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PARLONS-EN
Comment faire son deuil ? Par Malika BOUSSOUF [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 09 - 2005

R�concilier l�Alg�rie avec elle-m�me, les Alg�riens avec eux-m�mes sont des expressions galvaud�es auxquelles la grande majorit� de ceux qui les utilisent ne comprennent pas grand-chose. Que veut dire �tre en paix avec soi m�me, faire la paix avec soi-m�me, se r�concilier avec soi-m�me ? C�est une th�rapie de groupe que l�on propose, une analyse collective.
Chez le psy, on y va g�n�ralement seul ou accompagn� de son proche entourage et il y a un seul fauteuil � la fois dans le cabinet. Sans compter qu�aucun travail de reconstruction n�a de chance d�aboutir si le deuil n�a pas �t� fait auparavant. Or, les familles victimes du terrorisme et celles des disparus n�esp�rent qu�une seule chose : pouvoir faire ce deuil rendu impossible pour l�heure par des autorit�s qu�elles consid�rent comme insensibles, voire indiff�rentes � leurs revendications. Alors, pourquoi pr�f�re-t-on parler d�Alg�riens, �f�ch�s avec eux-m�mes� plut�t qu�avec le pouvoir ? Le 25 ao�t dernier, � S�tif, le chef de l��tat d�clarait que le peuple �tait souverain, qu�il lui avait enlev� toutes les tutelles et que donc son choix �tait libre. Pourquoi alors ne pas laisser s�exprimer ses contradicteurs et fermer le jeu sans donner la possibilit� � ceux qui en auraient la capacit� et la volont� de faire une lecture diff�rente du texte ? Pourquoi monopoliser le d�bat et brouiller les cartes � la moindre occasion en �voquant sans raison apparente les harkis et les pieds-noirs, par exemple ? Si c�est destin� � faire vibrer la corde sensible pour mieux noyer le poisson cela peut se comprendre. Mais au fait, a-t-on seulement fait les bilans relatifs aux politiques de la rahma, de la concorde civile ou de la gr�ce amnistiante avant de s�aventurer � en r�clamer davantage ? En tout cas s�ils existent, ils n�ont pas �t� communiqu�s aux futurs �lecteurs. Contrairement � cela, les dirigeants alg�riens s�ent�tent � faire abstraction du d�bat public et contradictoire. On se souviendra que le vendredi, � la veille du coup d�envoi de la campagne pour le r�f�rendum, six personnes ont �t� pass�es au couteau dans un village de l�Alg�rie profonde. Le samedi, lendemain de la tuerie, le chef de l��tat entamait son p�riple sans prononcer un mot sur les victimes. Il faut reconna�tre que le terrible �v�nement tombait plut�t mal et pouvait se d�crypter comme embarrassant, � plus d�un titre. Le pr�sident, quant � lui, suivait une logique qui ne r�pondait pas forc�ment aux attentes de ceux qui �taient venus l��couter �noncer que l�absence de paix civile �tait responsable du retard mis dans le d�marrage de l��conomie. Cette maudite �conomie dont personne ne s�est jamais souci� depuis 40 ans, qui n�a jamais fonctionn� qu�au rabais et dont tous les incomp�tents � sa t�te, � qui il n�en fallait pas plus pour justifier son inertie, se fichent comme d�une guigne. Des responsables qui pour une bonne partie d�entre eux ne pensent plus qu�� se remplir les poches pendant qu�il est encore temps et alors que d�autres, pour leur grande satisfaction, s��gosillent � vouloir faire croire que la guerre est encore au bout de la rue. Faut-il �tre cr�dule au point de penser que �la charte pour la paix et la r�conciliation nationale� va transformer positivement la mentalit� de l�administration ? Si on propose aux Alg�riens le succ�s du r�f�rendum contre l��panouissement de l��conomie, c�est que la situation est encore grave au plan s�curitaire. Et du coup on r�alise avec effroi que des villages entiers qui avaient �t� d�sert�s suite � des massacres collectifs n�ont toujours pas �t� r�occup�s. Les choses seraient-elles aussi s�rieusement ma�tris�es qu�on le dit ? Dans le cas contraire, le succ�s du terrain dont on parle ne serait qu�un leurre. Un proche me disait au cours d�une r�cente conversation : �Comment peut-on �tre conscient que les r�sultats du scrutin seront remani�s et continuer � hausser les �paules, � faire comme si les choses �voluaient normalement, � aller voter et surtout � accepter cette politique du fait accompli ? Il faudra pourtant bien qu�un jour cela cesse m�me si cela ne para�t plus atteindre personne !