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LETTRE DE PROVINCE
Syndicalisme d�op�rette sur fond d�histoire Par Boubakeur Hamidechi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 02 - 2006

Trop de solennit� dans une c�l�bration cache � l��vidence un malaise. Le travestissement d�une r�alit� peu valorisante et difficile � assumer explique en grande partie pourquoi l�on a recours aux flonflons et � l��change de discours compass�s. Un tel d�ploiement de faste jurant avec le d�nuement tragique des petites gens n�est-il pas une faute de go�t pour l�UGTA ? Quand bien m�me l��v�nement serait exceptionnel, qui consacre l��ge canonique d�un syndicat, il y a malgr� tout de l�ind�cence � jouer aux amphitryons, h�tes des puissants, au moment o� le laminage du peuple travailleur est � son apog�e.
Celui-ci aurait s�rement mieux appr�ci� que cet anniversaire f�t plac� sous le signe de la revendication et de la col�re, au lieu d�apprendre que ses principaux �avocats� ne rechignent pas � go�ter aux kermesses officielles et se p�mer de bonheur dans le clinquant des palais institutionnels. Mauvais proc�s, nous r�torquera- t-on et mauvaise foi de chroniqueur qui refuse de prendre la juste mesure de toute chose et replacer les initiatives dans le strict contexte qui les commande. Autant dire que l�on reprochera aux rabat-joie qui nous ressemblent, de vouloir confiner l�action syndicale dans un populisme improductif et interdire � tous les cols bleus de c�toyer, m�me par effraction, les puissants du r�gime. Or, c�est pr�cis�ment cette �charit� de circonstance qui pose probl�me. Car elle exprime d�abord une d�pendance cruelle, ensuite l�instrumentalisation de leur seul moyen de lutte par ceux qui dictent les politiques les plus anti-sociales qui soient. Un seul exemple suffit � souligner la caporalisation rampante du syndicat, celui d�une privatisation historique du p�trole qui s�est op�r�e avec sa b�n�diction. N��tait-ce pas qu�il y a un an, jour pour jour, que la loi Chakib Khelil est pass�e gr�ce � l�approbation de cette UGTA dont les dirigeants pr�tendaient qu�ils en avaient fait une lecture positive ? Comment dans ce cas continuer � s�auto-d�cerner des m�rites de vigilance de classe l� o� il y a tromperie notoire ? De plus, comment peut-on se d�douaner sur chaque dossier, alors que l�on a h�sit� chaque fois � engager des batailles en s�abstenant de traduire l�inqui�tude ouvri�re en r�sistance ? Les syndicalistes aux commandes actuellement n�ignoraient pas que les concessions �tactiques� sont toujours un pr�lude aux grandes d�faites. Et sur de nombreux sujets, ils n�ont pas cess� d�accumuler les d�routes. Convertis au r�alisme �conomique, ils auraient, nous dit-on, �t� contraints d�accompagner le mouvement lib�ral avec pour seule pr�occupation la pr�servation des droits sociaux ! Une curieuse vertu qui leur sert de feuille de vigne pour habiller une nudit�. Car cette multitude de travailleurs en rade qui n�a plus d�emploi, de revenus ni de droits sociaux, est bien l� pour t�moigner du contraire. Ainsi, au lieu de s��changer de vaniteuses distinctions qui ne feront d�eux que des militants d�op�rette, ils auraient d� consacrer cette date festive � d�autres usages. Ouvrir, par exemple, un grand d�bat national sur le devenir du mouvement syndical afin d�esquisser des perspectives originales � partir de la relecture de cinquante ans d�histoire. Cela n�a pas eu lieu et c�est dommageable � plus d�un titre. D�abord, parce qu�il installe durablement le syndicalisme dans une relation d�all�geance � la sph�re du pouvoir ; ensuite, il contribuera rapidement � le d�pouiller de sa base sociale. A terme, le syndicalisme est condamn� � dispara�tre faute de syndicalisation des travailleurs, d�j� qu�il ne fonctionne que comme un d�corum dans les mises en sc�ne du r�gime. La tripartite, entre autres, est � elle seule un lieu g�om�trique o� l�UGTA est moins un partenaire � part enti�re qu�un �trois quart� d�alibi pour faire passer les options de l�Etat. Sa marginalisation est abondamment illustr�e au quotidien et dans les actes gouvernementaux. Ainsi, quand quelques ministres parmi les plus d�magogues se vantent de cr�er des milliers d�emplois pr�caires, ils se font un point d�honneur d�ignorer ce �partenaire� que l�on n�associe jamais. De m�me quand des options plus lourdes imposent des d�graissages massifs dans les fili�res � privatiser, l�on ne prend jamais son avis. L�UGTA est devenue un syndic des faillites charg� d�assumer des d�g�ts. Sur le front des revendications ponctuelles des travailleurs, elle est de plus en plus absente. Totalement cannibalis�e par les courants autonomes, elle voit passer le train de la contestation sans m�me s��mouvoir de sa propre inutilit�. Grande scrutatrice des oracles du sommet, elle garde par contre les yeux ferm�s sur le carreau des usines et les portes des lyc�es. Et c�est dramatiquement � ce titre qu�elle est aujourd�hui c�l�br�e bruyamment par le pouvoir et ignor�e par le �vulgum pecus� en bleu de chauffe. Aux yeux de ce dernier, l�UGTA ne sert plus � grand-chose d�s l�instant o� il lui semble qu�elle s�est mise au service des politiques qui le desservent et p�nalisent. Travailleurs pr�caris�s par le CDD, ch�meurs en fin de droits, retrait�s r�duits � la mendicit�, jeunes dipl�mes englu�s dans l�assistanat familial, fonctionnaires clochardis�s, tous s�accordent sur le m�me constat. Cette �centrale-l�� n�est m�me plus un mur des lamentations qui servait tout au moins � exorciser le d�sespoir. Les �chikayate� ne sont plus adress�es � cette poste restante muette. Bien plus que le reproche de la compromission, ce qui nourrit en fait le ressentiment des couches sociales concern�es, c�est son incapacit� � se remettre en question. Jusqu�ici, l�agitation interne qui la traverse et la secoue n�a que de lointains rapports avec la probl�matique de fond, elle n�est qu�une querelle de s�rail et de rapport de force entre clans. Tous les �que faire ?