�Lamine Ouahab est un pro qui devra voler de ses propres ailes�, dixit le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, interpell� au sortir de la r�union d�installation du COJA 2007 sur la situation rocambolesque que vit le jeune prodige du tennis alg�rien, Lamine Ouahab. Des propos qui refl�tent parfaitement l��tat d�esprit des pouvoirs publics � propos de leurs responsabilit�s premi�res, notamment celle de promouvoir l�activit� physique et sportive. Mohamed Bouchama- Alger (Le Soir) - Ce qu�il faut d�sormais appeler l�affaire �Ouahab� est une autre preuve de la d�sinvolture des d�cideurs du sport national, f�d�ration et minist�re compris, quand il s�agit d�accompagner l�athl�te dans sa carri�re, de surcro�t prometteuse � tous points de vue. Lamine Ouahab est, pour ceux qui ne le connaissent pas, le connaissent mal ou ne veulent pas le (re)conna�tre, ce jeune tennisman issu d�une famille sportive qui a su sortir, apr�s les Mahmoudi, Bouchabou et autres Ba�tiche et Boudjemline, le tennis alg�rien de son anonymat. A Rolland-Garros, il y a moins de quatre ans, il flirtera, chez les juniors, avec la gloire que procure une pratique suppos�e r�serv�e aux notables, les bourgeois et les gens friqu�s. L�enfant de Hussein-Dey, ce quartier de la capitale qui n�a jamais tari en talents (souvenons-nous notamment des footballeurs, boxeurs et cyclistes du NAHD) qui ont fait, et font toujours honneur et le bonheur du sport, �tait consid�r� comme la nouvelle �toile de la balle jaune en Alg�rie. Son ascension chez les jeunes, notamment durant les grands tournois et circuits comme celui de Wimbledon, laissait entrevoir une carri�re grandiose. Ouahab, � 17 ans, n��tait autre que le N�4 mondial et figurait, deux ans durant, dans le Top 10. Ces grandes qualit�s techniques et morales lui ont permis de rivaliser, dans cette cat�gorie, avec ce qui est devenu aujourd�hui le gratin du tennis mondial � l�instar de l�Espagnol Nadal, le Fran�ais Gasquet ou le Su�dois Soderling. Ces derniers continuent de briller, pas lui. Depuis qu�il subit les contrecoups de la gestion �bureaucratique� des carri�res. Actuellement, Lamine Ouahab est � Barcelone o� il s�entra�ne sous les ordres de Martin Vilar. D�muni financi�rement et moralement. Depuis voil� deux mois, il subsiste gr�ce aux� pr�ts que lui accordent son coach et ses �quipiers. Sans moyens, Ouahab est aussi inactif sur les courts de tennis. Les causes, son p�re et manager, Mohamed Ouahab, documents � l�appui, les a �num�r�s lors de plusieurs passages effectu�s � notre r�daction. Samedi matin, les faits rapport�s ne pouvaient d�boucher � une seule et principale conclusion : Ouahab Lamine est victime d�une machination machiav�lique dont l�objectif est la mise hors d��tat de r�ussir d�un brillant sportif. A 21 ans, l��ge de �pubert� pour un sportif. �Depuis que mon fils b�n�ficie de bourse de pr�paration, l�administration ne fait jamais dans les normes. Les retards de versement sont mont�s crescendo. En 1999, ils �taient de quatre mois, puis de six l�ann�e suivante, sept en 2001, neuf en 2002, douze en 2003 et enfin quatorze en 2004�, fait savoir M. Mohamed Ouahab qui r�v�lera que son athl�te voyait le montant de sa bourse, presque syst�matiquement, broy�. Ces ponctions sur bourses entre 2000 et 2002, � titre illustratif, font ressortir un manque � gagner de l�ordre de 2.750.000 DA. �C�est vrai que j�ai d� accepter de parapher des contrats o� il �tait mentionn� l�attribution de 2 millions de dinars, au lieu des quatre convenus contractuellement, mais cela ne d�douane pas pour autant les responsables de la f�d�ration, encore moins ceux du MJS. A chaque fois que je demande des explications, les deux parties se renvoyaient la responsabilit�. Moi, je n�avais pas � leur courir derri�re et abandonner la carri�re de mon athl�te�, dira-t-il par ailleurs. Et lorsque l�affaire a investi le