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LETTRE DE PROVINCE
Ouyahia, ou l�art de rebondir Par Boubakeur Hamidechi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 03 - 2006

Hormis quelques rares titres flagorneurs, la presse dans son ensemble est demeur�e tr�s dubitative quant � l�utilit� de cet exercice de communication. Qu�il f�t comme � son habitude brillantissime jusqu�� la fac�tie ne fait pas pour autant de Ouyahia le parangon de la transparence, ni de sa conf�rence de presse un grand moment de v�rit� du pouvoir.
Par ailleurs, l�opinion, qui s�est depuis longtemps habitu�e � son silence hautain, y voit dans ce changement des m�urs politiques, moins un souhait de se rapprocher du pays r�el, qu�un proc�d� dilatoire pour diff�rer les col�res sourdes. L�explication de texte, elle-m�me n�a-t- elle pas contribu� � conforter le scepticisme ambiant, tant l�incantation politicienne a �t� sa caract�ristique quand il �tait souhaitable de sa part qu�il e�t l�humilit� des aveux ? C�est que ce chef de gouvernement n��tait pas du tout dispos� � parler des �checs, lui qui n�excelle que dans la glorification, m�me quand celle-ci irrite le sens commun. Du propos liminaire aux pirouettes des r�ponses, il n�a fait que s�auto-d�cerner des satisfecit et chanter les louanges des grands rendez- vous du pouvoir. Tout un art pour d�cr�ter le bien-�tre, l� o� il n�y a que d�tresse cach�e. Tout va donc pour le mieux dans cette r�publique du doute et il ne reste qu�� accorder une confiance sans r�serve aux timoniers de cette haute qualit� dont certains parlent avec des vocables de cour. Ils auraient de la �splendeur� �crivent-ils ! Passons vite sur ces pamoisons de courtisans� Tel est donc l�essentiel du message que voulait faire passer le premier des ministres. Une image d�Epinal que les journaux n�ont pas manqu� d��corcher par leurs commentaires, lesquels, sans �tre excessivement en d�saccord avec le diagnostic global, reprochent cependant � celui-ci d�occulter la part insoutenable de la r�alit� du pays. Dire par cons�quent que ce gouvernement n�a pas encore bonne presse se v�rifie � travers les �clairages subtilement nuanc�s des journalistes qui retrouvent en Ouyahia le d�magogue qu�il n�a jamais cess� d��tre. Autant �crire � son sujet qu�il a g�ch� une opportunit� majeure de soigner l�image du pouvoir � et la sienne en passant � en ne sachant pas, pour une fois, �tre vertueux avec la v�rit�. Mais �tait-ce r�ellement l�objectif assign� � cette op�ration m�diatique singuli�re, puisqu�elle n�est pas dans les coutumes politiques de ce pays ? A ce sujet, le doute est permis, mais ce qui l�est moins ce sont les dividendes qu�engrange le chef du gouvernement au d�triment de ses adversaires �intimes� avec lesquels il est li� par le pacte du compagnonnage. En effet, il lui importe peu � comme d�ailleurs l�incline son extraction politique � d��tre souvent impopulaire pourvu que le rapport des forces � l�int�rieur du syst�me lui soit favorable. On le disait affaibli par les incessants coups de boutoir qu�il eut � subir lors de la maladie du pr�sident et qu�il allait difficilement se remettre politiquement. On le vit �galement promenant un profil bas et c�dant devant les surench�res menteuses de ses �compagnons de route�. Or, le voil� requinqu� par le soutien public du chef de l�Etat, un certain 24 f�vrier ; et en m�me temps remis en selle en d�pit des tapageuses offres de service �manant de cette alliance. Bouteflika, ma�tre du jeu, ayant tranch� en sa faveur, c�est s�rement de concert avec son mentor qu�il s�est autoris� une conf�rence de presse afin de faire savoir � ceux qui sont, comme on dit, �� sa droite et � sa gauche�, qu�il est d�sormais le seul et sans partage � parler des affaires publiques. Le signal d�une reprise en main de la chefferie, un moment malmen�, explique en partie l�initiative de la semaine derni�re. Pour paraphraser une formule c�l�bre charg�e d�un grand sens politique, il signifie � qui veut l�entendre que : �Lui c�est lui et eux ne sont qu�eux.� La majorit� pr�sidentielle, dont la r�alit� ne tient qu�� un compromis sur la r�partition des privil�ges, sera d�sormais conduite par lui, en d�pit de l�arithm�tique de la repr�sentativit� aux assembl�es. Lui, qui sait autant que ses comparses que celle-ci est tout � fait artificielle et qu�elle pourrait, d�une fausse consultation � une autre, �tre recompos�e diff�remment, n�a cure de toutes ces pr�tentions que certains mettent en avant .Il semble par cons�quent vouloir faire le m�nage dans le pr�-carr� de l�ex�cutif que lui conc�de le chef de l�Etat. En somme il veut imiter Bouteflika en refusant lui aussi d��tre un �tiers� de chef de gouvernement marqu� � la culotte par deux ministres d�Etat, mais un Premier ministre de plein exercice. En effet dans ce gouvernement o� si�gent deux secr�taires g�n�raux de partis de l�alliance, la solidarit� est devenue le cadet des soucis de ces politiciens encombrants. Car il est �tonnamment significatif qu�un ministre d�clare publiquement qu�il a mandat pour se �rapprocher � des dirigeants du FIS en exil alors que