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GHARDA�A
La r�volte latente des jeunes Mozabites Reportage de Sa�da Azzouz
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 03 - 2005

Simple conflit de g�n�rations ou r�elle prise de conscience de la jeunesse mozabite qui veut s'affranchir d'un tutorat qui l'oppresse ? La seconde hypoth�se semble la plus plausible, si l'on en juge par la fr�n�sie qui s'est empar�e d'une �lite qui, pour diverses revendications, s'est organis�e en mouvement associatif. Un vent de libert� semble souffler sur la vall�e aux sept oasis o� l'on se dit pr�t � mener campagne pour qu'� l'avenir la fille mozabite puisse aller � l'�cole publique sans que personne trouve � redire.
"Nous avons trouv� des solutions � notre �poque, � vous d'en trouver pour la v�tre." Cette citation qui date de 1920, du po�te mozabite Ramdane Hamoud, les jeunes de Gharda�a en ont fait un slogan. En f�vrier 2005, ils s'en inspirent pour motiver leur envie de voir les choses changer et �voluer dans cette soci�t� ibadite qui vit en autarcie et qui ne reconna�t aucun droit � la femme. Tel un embl�me, les extraits des po�mes de ce barde mort � l'�ge de 25 ans sont brandis pour motiver et justifier les d�marches de ces Mozabites qui ne supportent plus de vivre sous le joug des a�n�s. Les vers qui parlent de libert�, de droits de l'homme, de v�rit�, de justice et de dignit� sont sans cesse �voqu�s pour expliquer le bien-fond� de la d�marche pour la remise en cause des r�gles ali�nantes qui r�gissent la soci�t� mozabite et la restriction des libert�s impos�e par le pouvoir. Dans la vall�e du M'zab qui ne veut pas d'une "d�mocratie � l'occidentale" quelque chose est en train de se passer en ce moment. "Les jeunes ont d�cid� d'ouvrir deux fronts � la fois, car convaincus qu'ils ne peuvent avoir raison des notables qui leur pourrissent la vie, sans avoir � affronter les autorit�s locales qui leur servent de faire-valoir. De toute fa�on, les uns couvrent les autres au d�triment des int�r�ts de la majorit�", estime un vieil homme visiblement �mu par la pr�sence de ces centaines de jeunes en costume traditionnel venus, en cette fin de matin�e du 27 f�vrier, au si�ge de la f�d�ration du FFS recueillir aupr�s des avocats des explications sur le report du proc�s des 17 d�tenus poursuivis suite aux �v�nements qui ont marqu� Gharda�a en octobre denier. "C'est la premi�re fois que notre communaut� se retrouve confront�e � l'Etat, avant cette histoire, les �meutes qui ont marqu� cette r�gion �taient essentiellement dues � un conflit entre Mozabites et Cha�nba", dit A�ssa, un jeune �tudiant dont l'ami est incarc�r�, histoire de mettre en exergue la prise de conscience de ceux de sa g�n�ration. "Ce n'est pas non plus un conflit de g�n�rations qui nous oppose � nos a�n�s. Il s'av�re que les concessions qu'ils font se retournent contre nous. Aujourd'hui, il ne s'agit pas de consigne de vote ou de tout autre trait�….Notre ville se d�grade, les aristocrates que vous appelez notables n'ont m�me pas su pr�server le patrimoine ibadite et le cachet particulier de Gharda�a, pourtant class�e patrimoine mondial." A�ssa dissertera longtemps sur les particularit�s de sa r�gion, son architecture et l'influence qu'elle a exerc�e sur des architectes de renom tels que Pouillon et Le Corbusier, pour en venir � parler du cas de ces architectes mozabites poursuivis en justice parce qu'ayant refus� de cautionner certaines irr�gularit�s dans les attributions de march�s, et ce, bien que les vieux aient souhait� que les bureaux d'�tude en question fassent l'impasse sur les "m�thodes" des autorit�s locales. L'histoire de ces trois architectes mis en d�tention pr�ventive puis remis en libert� provisoire, en attendant leur proc�s qui se d�roulera le 14 mars prochain, est