�, que d�cline la commission ex�cutive, interpellent exclusivement les int�r�ts �troits des uns et des autres. Jamais ils n�ont d�bouch� sur une nouvelle ligne d�horizon destin�e � clarifier ce syndicalisme bureaucratis� qui fait tant de tort � l�action syndicale dans son acception la plus large. Bien entendu, l�on ne manquera pas de contredire ces assertions en se pr�valant de la prochaine tenue d�un congr�s pour aborder ces th�mes re- fondateurs. La voil�, l��chappatoire classique, la fuite en avant qui autorise toutes les diversions. Et pour cause, les congr�s ordinaires ne se tiennent que pour un seul ordre du jour : celui du renouvellement des mandats et la redistribution des privil�ges. Qui veut-on tromper en affirmant le contraire ? Et pourquoi feigne-t-on d�ignorer que c�est seulement hors de ce cadre pollu� par la course aux mandats que peut se d�ployer une r�flexion solide sur le devenir ? Le secr�taire g�n�ral pourra-t-il indiquer � l�opinion publique quand, depuis dix ans et deux mandats, il a pu imposer un d�bat sur le pluralisme syndical ? Dans les rares communiqu�s o� cette question controvers�e �tait �voqu�e, elle se concluait par la stigmatisation des �promoteurs du travail fractionnel� (sic ! ) qui postulent � l�autonomie. En s�adossant au vieux dogme de la ligne unitaire, elle d�livre des fetwas d�exclusion alors qu�il �tait attendu qu�elle se dote d�une doctrine syndicale r�nov�e. La d�marche, ayant gard� des accents de pens�e unique, elle est per�ue par ses contradicteurs, que sont les autonomes, comme un f�cheux d�ficit d�adaptation aux r�alit�s du combat syndical. Au nom du p�ril dans la diversit�, elle invente des �pouvantails pour se pr�munir contre son propre affaiblissement. L�on peut d�j� les entendre r�futer de tels r�quisitoires et arguer qu�ils ont au moins le m�rite de ne pas �branler le socle fondateur et qu�ils ne sont pas des militants �d�viants�. Mais les entendra-t-on admettre qu�ils sont depuis quelques ann�es � la remorque du pouvoir et en total d�calage avec les sollicitations sociales ? Contrairement � ce qui s�est �crit � son sujet, Sidi Sa�d n�est pas l�h�ritier de Benhamouda et moins encore le d�positaire d�une �philosophie� syndicale qu�il s�efforce de fructifier. L�unitarisme que son pr�d�cesseur incarna � son �poque r�pondait � une r�elle n�cessit� face au syndicalisme fascisant du SIT. A l�inverse, le monopole tatillon que revendique l�actuelle direction se justifie de moins en moins d�s lors qu�elle a abandonn� le terrain de la revendication. C�est donc son propre recul qui la disqualifie du r�le exclusif de repr�sentants des travailleurs. Les autonomes et les coordinations qui lui contestent quelques parcelles n�ont pourtant jamais inscrit leur �pr�sence� contre celle de l�UGTA, ils n�ont fait que suppl�er � une dramatique vacance, tout en revendiquant une compl�mentarit�. N�ont-ils pas � plusieurs reprises sollicit� son soutien dans les conflits des enseignants et n�ont-ils pas re�u de cinglantes fins de non-recevoir ? En s�abstenant d�exercer sa part dans le combat syndical, elle a souvent fait la preuve qu�elle s��loignait de la base r�elle et se compromettait un peu plus avec le r�gime. Ayant plus d�une fois �tabli des cordons sanitaires pour briser des �lans dans telle ou telle corporation, elle a fini par d�sesp�rer plus d�un secteur. A y regarder de plus pr�s comment elle s�est emp�tr�e dans ses propres contradictions, pourquoi ne pas voir dans les exc�s d��loges qui l�entourent une triste musique d�oraison fun�bre ? Ce n�est pas un enterrement en grande pompe que l�on organisa au Palais des Nations, ce 23 f�vrier, mais �a y ressemble. Que les ors de la R�publique aient pu flatter quelques ego, il n�en reste pas moins que cette qu�te de reconnaissance a pris des allures de trahison. Entre la grande maison de la place du 1er-Mai et les lambris des palais il y a autant de diff�rences qu�entre un bleu de chauffe et un smoking de gala ! Tout est contenu dans ce distinguo. Pour avoir choisi de souffler 50 bougies en aristocratique compagnie, il est malvenu le lendemain de vouloir reprendre langue avec les naufrag�s qu�on pr�tend repr�senter. Ainsi, pour avoir d�cid� de ne pas c�l�brer la grande cause avec sa famille, il ne faut pas s��tonner que celle-ci vous r�pudie. Est-il encore possible de sauver l�UGTA ? Rien n�est plus hypoth�tique que cette insens�e esp�rance.

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