le chef du gouvernement ne sait pas un mot de cette mission. Cela ne fait pas seulement d�sordre, mais rend de surcro�t d�risoire son autorit� et improbables ses engagements. Ouyahia joue justement son avenir sur cette dimension qu�il doit conqu�rir � travers la valorisation de la fonction de chef du gouvernement. D�sign� pour occuper le pont de l�Etat, il lui faudra s��riger en unique r�f�rence du management des affaires publiques et ne permettre aucune interf�rence, f�t-il un point de vue �manant d�alli�s. Le pr�sident de la R�publique ne serait pas, pour sa part, m�content qu�il fasse valoir son autorit� par le recours et la multiplication des points de presse lui permettant ainsi de d�connecter toutes les ambitions envahissantes. Depuis le r�f�rendum du 29 septembre, le chef de l�Etat a eu � constater la mont�e en puissance des appareils qui lui �taient certes acquis, mais qui exigeaient � partir de cette date une sorte de �retour sur investissement�, pour ne pas dire trivialement un traitement de faveur. Autant de maladresses politiques que ne supporte pas Bouteflika, r�put� allergique aux conditionnements, fussent-ils fraternels. Et c�est Ouyahia qui, aujourd�hui, tire le meilleur profit de la course � l��chalote de ces sous-chefs laquelle dure depuis six mois. Pour avoir adopt� une ligne moins agressive en termes de sollicitation et s��tre d�marqu� durant cette p�riode de l�ambiance malsaine qui a pr�valu, n�a-t-il pas retrouv� la confiance du chef de l�Etat ? En tout cas, l�assurance qu�il a affich�e lors de sa conf�rence ressemble, � bien des �gards, � un camouflet adress� aux faux fr�res. Moins chef de parti que v�ritable chef de gouvernement, il a eu des r�parties cinglantes sur toutes les interrogations majeures. De la gestion des retomb�es de la charte � la r�vision constitutionnelle, il r�futera les initiatives de ceux qui en ont fait des fonds de commerce. S�exprimait-il sous le contr�le du chef de l�Etat ? Assur�ment, car la timidit� des r�actions et les prudentes analyses des cercles de l�alliance en disent long sur les futures r�gles qui se dessinent. Quand bien m�me certains analystes pensent qu�il faut sonder le Ouyahia sous la casquette du RND avant de se faire une �religion� d�finitive sur l�homme, il est exclu par avance que cela fasse probl�me. Le RND, �tant ce qu�il est, c�est-�-dire une officine � g�om�trie variable, Ouyahia n�a pas besoin de jouer au �docteur Jekkyl et Mister Hyde�, puisque l�appareil obtemp�re � ses d�sirs. Ainsi en consolidant sa proximit� avec le pr�sident, il r�alise � lui tout seul ce que n�a pas r�ussi m�me un congr�s du FLN qui a pourtant apport� en dot une machine de propagande. Certes, il est trop t�t pour voir en lui le dauphin attitr� en cas de succession ouverte en 2009. Mais, ind�niablement, il est mieux parti que d�autres qui r�vent d�un destin national. La divergence sur la question de la r�vision constitutionnelle n�a pour unique toile de fond que la r�flexion de Bouteflika sur son propre parcours. Selon qu�il estimera le moment venu (au plus tard fin 2007) avoir l�aptitude de demeurer au pouvoir ou, au contraire, d�admettre son usure, le ravaudage de la loi fondamentale se fera ou ne se fera pas. En fait, c�est essentiellement de cela qu�il s�agit m�me quand le FLN fait dans la diversion � travers la refondation des institutions. Et c�est Ouyahia qui semble finalement le plus qualifi� pour relayer les h�sitations pr�sidentielles sur le sujet en rappelant qu�il n�est pas � l�ordre du jour ; et du coup le FLN se trouve en porte-�-faux avec les temporisations du chef de l�Etat. Plus en phase avec les calculs du sommet, il travaille � lier son propre destin � celui du r�gime en gagnant d�abord la bataille de sa reconduction � la chefferie. Dans la configuration actuelle de l�alliance, il appara�t alors comme l�incontestable chef de file en qui la confiance est renouvel�e. Et il ne serait pas �tonnant que Bouteflika en fasse l�unique Premier ministre de son second quinquennat. Dans la meilleure comme dans la pire des hypoth�ses de 2009, pour Bouteflika, il aura soit gagn� en image de stabilit� soit fabriqu� un dauphin. Cependant, toutes ces projections sur les carri�res risquent de partir en eau de boudin si les bilans ne suivent pas. A quoi ressemblera la pays r�el en 2009 et que restera-t-il des augures d�une conf�rence de presse tenue en 2006 ? Les axiomes politiques auxquels l�on s�adosse ne r�sistent pas longtemps � trop de manipulations. D�j� que les statistiques � mi-mandat sont sujettes � caution, qu�en sera-t-il dans 36 mois ? Quid alors du million de logements et du ch�mage � un chiffre moins de 10% ? Le premier des ministres est dans son r�le aujourd�hui de gommer les zones d�ombre tant qu�il a une marge pour rattraper les mensonges. Mais pourra-t-il taire les fautes d�appr�ciation lorsqu�elles deviennent des �checs patents ? En assumant solidairement un quinquennat avec le chef de l�Etat, il sera comptable � son tour des engagements jamais honor�s. Etre dauphin n�est pas une sin�cure.

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