sur les l�vres de toute la population. Elle est racont�e � tous ceux qui, en cette fin f�vrier 2005, sont venus suivre ou couvrir le proc�s des "17" dont des membres de la Ligue des droits de l'homme et ceux du mouvement citoyen de Gharda�a. Nous avons rencontr� l'un de ces architectes, alors qu'il quittait la Pl�iade de Beni-Isguen o� il �tait en conclave avec plus d'une dizaine de ses confr�res. Il s'est refus� � tout commentaire et nous pria de ne plus l'importuner. Pour lui, il ne sert � rien de t�moigner. "Nous avons v�cu seuls cette situation, nous ne voulons pas de bruit autour, c'est � la justice de trancher cette histoire." Pour clore la discussion, il nous remet une d�claration adress�e au conseil national de l'Ordre des architectes, sign�e par le repr�sentant local des architectes de Gharda�a, et dont une copie a �t� adress�s au wali. Ils y d�noncent la marginalisation des architectes et la d�t�rioration de la vall�e du M'zab. Nous quittons cette cit� r�put�e pour ses principes rigides sans avoir eu l'occasion de rencontrer une seule femme. Une rencontre organis�e � El-Atteuf dans la plus grande discr�tion nous console et nous fait comprendre � quel point les associations de femmes sont loin de la r�alit� de la femme alg�rienne. Celle de l'int�rieur du pays. "Pour nous, le code de la famille est un non-�v�nement, il n'a aucune incidence sur notre vie de femmes. Le plus urgent pour nous, c'est que nos filles puissent faire des �tudes et des �tudes sup�rieures", affirme Saliha, qui dit porter le pr�nom de la "sainte" de Gharda�a que de nombreuses femmes en difficult� invoquent. Nous nous retirons de la maison traditionnelle o� un espace est am�nag� sp�cialement pour les femmes "Izfri" ou "la grotte am�lior�e", avec plus de questions que de r�ponses, mais en sachant que les femmes de cette cit� ont d�sormais un symbole. Il s'agit d'une de leurs concitoyennes qui vient d'ouvrir une cr�che avec des m�thodes modernes d'enseignement. Un grand pas vers l'affranchissement ! Le temps s'�tait �coul� tr�s vite avec ces femmes � la curiosit� aiguis�e que nous avons quitt�es sans savoir sur quels principes se base la soci�t� mozabite pour emp�cher la scolarisation de la fille. C'est un enseignent de M�lika, cit� aux multiples remparts qui vient de f�ter son mill�naire, qui tente de r�pondre � notre question. Il tient � signaler d'abord que les autorit�s locales n'ont toujours pas entam� la construction du CEM. "Le wali avait pourtant promis pour la construction du coll�ge. Il nous aidera dans notre combat pour la scolarisation des filles. Les parents qui ne veulent pas que leurs filles sortent de la cit� pour �tudier n'auront plus de pr�texte pour les en emp�cher." Il nous apprend qu'en ce moment, un groupe de jeunes tente de convaincre les notables de l'ouverture d'�coles priv�es, s'ils ne veulent pas d'�coles publiques dans leur cit�. Il faut savoir que, de tout temps, dans les cit�s mozabites les filles fr�quentent jusqu'� l'�ge de 16 ans les "�coles priv�es" prises en charge par l'oligarchie locale "C'est vrai que l'enseignement dispens� est diversifi�, mais il reste tr�s insuffisants." Alors que nous contournons le tombeau de Sidi A�ssa maintes fois profan�, nous rencontrons l'un des initiateurs du "projet" pour la scolarisation des filles qui fait �tat de la r�ticence de certains notables qui refusent l'id�e d'une vraie �cole priv�e, maintenant que c'est autoris�, sous pr�texte qu'il faut un registre du commerce : "Nous r�fl�chissons sur la mani�re de r�pondre � ce souci." Pour lui, comme pour tous ceux et celles que nous avons rencontr�s, le combat pour l'�mancipation de la femme mozabite qui s'annonce ardu ne doit en aucun cas se faire en se d�pouillant de la culture ibadite.

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