait que Chirac soit venu avec autant d’empressement et de célérité.
H. A.


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