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COUR D'APPEL DE PARIS/PROC�S LOUIZA IGHILAHRIZ-GENERAL SCHMITT
Mensonges et calomnies de tortionnaires devenus g�n�raux De notre envoy� sp�cial � Paris, M. Benameur
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 09 - 2005

�Fumier. Fumier!� Il a suffi de ces deux mots pour �branler la salle d�audience de la cour d�appel de Paris, jeudi, pour paralyser les quatre magistrats qui instruisaient le proc�s en appel et pour rendre stup�faits les pr�sents � cette audience qui a dur� de 13h30 � 23h. Stup�faits, abasourdis, �tonn�s, personne ne s�attendait � de tels propos lanc�s par le g�n�ral Maurice Schmitt � l�adresse de Pierre Mairat, d�fenseur de Louisa Ighilahriz.
Schmitt �tait � moins de vingt centim�tres de Mairat, ses yeux gonfl�s de rage pos�s sur le dos de l�avocat qui le questionnait sans manifestement s�attendre � une telle r�action. Il n��tait d�ailleurs pas le seul, puisque, durant quelques instants, l�assistance �tait comme paralys�e par ce qu�elle vient d�entendre. En fait, le g�n�ral Schmitt retrouvait son v�ritable visage, sa d�marche naturelle et son comportement de calculateur machiav�lique. Une honte qu�un g�n�ral de l�arm�e fran�aise qui a assum� les responsabilit�s de chef d��tat-major des arm�es fran�aises ait adopt� une attitude irrespectueuse, inadmissible tant vis-�-vis de la partie adverse que vis-�-vis des magistrats de la justice fran�aise qui apparaissaient d�stabilis�s par la conduite de Schmitt. Quelques minutes a dur� le flottement au cours duquel Schmitt a tent� de se resaisir. Trop tard. Il venait de livrer son v�ritable visage, celui non pas d�un tortionnaire en chef de l�ex�cole Sarrouy puisque ces pratiques sont connues et reconnues, mais celui d�un lieutenant de l�arm�e coloniale qui est demeur� lieutenant dans ses r�flexes, dans son esprit et dans sa nature. G�n�ral, il a gard� la mentalit�, la r�flexion d�un lieutenant. Aucune �volution, aucune maturit� politique, Schmitt en est encore � traiter les artisans de l�ind�pendance nationale de criminels, d�assassins, etc. Conjuguant l�amalgame � outrance, il prouve que sa haine de l�Alg�rien est intacte, sa ranc�ur � son paroxysme... D�s le d�but de l�audience, entour�s de ses amis, plut�t ses complices tels l�ex-lieutenant Tiger, l�ex-lieutenant Fleutiaux, l�ex-capitaine Cales � tous devenus g�n�raux pour s��tre mis � plat ventre au service du pouvoir politique colonial �, qu�il a sollicit�s � titre de t�moin,Schmitt a adopt� une attitude provocatrice en se permettant des r�flexions � l��gard aussi bien des d�fenseurs de la militante Ighilahriz qu�il n�h�sitait pas � interrompre que du t�moin � charge � Florence Bedug�, journaliste au quotidien Le Monde � qu�il a tent� de d�stabiliser par des regards foudroyants, par des murmures assassins � demi-voix. A 13h30, d�but de l�audience, la salle �tait archicomble. Sur le bureau du pr�sident Philippe Chitel, une pile de dossiers tous li�s � des affaires de diffamation relative � Lib�ration, Le Monde, Serge July, Cohn- Bendit.. on se croirait au tribunal de Sidi-M�hamed dans la salle r�serv�e aux d�lits de presse... Certainement dans le souci de �vider� la salle, le pr�sident pr�f�rera entamer l�audience par les autres affaires qu�il reportera � d�autres dates. Mais la salle ne d�semplira pas puisque le pr�venu Maurice Schmitt aura ramen� toute sa clique compos�e des anciens parachutistes du 3e RPC qui avaient exerc� � Alger en juillet-ao�t 1957 et qui, surtout, s��taient distingu�s par