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A FONDS PERDUS
L�or des mollahs Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 04 - 2006

L'Iran dispose encore de vingt jours pour suspendre ses activit�s d'enrichissement d'uranium. Ainsi en a d�cid� le Conseil de s�curit� de l'ONU, mercredi 29 mars dernier, � l'unanimit�, apr�s trois semaines de n�gociations, sans pour autant pr�ciser quelles mesures il pourrait prendre si T�h�ran n'obtemp�rait pas ; la d�claration ne comportant aucun passage envisageant une prise ult�rieure de sanctions.
La Russie et la Chine ont m�ticuleusement nettoy� le texte de tout passage susceptible d'ouvrir la voie � des sanctions et mesures punitives. Ils l'ont notamment purg� d'un paragraphe affirmant que le programme nucl�aire iranien constituait une menace contre la paix et la s�curit� internationales. Une formulation qui, aux termes de la charte des Nations unies, pouvait augurer pareilles sanctions. Il n'en demeure pas moins que la d�claration s'apparente, aux yeux des juristes chevronn�s, beaucoup plus � �un message fort� qu'� un ultimatum � l'Iran. L'Iran est, selon le texte du Conseil de s�curit�, simplement appel� � "prendre les mesures requises par le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'�nergie atomique [AIEA] (...) qui sont essentielles pour �tablir la confiance [de la communaut� internationale] dans le caract�re exclusivement pacifique de son programme nucl�aire". Il "souligne, � cet �gard, l'importance particuli�re d'un r�tablissement complet et durable de la suspension [par l'Iran] de toute activit� li�e � l'enrichissement d'uranium, y compris dans un cadre de recherche et de d�veloppement, et que cette suspension soit v�rifi�e par l'AIEA". Mohamed El Baradei, le directeur de l'AIEA et prix Nobel de la paix, dispose de trente jours (un d�lai allong� � la demande des Russes et des Chinois) pour pr�senter un rapport sur la mani�re dont l'Iran se sera pli� au v�u des cinq grands. Pour l'instant, le patron de l'AIEA fait preuve de beaucoup de souplesse et de compr�hension et semble m�me donner raison � T�h�ran : �Nous avons vu des choses en Iran que nous devons clarifier avant de pouvoir dire que nous consid�rons que toutes les activit�s (nucl�aires) en Iran ont des objectifs exclusivement pacifiques �, a-t-il r�cemment soutenu, peu avant le voyage qu'il effectue ces jours-ci � T�h�ran, soulignant par ailleurs que �d'un autre c�t�, nous n'avons pas vu d'indication que du mat�riel nucl�aire �tait ou avait �t� d�tourn� pour d�velopper des armes nucl�aires�. Des propos plut�t rassurants pour les Iraniens. En quoi consiste alors le danger nucl�aire iranien point� du doigt par l'Europe et les Etats-Unis ? T�h�ran ne poss�de qu'une seule centrale nucl�aire qui utilise du combustible � uranium faiblement enrichi. En termes de r�serves, elle poss�de les plus grandes mines d'uranium au Proche-Orient � proximit� de Yazd (centre) et de Bandar Abbas (sud). Une r�serve �quivalant � 43 milliards de barils de p�trole, susceptible d'�tre exploit�e pour la production d'�lectricit�. L'objectif pour l'an 2021 est de produire 10% de l'�lectricit� � partir du nucl�aire. Le r�le du nucl�aire dans la production de l'�nergie �lectrique est donc tr�s secondaire et ne se justifie pas �conomiquement ; cette part pouvant �tre ais�ment remplac�e par le gaz. Il reste alors les consid�rations strat�giques. Quelles chances ont les Occidentaux de pouvoir les infl�chir ? De quels moyens disposent-ils pour le faire ? Il y a d'abord les pressions diplomatiques assorties de menaces de sanctions. �Les menaces ne fonctionnent pas avec l'Iran. L'Iran est allergique aux pressions�, a r�agi son ambassadeur � l'ONU, Javad Zarif. Le lendemain de l'adoption de la r�solution, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a qualifi� le texte de "pr�c�dent f�cheux". "C'est une mauvaise action qui a eu lieu", a d�clar� le ministre, en d�placement � Gen�ve. Son autre serviteur, l'ambassadeur aupr�s de l'AIEA � Vienne, Aliasghar Soltanieh, est tout aussi cat�gorique : �La d�cision de l'Iran sur l'enrichissement, en particulier dans les domaines de la recherche et du d�veloppement, est irr�versible �. Le secr�taire du Conseil des gardiens, un proche du nouveau chef de l'Etat, l'ayatollah Ahmad Jannati, par ailleurs l'imam provisoire de la pri�re de vendredi, a r�cemment d�clar� � l'endroit des milliers de fid�les � l'universit� de T�h�ran, qu'ind�pendamment de ce que le Conseil de s�curit� de l'ONU d�cidera, l'�nergie nucl�aire est le symbole de la souverainet� islamique aujourd'hui. Au-del� de l'argumentaire th�ologique, l'ayatollah Jannati soutient que des "puits de p�trole seront ass�ch�s d'ici vingt ans et le peuple n'aura alors aucune autre option si ce n'est le recours � l'�nergie nucl�aire�. Faux, r�pliquent les experts. Les r�serves de gaz de l'Iran le placent au deuxi�me rang mondial apr�s la Russie. Ce qui suffit � couvrir ses besoins en �lectricit�, pour peu qu'il investisse dans l'industrie gazi�re. L'option nucl�aire iranienne est d'autant plus irr�versible que, tout en