Luis Suarez a sauvé le FC Barcelone d'un cauchemar face au Betis Séville (1-1) hier en Championnat d'Espagne mais les Catalans, privés d'un but «fantôme» injustement refusé, ont réagi trop tard et ce nul pourrait profiter au Real Madrid, leader, et au Séville FC. Auteur d'une de ses pires performances de la saison, le Barça s'est retrouvé mené lors de la 20e journée de Liga après un but mérité d'Alex Alegria (74e) au stade Benito-Villamarin. Et si les Barcelonais auraient dû égaliser plus tôt sur un ballon dégagé par le défenseur sévillan Aïssa Mandi alors qu'il avait entièrement franchi la ligne de but (76e), leur réveil en fin de rencontre ne leur permis d'obtenir qu'un match nul avec un tir poteau rentrant de Suarez (90e). «Je repars avec le sentiment que nous avons gagné un point et que le Betis méritait mieux», a reconnu l'entraîneur barcelonais Luis Enrique. «C'est dommage au vu de la dynamique où nous étions mais c'est le football.» Meilleur buteur de Liga avec 16 buts, Luis Suarez a certes évité un naufrage au Barça, provisoirement deuxième avec 42 points. Mais le club catalan a laissé échapper une occasion en or de s'emparer temporairement de la première place et cela pourrait laisser un boulevard à ses deux principaux rivaux : le Real Madrid (1er, 43 pts, un match en moins) recevait hier soir la Real Sociedad, tandis que le Séville FC (3e, 42 pts) se déplaçait sur le terrain de l'Espanyol Barcelone. Le pressing haut, arme fatale Rien ne laissait présager un tel trou d'air pour le Barça, qui restait sur cinq succès consécutifs, sa plus longue série victorieuse cette saison, et semblait monter en puissance. Mais au stade Benito-Villamarin, les Barcelonais ont eu beaucoup de mal à se dépêtrer du pressing sévillan et sont totalement passés au travers pendant plus d'une heure de jeu. C'est une tendance récurrente ces derniers temps, dont le Paris SG aurait peut-être intérêt à s'inspirer lors de son huitième aller de Ligue des champions face au Barça le 14 février: au lieu de se regrouper devant leur cage, les adversaires se déploient très haut sur le terrain pour étouffer la relance catalane. Cela oblige les Barcelonais à prendre des risques dans le jeu au sol, ou bien à allonger leurs passes. Et cela permet d'obtenir de bons ballons de récupération. Sur une mauvaise relance de Lucas Digne, l'attaquant du Betis Ruben Castro a ainsi buté sur le gardien barcelonais Marc-André ter Stegen (12e). Et sur un jeu au pied très risqué, le même Ter Stegen aurait pu se faire prendre par un lob qui n'a pas trouvé sa cage désertée (60e). Messi bien seul Bref, le Barça a concédé beaucoup trop d'occasions (29e, 34e, 52e) au Betis, mené par l'excellent milieu de terrain Dani Ceballos. Ce dernier a d'ailleurs trouvé la barre transversale sur une belle frappe flottante (70e), juste avant que l'intenable Ruben Castro ne trouve le poteau (74e). Le but d'Alex Alegria, à l'affût sur un corner après une sortie aérienne ratée de Ter Stegen, paraissait donc logique (74e). Dans ce scénario contraire, le Barça a au moins eu le mérite de réagir dans le sillage de Lionel Messi. Le quintuple Ballon d'Or argentin était d'ailleurs le seul à pouvoir faire la différence pour Barcelone dimanche (38e, 52e) et c'est sa petite passe dans la surface pour Suarez qui a permis d'arracher un point. Maigre consolation pour Barcelone, qui ne pourra pas se cacher derrière la manifeste erreur d'arbitrage subie dimanche pour justifier son réveil trop tardif.