� Si l�on se tait, c�est que l�on a forc�ment r�ussi � nous faire taire. Ce qu�il faudrait pouvoir comprendre, c�est la raison qui fait que de plus en plus de personnalit�s politiques ou de la soci�t� civile pr�f�rent d�tourner le regard de l�incurie ambiante. On dit de certains d�mocrates, et il n�y a pas de fum�e sans feu, qu�ils se sont laiss�s embringuer dans des histoires d�argent et que le pi�ge se serait aussit�t referm� sur eux. Le deal, en contrepartie d�un silence des dirigeants, aurait �t� qu�ils donnent le change sans toutefois faire de commentaires sur les questions fondamentales qui int�ressent le pays. Pourquoi ne pas plut�t reconna�tre qu�en r�alit� ils ont cess� de parler pour bien moins grave que cela et depuis un moment d�j� ? En mati�re de libert� d�expression, il nous faudra admettre un jour avoir travers� une p�riode que nous ne revivrons plus jamais, en grande partie par la faute de quelques survivants pris dans le tourbillon du gain facile. Il est vrai que pour pouvoir affronter ses adversaires et appeler un chat, un chat, il faut d�abord veiller � ce que sa probit� puisse r�sister � tous les reproches. C�est triste � dire et � vivre mais pas autant que pour les parents de victimes qui ne nagent pas vraiment dans le bonheur et ne sont pas plus convaincus que ce qu�on propose aux Alg�riens soit id�al. La charte pour la paix et la r�conciliation a �t� con�ue sans que l�on estime important de consulter les principaux concern�s par ce coup d��ponge que le pouvoir voudrait donner � la m�moire. Pourquoi et de quel droit des personnes qui n�ont pas �t� directement touch�es se prononceraient-elles aux lieu et place des premiers concern�s ? C�est une charte qui �consolide l�impunit� et le d�ni de justice et de v�rit�, estiment ces familles, d�non�ant l�absence de campagne �quitable et contestant les �lections qui, selon leur appr�ciation, ne militent ni en faveur de la v�rit� ni en faveur d�une r�paration morale. Culpabiliser des gens qui n�ont pas encore identifi� ceux � qui ils sont cens�s pardonner et avec qui on leur recommande vivement de se r�concilier ne leur fera pas changer d�avis sur le d�ni de justice. Et puis comment peut-on sugg�rer le pardon aux survivants de familles d�cim�es ? Le pardon, ne serait-ce pas � nos martyrs qu�il faudra, un jour, le demander ? Certainement ! Nous ne serons, peut-�tre, plus l� pour assister aux confessions des uns et des autres. Mais ce dont il faut �tre s�r, c�est que ceux qui croient s�en sortir aujourd�hui apr�s avoir sem� la mort et la d�solation durant 15 ann�es ne s�en sortiront pas ind�finiment. En dehors de l�aspect symbolique de cet appel, qu�est-ce que cela changera au quotidien des Alg�riens que l�on incite tout aussi symboliquement � cracher sur les tombes des martyrs de la barbarie int�griste ? Pourquoi n�essaie-t-on pas plut�t de comprendre les raisons qui font que l�on se refuse � pardonner sans que l�on n�ait auparavant �tabli la responsabilit� des uns et des autres dans les massacres et les enl�vements ? Le pr�sident, qui qualifie le r�f�rendum d��uvre grandiose, voudrait, en m�me temps, �tendre la bonne parole sans rien avoir � offrir de son apparente magnanimit� car sinon comment admettre que Mohamed Benchicou soit encore en prison alors que l�on d�roule le tapis rouge sous les pieds de chefs assassins ? Comment un homme qui s�oppose farouchement � la lib�ration de l�un de ses d�tracteurs peut-il r�ellement faire �preuve de tol�rance et de pardon� et aspirer s�rieusement � la paix et au dialogue ? On pourra toujours penser de ceux qui critiquent cette charte, dans ce qu�elle rec�le comme lacunes, qu�ils sont les ennemis du peuple et de la nation. Pourtant et � moins d��tre interdits de parole par la force, nous continuerons de dire que la r�compense attendue, � l�issue de toute cette d�pense d��nergie, reste autant hypoth�tique qu�hypoth�qu�e, car si l�on estime, d�une part, qu�il �est temps que les Alg�riens vivent en paix�, qui peut assurer, d�autre part, que le r�f�rendum la leur garantira ?
M. B.
PS : Un besoin de repos fait que je m�absenterai le temps de trois chroniques. Rendez-vous donc le 12 octobre prochain et surtout n�oubliez pas d�aller voter. Ne renoncez surtout pas � ce droit !


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