jouant les gros bras, T�h�ran se pr�pare au pire. Elle menace, notamment, de se retirer du Trait� de non prolif�ration nucl�aire (TNP) et d'utiliser l'arme du p�trole, tout en rapatriant ses fonds d�pos�s � l'�tranger. Les mollahs auraient ainsi rapatri� 700 tonnes d'or plac�es dans des banques occidentales pour anticiper d'�ventuelles sanctions, notamment un �ventuel blocage des fonds iraniens par les pays occidentaux. Selon le quotidien romand �dit� � Fribourg, La Libert�, du jeudi 30 mars, 250 tonnes d'or confi�es au Cr�dit suisse, la deuxi�me banque helv�tique, ont �t� embarqu�es dans le plus grand secret � l'a�roport de Zurich-Kloten, en octobre et novembre dernier, par des avions charters de la compagnie Iran Air. L'Organisation des moudjahidine du peuple, un mouvement communiste d'opposition, �value les avoirs iraniens rapatri�s depuis octobre � 700 tonnes d'or et plus de 20 milliards de dollars. Ces rapatriements semblent attester que l'Iran est bien d�cid� � poursuivre ses exp�riences menant � l'arme nucl�aire. Les Occidentaux n'excluent pas l'action militaire, mais les sites nucl�aires iraniens sont dispers�s et les experts d�clarant illusoire leur destruction � 100 %. Le Washington Post rapportait, ce dimanche, que l'administration Bush envisagerait des frappes militaires contre l'Iran pour la forcer � abandonner son programme nucl�aire. Les hypoth�ses d'attaques se tournent autour de raids a�riens limit�s sur des sites nucl�aires-cl�s, comme l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz et un laboratoire de conversion d'uranium d'Ispahan. Cette �ventualit� r�pondrait aux pressions d'Isra�l qui consid�re que l'Iran serait plus proche de se doter de l'arme nucl�aire que le pense Washington. Nous sommes loin de ce sc�nario. Il reste alors aux Occidentaux un �ventuel retour � la raison des conservateurs confort�s par l'�lection surprise, le 24 juin 2005, � la pr�sidence de la R�publique, de Mahmoud Ahmadinejad, qui succ�de � Mohammed Khatami, le r�formateur. Ahmadinejad, 49 ans, un inconnu devenu maire de T�h�ran en 2003, barbe noire de militant islamique, costume sombre, mocassins mal cir�s et se d�pla�ant en Peikan, une voiture fabriqu�e en Iran, a battu Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, vieux mollah roublard et homme d'affaires richissime, ancien pr�sident de la R�publique (de 1989 � 1997) au second tour avec 62 % des voix. Fils de forgeron, n� � Garmsar, dans la banlieue sud de T�h�ran, dans une famille de sept enfants, ing�nieur de formation, il habite une modeste maison � Narmak, dans la banlieue sud �touffant de pollution. Ahmadinejad a �t� port� au pouvoir par les jeunes au ch�mage � un sur trois � et une partie de la classe moyenne paup�ris�e par l'inflation et humili�e par une infime minorit� de parvenus � la richesse ostentatoire. Sa base sociale des quartiers pauvres attend de lui bien plus que la distribution quotidienne de la soupe � 2 millions de d�munis. Elle attend de lui davantage d'emplois, des augmentations consistantes de salaire, une aide cons�quente pour les r�gions agricoles et la s�curit� sociale pour tous. L'autre mission d'Ahmadinejad est la chasse � la corruption, et c'est l'entourage de Hachemi Rafsandjani, dont son fils, qui va �tre d'abord vis�. Rassurant envers l'Europe, avec laquelle il d�clare vouloir continuer � n�gocier sur le nucl�aire, Ahmadinejad a ferm� la porte � Washington. �Nous n'avons pas besoin des Etats-Unis�, a-t-il d�clar�, restant ainsi fid�le � l'antiam�ricanisme de la politique iranienne. Nombre d'observateurs reprochent � la diplomatie euro-am�ricaine de faire dans le �deux poids deux mesures�. Dans le prolongement d'une vision d'une Inde "puissance responsable" soutenue par Chirac et d'une Inde "d�mocratie pacifique" soutenue par la Maison Blanche, ce pays dispose en mati�re nucl�aire d'un statut d'exception, alors que, contrairement � l'Iran et � la Cor�e du Nord, elle s'est toujours refus� � signer le Trait� de non-prolif�ration nucl�aire (TNP), le jugeant discriminatoire. L'Inde est invit�e � rejoindre fi�rement le club des cinq Etats nucl�aires reconnus � Etats- Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne �, devenant la sixi�me puissance nucl�aire mondiale, tandis que l'Iran est pr�sent� comme un paria international. Pourtant, seuls quatorze des vingt-deux r�acteurs indiens ont �t� plac�s dans un programme civil qui sera soumis aux inspections de l'Agence internationale de l'�nergie atomique. Les autres r�acteurs, dont deux surg�n�rateurs, font partie de son programme militaire et ne seront soumis � aucun contr�le. Ce programme int�gre Surya, un missile balistique intercontinental d'une port�e d�passant 5 000 kilom�tres. L'Occident s'applique � d�velopper l'antidote � la mont�e en puissance militaire de la Chine en autorisant et en aidant l'Inde � aller jusqu'au bout de son programme nucl�aire. Les derniers contrats strat�giques de livraison de gaz iranien � P�kin ont fini par le convaincre que l'Iran participe bien � cette mont�e en puissance.

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