domaine public, le tennisman se verra retirer le droit � la bourse. Cela est arriv� en 2005, avec l�av�nement du nouveau ministre, Yahia Guidoum. Ce dernier qui voulait engager une campagne de salubrit� publique a, peut�tre sans le vouloir, tir� sur tout ce qui bouge. La FAF et le COA constituaient l�app�t, les f�d�rations dites mineures ce �menu fretin� indigeste. A l�arriv�e, ce sont les athl�tes qui payent la note. La FAT se d�fendant de vouloir bloquer la carri�re de ses sportifs explique que ses moyens ne lui permettent pas de satisfaire les exigences de la haute performance. R�cemment, durant une �mission radiophonique, le pr�sident de la FAT, Mohamed Bouabdallah rapportait que sa f�d�ration, subventionn�e � hauteur de 3 milliards/an, est incapable de r�pondre favorablement aux �requ�tes l�gitimes� dudit joueur. �Le budget permet au mieux l�organisation d�un certain nombre de comp�titions locales et quelques stages de l�EN. La bourse et son transfert d�pendent des autorit�s sportives, la FAT ne g�re pas les bourses. Nous comprenons parfaitement le d�sarroi de Lamine Ouahab qui m�rite une aide beaucoup plus cons�quente pour les efforts consentis et les sacrifices, ce que nous ne cessons de dire � tous les responsables et ce, afin de le mettre dans les meilleures conditions possibles �, avouera le pr�sident de la f�d�ration. Pourtant, r�pliquera le p�re et manager de Lamine Ouahab �Certains tennismen ont b�n�fici� de sommes plus ou moins �quivalentes � celles attribu�es � mon fils, autrement mieux class� � l�ATP, et que, par ailleurs, la FAT r�clame des bourses au profit des joueurs install�s en France qui n�ont ni le palmar�s, encore moins l��ge de Lamine. Ces joueurs sont s�lectionn�s � chaque fois pour �tre de simples rempla�ants au d�triment de joueurs locaux plus talentueux et donc plus m�ritants � l�image de Ourahmoune et Bouabane�, notera-t-il. M. Ouahab Mohamed, qui livre les estimations des bourses octroy�es � ces �rempla�ants de luxe� (50 � 70 millions de dinars), bat en br�che l��valuation du minist�re de la Jeunesse et des Sports sur la r�alit� de la prise en charge financi�re de son athl�te. �Lamine a b�n�fici� depuis 1999 de 17.750.000 DA, soit une moyenne de 2.221.750 DA/an. Ce qui repr�sente le tiers du montant de la prise en charge r�elle d�un tennisman de son niveau qui fait 26 tournois/an. A cette somme, j�ajouterai les contributions des sponsors, la Sonatrach et Air Alg�rie notamment, avec lesquelles j�ai n�goci� sans l�aide de quiconque, contrairement � ce que tente de faire croire le pr�sident de la FAT�, fera savoir M. Ouahab qui revient sur la promotion de la carri�re de son athl�te en affirmant que personne de la f�d�ration n�a soutenu Lamine sur le plan international : �La seule Wild-Card obtenue par l�Alg�rie pour participer aux Jeux d�Ath�nes a �t� sollicit�e par le COA et non la FAT. Cette derni�re, au m�me titre que le minist�re, excelle dans l�art du mensonge, les fausses promesses et les menaces � peine voil�es�, confie M. Ouahab. Affaibli par un combat qu�il qualifie d�in�gal, M. Ouahab annonce que son fils �qui ne co�te pas un centime au budget propre de la FAT, dans le cadre de sa pr�paration pour les �ch�ances de l��quipe nationale�, sera contraint de renoncer aux prochaines sorties de cette derni�re (Coupe Davis, Jeux africains et jeux Olympiques). �Il est m�me pr�t � arr�ter sa carri�re�, lancera-t-il, d�pit� par tant d�ingratitude � son fils qui avait, un jour, refus� les offres all�chantes (naturalisation) venant de pays qui lui reconnaissent ses qualit�s de sportif accompli. L�Alg�rie sportive qui a d�j� perdu son temps � �palabrer� sur l�origine de Alain Mimoun, Zinedine Zidane, Hocine Tafer, Brahim Asloum, Djamel Bouras, Michael Schumacher et� Henri Stambouli peut-elle se permettre de �virer� ses dignes fils, pour qui les couleurs nationales n�ont pas de prix ?