A-t-on le droit de refuser le maillot national quand on est sollicit�, sous le pr�texte de libert�s individuelles ? Peut-on exiger de l�argent pour rejoindre les rangs de l�EN, quand bien m�me l�on en a besoin ? Lamine Ouahab, rappelons- le, a fait l�objet d�une radiation � vie du mouvement sportif national, �suite � son refus de r�pondre � l'appel de la s�lection nationale de tennis�. Cette radiation a �t� prononc�e, par le ministre de la Jeunesse et des Sports, le 1er ao�t dernier. D�embl�e et eu �gard aux r�sultats prometteurs de Lamine Ouahab, la d�cision prise � son encontre semble, quelque peu, d�une extr�me s�v�rit�. Exemplaire, m�me. Ouahab a, � peine, 22 ans et son parcours tennistique plaide plut�t pour une carri�re en or, notamment lors des prochains Jeux africains d�Alger en 2007, pour conserver le podium sur lequel il a grimp� en 2003. En cette ann�e (2006), Lamine Ouahab a d�croch� le titre de champion d�Afrique sur les terres tunisiennes durant la p�riode allant du 2 au 7 mai dernier. Un challenge, pr�cisons-le, dot� de 125 000 dollars. Il devait affronter les Finlandais, ensuite, pour le compte de la coupe Davis, juillet dernier, il s�y abstiendra. Son refus est motiv�, selon la FAT, par �une exigence financi�re�. Combien ? Dans certains milieux, �la somme de 10 000 euros est avanc�e�. D�autres parlent de 3000 euros, alors que certaines personnes l�ont estim�e � 15 000 euros. Dans tous les cas, Lamine Ouahab a conditionn�, c�est l��vidence, sa pr�sence au sein de l�EN par un �cachet�. Ceci �tant, le besoin financier pourrait-il tout justifier ? Au regard de la loi sur le sport (loi 04-10 du 14 f�vrier 2004, relative � l��ducation physique et aux sports), son article 32 pr�cis�ment, il est stipul� que : �Durant leur carri�re sportive, les athl�tes et les personnels d'encadrement sportif sont tenus : d��uvrer � l'am�lioration de leurs performances sportives, de respecter les lois et r�glements sportifs en vigueur, de se conformer � l'�thique sportive et de s'interdire tout acte de violence, de r�pondre � tout appel en s�lection nationale et de s'attacher � d�fendre et � repr�senter dignement le pays, de participer � la lutte contre le dopage et de s'interdire de recourir � l'utilisation de substances ou de produits prohib�s.�� Il est clair que la sentence prononc�e � l�endroit de Lamine Ouahab trouve un ancrage, celui de la loi, donc �l�gale�. Sur un autre plan, humain plut�t, Lamine Ouahab a eu des tracasseries avec sa f�d�ration, version Bouabdellah, dont le TAS (Tribunal arbitral du sport) du COA s�est saisi. Entre la FAT et Ouahab, les grands amours ont �t� vite consomm�s, � cause de bourses non r�gl�es � temps, ou d�tourn�es carr�ment de leur vocation. Mais entre Lamine Ouahab et l�EN, c�est une autre histoire. Y a-t-il mati�re � r�cuser une s�lection ? C�est l� o� le style interrogatif persiste. Si Lamine Ouahab est tomb� sous l�effet de la loi et sa cruelle cons�quence, d�autres continuent � refuser l�EN, �poliment� voire tactiquement. Lors des derniers Jeux m�diterran�ens d�Almeria, un nageur s�est distingu� par son forfait, tout en b�n�ficiant d�une bourse, sans pour autant encourir une quelconque sanction. En football, ce ne sont pas les exemples qui manqueraient pour allonger la liste des �non incorporables� dans les rangs de l�EN. M�me l�athl�tisme a sa chasse gard�e qui ne s�engage pas avec l�EN et concourre dans les meetings et faisant l�impasse sur les rendez-vous officiels. Bouziane, un boxeur, a b�n�fici� d�une bourse, mais a pr�f�r� passer chez les pros, alors qu�il �tait sous les couleurs de l�EN qui l�avait retenue pour les Jeux africains d�Alger 2007 et les JO de P�kin 2008, sans toutefois �tre inqui�t�. Lamine Ouahab l�a compris � ses d�pens, mais avant lui d�autres ont tourn� le dos � l�EN lorsque celle-ci �tait en mauvaise posture. C�est cette impunit� qui apparemment a donn� des id�es � plus d�un. En tous cas, Lamine Ouahab n�en a pas b�n�fici�. Aggoune Azzedine
