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Enquête-Témoignages
Insuffisants rénaux, le combat pour la vie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 03 - 2016

Il est dénombré, sans en être sûr, du fait de l'inexistence de statistiques fiables, 15 000 patients soumis à la dialyse en Algérie, avec environ 3 500 nouveaux cas par an. A l'instar de l'hypertension ou du diabète, la situation, de l'avis des néphrologues, est grave. Nous avons rencontré des patients qui ont voulu témoigner et partager une portion de leur vie.
Nora, 48 ans, enseignante, deux enfants : «C'est vraiment fatigant, mais je n'ai pas le choix.»
Un corps frêle mais qui semble avoir envie de vivre et de s'épanouir. Ce corps est celui de Nora. Elle est dialysée depuis plus d'une année. Son sourire et son dynamisme ne quittent toujours pas son visage malgré sa maladie. «Le plus dur est que j'ai du mal à m'occuper de ma maison et de mes enfants après une séance de dialyse», dit-elle d'un air résigné. «Heureusement que maintenant tout le monde se connaît au niveau de l'hôpital. Nous sommes un groupe de patients qui avons lié amitié et nous nous donnons du courage mutuellement.» Nora se rend quatre fois par semaine à l'hôpital. «C'est vraiment fatigant, mais je n'ai pas le choix.» Sa vie, maintenant terne, se limite à ses séances de dialyse. Le souvenir de sa crise, Nora ne s'en souvient pas vraiment. «J'étais en classe et je donnais un cours. Je me rappelle, j'étais debout en face des élèves. A un certain moment, j'ai entendu un bourdonnement dans les oreilles et j'ai perdu connaissance. A mon réveil, on m'a expliqué que j'avais perdu mes deux reins. Ils ne fonctionnaient plus», raconte-t-elle avec peine.
«Heureusement que le corps enseignant dispose d'une bonne mutuelle. Sinon, je n'aurais jamais pu me permettre la dialyse à ce rythme. Ce qui m'aide par-dessus tout, c'est que nous sommes transportés à l'hôpital, aussi bien à l'aller qu'au retour. C'est moins contraignant pour mon mari, de cette façon il est déchargé d'une lourde tâche. Après la séance, je suis très fatiguée. Donc, mes filles se rendent chez ma belle-mère qui les prend en charge jusqu'à la fin de la journée. Entre-temps, je reprends vie petit à petit.» Nora ne connaît pas exactement les causes de cette crise : «maintenant que je suis insuffisante rénale aiguë, je connais la maladie et je sais que c'est une maladie silencieuse et on ne peut pas en détecter les symptômes. Mais, je suis consciente aussi que je ne buvais pas assez d'eau, que je ne prenais pas des repas équilibrés et de surcroît je stressais beaucoup et pour rien. Maintenant, je me rends compte que je n'avais pas une bonne hygiène de vie. Fortes de mon expérience, beaucoup de personnes de mon entourage ont changé leurs habitudes alimentaires en salant moins leur repas, en buvant beaucoup d'eau et en faisant du sport.» Nora maintenant ne rêve que d'une chose : une transplantation de rein. «Vous savez il y a des jours où je ne veux pas me rendre à l'hôpital pour ma séance. Il m'arrive de pleurer en m'habillant. Et lorsque lorsqu'on commence à me piquer, j'ai une envie folle de m'enfuir. Mais je garde un espoir au fond de moi, qu'un jour par la volonté de Dieu je guérirai grâce à une transplantation rénale. Comme beaucoup d'autres patients, j'espère que les malades pourraient bénéficier d'une transplantation à partir de cadavres. Cela améliorera leur qualité de vie et les sauvera.»
Tarik, 20 ans, célibataire, étudiant : «Je suis dialysé depuis mon enfance»
«Ce n'est pas rien de savoir dès 5 ans que j'ai une maladie grave et que je dois partir très souvent à l'hôpital.» Tarik entame son témoignage par cette simple phrase qui résume à elle seule une souffrance très ancrée dans sa vie. «Une fois, ma mère m'a expliqué qu'à 5 ans, les médecins ont diagnostiqué une insuffisance rénale. Ils m'ont fait passer des tests parce que j'avais beaucoup de fièvre.
L'annonce de cette maladie a chamboulé la vie de mes parents, notamment ma mère. Elle a tout fait pour que je puisse avoir une vie comme les autres enfants au détriment de sa propre vie. Elle a démissionné de son poste de travail et a choisi de travailler à mi-temps. Et elle a commencé à faire beaucoup de recherches sur cette maladie et nous sommes allés à plusieurs reprises en France pour des consultations», raconte Tarik, le sourire au coin des lèvres. «Ma mère a fait en sorte que je m'habitue aux piqûres et a suivi mes études. Elle était tout le temps avec moi. Et elle m'a appris à suivre un régime sans sel, ce qui est très difficile car il y a du sel partout. Actuellement, je ne vis qu'avec un seul rein qui fonctionne à peine. Ce qui m'oblige à éviter de manger trop de protéines, et éviter aussi les fruits et légumes secs. Vous comprenez, qu'il ne me reste plus grand-chose à manger», dit-il en riant. Aussi, Tarik doit prendre beaucoup de médicaments, notamment pour réguler sa tension artérielle. «Le sacrifice de ma mère ne s'arrête pas là. Maintenant que ma tension commence à se stabiliser et que je peux recevoir un don de rein, elle a entamé les procédures pour être mon donneur. Et elle est susceptible d'être compatible. Elle a dû, elle aussi, faire attention à sa santé pour qu'elle puisse être un bon donneur.» C'est avec cette pointe d'espoir que Tarik a tenu à conclure son témoignage.
Nawel, la cinquantaine : «je suis fautive»
«Je suis consciente que la santé est un don de Dieu et qu'il faut la préserver. Mais cette prise de conscience est arrivée trop tard.» Nawel, la cinquantaine bien entamée, a les larmes aux yeux. «Je n'ai pris conscience de la réalité de cette maladie que depuis peu. Je suis entrée en urgence, il y a quelques semaines à cause d'un œdème pulmonaire qui a provoqué une insuffisance cardiaque. Le cardiologue a détecté une insuffisance rénale aiguë qui a provoqué l'œdème. Il m'a clairement expliqué que la cause principale est mon hygiène alimentaire. Je mangeais beaucoup de gras et tout ce qui est à base de pâte. Je ne buvais pratiquement pas d'eau et au contraire je prenais beaucoup de jus et des boissons gazeuses. Le pire est que j'étais fière de dire que je pouvais passer deux jours sans partir aux toilettes.
Ce n'est que maintenant que je me rends compte que ce n'est pas bien. Je suis fautive de mon état de santé délétère», conclut-elle.


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