la pratique syst�matique, r�currente et massive de la torture. A tout �ge, des deux sexes, des Alg�riens y ont subi � l�ex-�cole Sarrouy � et d�autres lieux aussi � la g�g�ne, l��lectricit�, �la baignoire� et autres supplices. Certains n�ont plus donn� signe de vie. Des centaines de disparus et des dizaines de personnes assassin�es dans cet �enfer� plac� sous la responsabilit� des lieutenants Schmitt et Fleutiaux et command�s par le tristement c�l�bre capitaine Chabannes. Des rescap�s sont toujours vivants. A plusieurs reprises, ils ont eu l�occasion d�apporter leurs t�moignages consign�s dans des cassettes enregistr�es dans les locaux de l�association �11-d�cembre-1960�, � El Biar. Ces survivants sont formels et cat�goriques. �Schmitt a dirig� contre nous les tortures et notamment la g�g�ne que pratiquait sans h�sitation aucune le fameux lieutenant Fleutiaux. Tous deux �taient des tortionnaires qui jouissaient de nos plaintes�, confie Boualem Nedjar qui n�omet pas de pr�ciser : �Ils introduisaient du fil �lectrique dans mes parties intimes... Gr�ce � Allah, j�en ai �chapp� et j�ai des enfants. Pourtant, j��tais un simple militant charg� de la collecte des fonds�. Rachid Ferrahi � 15 ans en 1957, dont le p�re a �t� affreusement tortur�, Mourad Benabou (16 ans � l��poque, et unique t�moin oculaire vivant qui a r�v�l� que la martyre Ourida Medad, apr�s plusieurs s�ances de tortures, a �t� abandonn�e � ses blessures. Il s�agit l� d�un cas parmi tant d�autres de non-assistance � personne en danger dont se sont rendus c�l�bres les parachutistes de Massu) ; Ly�s Henni (responsable de r�gion de la ZAA), Ali Moulay (responsable de r�gion de la ZAA dont le t�moignage a d�j� �t� publi� par Le Soir d�Alg�rie); Hattab Mohammed dit Habib R�da (responsable d�un des r�seaux de bombes), Fatima Ba�chi, Goucem, etc., se d�clarent dispos�s � confondre Maurice Schmitt lors de proc�s ou d��missions t�l�visuelles. Leurs t�moignages ne souffrent aucune �quivoque. Formels, cat�goriques et certains, ils attestent que celui qui est devenu chef d��tat-major des arm�es fran�aises a �t� le premier ordonnateur des tortures � l�ex-�cole Sarrouy. Habib R�da, octog�naire, ne manque pas de faire part de cette anecdote qui en dit long sur le machiav�lisme de Schmitt : �Apr�s plusieurs s�ances de torture, j�ai eu mon bras gauche fractur�. Je ne pouvais plus faire le moindre geste quotidien. Schmitt a essay� de me faire parler autrement en usant de gentillesse. Il m�a propos� de manger un steak dans la salle r�serv�e aux officiers. Il l�a lui-m�me d�coup�... Lors du proc�s, Ali Moulay et moi l�avons d�nonc� face aux magistrats. Il n�a pas accept� cela. Alors, il a pr�tendu qu�il ne nous avait pas tortur�s et qu�il m�avait offert un steak. J�ai d�clar� au tribunal qu�il m�avait effectivement offert un steak qu�il avait lui-m�me d�coup� puisque ma main �tait factur�e. Schmitt est devenu bl�me. C�est un jouisseur, il dirigeait sans rel�che les tortures. Il voulait des renseignements � tout prix... Sinc�rement, nous nous sommes jou�s de lui. Personnellement, face aux effets des tortures, j�ai donn� des informations sans importance. Il est tomb� dans le panneau et donc j�ai �t� accus� dans toutes les affaires de bombes... Je ne pouvais pas �tre partout. A ce jour, encore, la d�sinformation se poursuit...� (notre interlocuteur fait part de r�v�lations qui contredisent tout ce qui a �t� �crit en ce qui concerne, par exemple, les bombes des lampadaires. Nous publierons l�entretien dans nos prochaines �ditions).
