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Un bio-pic lui sera consacré
Le niet de Djamila Bouhired !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 06 - 2017

Le réalisateur Ahmed Rachedi est sur le projet d'un film biographique consacré à l'héroïne de la Bataille d'Alger, Djamila Bouhired. Financée par le ministère des Moudjahidine, cette production risque de soulever une vive polémique avant même le début du tournage.
L'ancienne combattante de la guerre de Libération nous a fait parvenir, hier, un communiqué dans lequel elle exprime sa totale opposition à ce projet. Sous le titre «Halte à la falsification de l'Histoire ! Halte à la profanation de la mémoire de nos martyrs !», Djamila Bouhired n'y va pas de main morte en rejetant le principe même de ce film qu'elle considère comme un rouage d'un mécanisme politique de récupération visant à légitimer le pouvoir en place.
«Un film prétendant relater ma vie et mon parcours militant est en préparation. Commandité par le pouvoir politique, financé par le budget de l'Etat, il est confié à un cinéaste officiel. Dans un contexte de falsification décomplexée qui tente de tailler une histoire sur mesure à des usurpateurs et des faussaires, cette opération vise, une fois encore, à instrumentaliser la guerre de Libération nationale à des fins de légitimation du pouvoir», écrit-elle. Et de préciser qu'elle s'est clairement opposée à la démarche puisqu'elle n'y voit qu'une énième production assujettie à des critères, non pas historiques ou cinématographiques, mais purement propagandistes : «Malgré mon opposition clairement formulée à la réalisation d'un film qui veut réduire la Révolution au rôle de faire-valoir d'un régime autoritaire, impopulaire et antinational, les commanditaires de ce film ont décidé de passer outre. Après avoir manipulé les martyrs, ils revendiquent maintenant le droit d'instrumentaliser l'image des survivants dans des luttes d'arrière-garde.»
En effet, dans un entretien accordé au début du mois en cours par Ahmed Rachedi à un quotidien national, il a affirmé que la concernée était «réticente» au projet mais qu'il allait le réaliser sans son accord en arguant qu'elle «appartient à l'Histoire». Or, Djamila Bouhired conclut son communiqué d'un ton solennel en prenant «à témoin mes frères et sœurs algériens pour réaffirmer mon opposition à la réalisation de tout film dont je serai le personnage principal, et mon refus de servir de caution à toute opération occulte. Il est temps d'en finir avec l'Histoire officielle qui a marginalisé les véritables combattants pour mieux réhabiliter les canailles et les faussaires».
Pour rappel, Djamila Bouhired s'est retirée depuis l'indépendance de toute activité politique et a clairement affiché son refus de cautionner de près ou de loin le régime en place. Absente des cérémonies officielles et autres hommages et commémorations, elle fait partie, aux yeux de la majorité des Algériens, des rares symboles de la Révolution qui ne se sont jamais compromis avec le pouvoir politique.
De son côté, Ahmed Rachedi passe pour être «le réalisateur de la cour» tant il est omniprésent dans les grosses productions étatiques ayant pour thème la guerre de Libération. Depuis l'Opium et le Bâton (1969) et Le moulin de M. Fabre (1986), il est revenu en force à la fin des années 2000 pour inaugurer une longue et frénétique série de films foncièrement inféodés à la version officielle et artistiquement faibles. De Ben Boulaïd (2009) à Colonel Lotfi (2014) en passant par Krim Belkacem (2012), le réalisateur a essuyé autant de critiques cinématographiques défavorables que de controverses quant à l'orientation propagandiste de ses films.
La dernière polémique en date concerne Krim Belkacem dont le scénario s'est arrêté à 1962, un choix qui apparaît pour beaucoup comme une intolérable autocensure destinée à occulter un assassinat politique pourtant connu de tous. Or, la déclaration de Mme Bouhired soulève, une fois de plus, le débat autour de la liberté de création : on a, en effet, assisté à moult levées de boucliers de la part de la «Famille révolutionnaire» à l'occasion de la sortie de films traitant de la guerre de Libération.
Se positionnant comme censeurs et rectificateurs, ces anciens combattants, ou proclamés comme tels, ont souvent voulu dicter au scénariste et au réalisateur la manière dont il aurait dû faire son film. Une démarche naturellement inacceptable à partir du moment où l'on considère que la création artistique n'est pas censée obéir aux desideratas de quelconques protagonistes, fussent-ils directement concernés par le film.
Certes mais il s'agit là, justement, de forts soupçons sur l'existence même de cette liberté puisque l'Etat en est le commanditaire et le financeur avec ce que tout cela implique en «chaperonnage», voire téléguidage politique de l'œuvre.
Quoi qu'il en soit, l'affaire risque d'enfler en polémique si Ahmed Rachedi décide d'aller au bout de son projet car tout porte à croire que Djamila Bouhired usera de tous les moyens, y compris judiciaires, pour l'en dissuader.


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