�La Petite-Mascotte�
Invit� � s�expliquer face � la cour, le g�n�ral Schmitt, tr�s tendu, un mouchoir � la main pour essuyer son visage, a d�abord donn� sa version de ce qu�il appelle la Bataille d�Alger avant de s�acharner contre le d�funt militant Ali Moulay (responsable militaire de la ZAA) qu�il a tent� d�accabler et de le pr�senter comme �tant � l�origine du d�mant�lement de la ZAA. Selon Schmitt, Ali Moulay sans m�me avoir �t� tortur� s��tait mis � plat ventre et a donn� l�adresse de �La Petite-Mascotte�, le refuge o� �taient h�berg�s Sa�d Bakel, Hac�ne Ghandrich (qui se mettra au service de l�arm�e coloniale fran�aise d�s son arrestation et qui, lui, sera la pi�ce ma�tresse de la destruction de la ZAA, car il jouera sous la houlette de Schmitt un double jeu, dont aucun de ses compagnons ne se rendra compte), Ghania Belka�d ainsi qu�une autre militante. Plus grave, Schmitt, toute honte bue, sans le moindre �gard, pr�tendra que la d�funte Malika Ighilahriz (s�ur de Louisa) a �t� surprise �dans une position int�ressante� (Schmitt emploiera des termes plus vulgaires). Il ne s�agit pas l� de contrev�rit�s, mais plut�t de mensonges et de calomnies en direction de militants que Schmitt persiste � qualifier de criminels, de terroristes. Des t�moins, des survivants de l��cole Sarrouy apportent une version tout autre que celle du tortionnaire Schmitt. Rachid Ferrahi, (15 ans en 1957), arr�t� dans la nuit du 5 au 6 ao�t 1957 et dirig� vers l��cole Sarrouy o� son p�re se faisait torturer par Fleutiaux et Schmitt est cat�gorique : �Lorsque je suis entr� dans la salle de torture j�ai trouv� mon p�re qui subissait la g�g�ne et Ali Moulay plein d�h�matomes. Il �tait m�connaissable, il a subi les tortures sans discontinuer. Schmitt voulait le faire parler. Ali Moulay �tait devenu une loque humaine. Jeune, il �tait difficile pour moi de voir un tel militant responsable dans cet �tat... Ali Moulay ne connaissait pas le refuge �La petite Mascotte� que nous nous sommes d�brouill�s quelques jours avant mon arrestation. Donc Ali Moulay ne pouvait pas donner une adresse qu�il ne connaissait pas. Schmitt pr�tend cela pour d�valuer Ali Moulay qui s�est jou� de lui... Vers 1heure du matin, des parachutistes sont mont�s � �La petite Mascotte�. Ils ont encercl� la villa et ont utilis� des porte-voix pour demander � mes compagnons de se rendre. Schmitt ment lorsqu�il pr�tend qu�ils ont investi la villa. C�est faux. C�est un menteur....� Ce n�est pas l� un premier mensonge puisque l�ex-chef d��tat-major des arm�es fran�aises baigne dans la calomnie. Face � la cour, et dans son ouvrage, il soutient que le martyr Sa�d Bakel s�est �vad� en sautant d�une jeep au moment de son transfert. Puisqu�il n��tait pas pr�sent, on peut se demander pourquoi Schmitt verse dans le mensonge. Un mensonge qui dure, qui perdure, puisque cette version dont s�est inspir� Schmitt date de 1958, ann�e de parution de Les Rebelles alg�riens, de Serge Bromberger, premier ouvrage consacr� � la guerre d�Alg�rie. En v�rit�, Sa�d Bakel s��tait �vad� du caf� Hammam, (lieu de tortures dans la Basse Casbah o� exer�ait, entre autres, le tristement c�l�bre capitaine Graziani au nez et � la barbe des parachutistes de Bigeard. Il venait d�y subir la torture, une nouvelle fois, en compagnie de Ali Moulay. Par son �vasion, Bakel frappait s�rieusement le moral des Bigeard, Schmitt, Fleutiaux et consorts. C��tait la honte et le d�shonneur pour eux de la part de celui auquel on a fait dire dans la presse coloniale qu�il �tait �pr�t � d�fendre la France�. Une manipulation m�diatique qui a eu l�effet boomerang puisque Bakel demeurait un authentique militant. Quoi rapporter au lecteur de ce proc�s sinon qu�il a permis de mettre � nu les tortionnaires devenus g�n�raux dont l�un (Schmitt) s�est distingu� par les mensonges, les calomnies et les contrev�rit�s et l�autre (Fleutiaux) par des propos haineux. Comme une b�te bless�e, Schmitt dans la pr�cipitation a qualifi� Louisa de directrice g�n�rale du FLN, de haut fonctionnaire de l��tat, ... Mais cela n�est pas si anodin que cela, car son int�r�t consistait � faire accroire que c�est l��tat alg�rien qui soutenait Louisa et que par cons�quent il ne voulait pas de r�conciliation. Machiav�lique. M�me si la guerre d�Alg�rie est termin�e, elle est toujours d�actualit� pour Schmitt. C�est devenu sa guerre personnelle, sinon pourquoi garde-t-il des documents qui devraient �tre remis aux archives.


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