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DECODAGES
Alg�rie : l�Etat doit �tre social Par Abdelmadjid Bouzidi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 05 - 2006

On peut difficilement contester que l�Alg�rien moyen, �l�Alg�rien de la rue�, apr�s avoir v�cu l�ins�curit� physique r�elle, vit aussi depuis quelques ann�es une ins�curit� sociale ind�niable : ch�mage, d�t�rioration du pouvoir d�achat suite au dur programme d�ajustement structurel qui a accompagn� la crise de la dette ext�rieure et son r��chelonnement, difficult�s financi�res des caisses d�assurance sociale et de retraite�
Des groupes sociaux entiers basculent dans la pr�carit� et, pour beaucoup d�entre eux, dans la pauvret�. Nombreux sont aujourd�hui les Alg�riens, et notamment les jeunes, qui sont convaincus d��tre abandonn�s sur le bord de la route et qui sont persuad�s que �tout le monde s�en fiche�. La jeunesse alg�rienne, surtout, a la forte sensation de ne plus avoir sa place dans la soci�t� et d��tre totalement inutile socialement. La recherche de l��migration co�te que co�te ne peut pas, ne doit pas �tre vue comme un signe de d�samour vis-�-vis du pays, mais comme une tentative de r�ponse � la d�sesp�rance qui frappe le jeune Alg�rien. Le discours lib�ral mondialement dominant, et qui se fraie son chemin en Alg�rie, pr�sente les individus comme des ��tres dot�s de potentialit�s, d�esprit d�entreprise qui ne demandent qu�� s��panouir pour peu que l�Etat laisse faire et que la bureaucratie disparaisse. Ce discours, lorsqu'on lui conc�de quelque pertinence, ne peut �tre accept� que pour une minorit� d�individus. Pour la majorit� d�Alg�riens, la capacit� d�autonomie et d�ind�pendance passe n�cessairement par des soutiens et des protections collectives. Un taux de ch�mage de 35% pour les 15-20 ans, de 30% pour les 20-24 ans si l�on en croit les donn�es de l�ONS pour l�ann�e 2005 consid�r�es comme bien optimistes. Pr�s de 400.000 dipl�m�s de l�enseignement sup�rieur en qu�te d�un emploi, 49% des occup�s qui ne sont pas d�clar�s � la S�curit� sociale. Un salaire minimum de quelque 112 euros (172 euros au Maroc, 140 euros en Tunisie) pour la majorit� des salari�s lorsqu�ils le per�oivent car on sait que nombreux sont les salari�s alg�riens qui sont bien en-dessous du SNMG, un acc�s aux soins m�dicaux de plus en plus difficile pour un tr�s grand nombre d�Alg�riens (hausse des prix des m�dicaments, restriction de la liste des m�dicaments �ligibles au remboursement, diminution des niveaux de remboursement de la CNAS...). Bref, la fracture sociale n�est pas ici un simple slogan �lectoral : elle est une r�alit�. Les individus qui composent la soci�t� Alg�rie ne se sentent pas comme des �tres � non pas �gaux, ce qui serait une utopie et une chim�re � mais �semblables�, c�est-�-dire disposant tous et chacun, sans exception, d�un minimum de ressources et de droits qui leur permettent d�avoir le sentiment d�appartenir � une m�me soci�t�. En Alg�rie, probablement plus qu�ailleurs, la protection sociale n�est pas un luxe. C�est une revendication inscrite dans l�histoire m�me du mouvement national. C�est aujourd�hui une exigence rendue encore plus forte par les cons�quences tragiques de la d�cennie que l�on vient de traverser. Dans notre pays, il y a incontestablement, aujourd�hui plus qu�hier, un d�ficit social � combler. Certes la protection sociale a un co�t financier mais c�est le prix de la reconstruction de la coh�sion sociale. Et la coh�sion sociale est indispensable � la stabilit� politique et aux performances �conomiques. Les �conomistes orthodoxes n�aiment pas en g�n�ral parler de protection sociale source de d�penses publiques, de d�penses �improductives� qui alourdissent les co�ts de l�entreprise et ob�rent la comp�titivit� de l��conomie, �vangile de la mondialisation. Mais nombreux sont aussi les �conomistes � et nous en faisons partie � qui n�aiment pas la pauvret�, l�exclusion et la pr�carit� et pas seulement par go�t de la justice sociale. Les �v�nements qui ont marqu� la vie fran�aise ces derniers mois (banlieues, CPE, CNE, immigration...), nous rappellent que le lib�ralisme �conomique ne peut pas �tre r�gul� par le s�curitaire et que la prise en compte de la seule comp�titivit� dans les actions �conomiques d�bouche in�vitablement sur des contextes internes qui alt�rent s�rieusement le �climat des affaires� si cher aux orthodoxes. On retrouve bien ici le triptyque : la coh�sion sociale consolide la stabilit� politique et toutes deux impulsent les performances �conomiques. Il est int�ressant de noter par ailleurs, que quel que soit le degr� de lib�ralisme �conomique atteint, l�ensemble des pays � �conomie de march� d�velopp�e ont des Etats-providences (Welfare state lib�ral pour le monde anglo-saxon, Etat social pour l�Allemagne, Etat-providence pour la France). Et comp�titivit� �conomique ou pas, mondialisation ou pas, sont � l��uvre, aujourd�hui, dans les pays capitalistes d�velopp�s, trois r�gimes d�Etat-providence, selon la nature lib�rale ou social-d�mocrate des politiques �conomiques mises en application.

Les r�gimes d�Etat-providence
Caract�ristiques
R�gime lib�ral (USA - G-B)
R�gime corporatiste (France,Allemagne, Belgique)
R�gime social d�mocrate
(Pays nordiques)
Couverture sociale
Marginale
Professionnelle
Universelle




Destinataires
Pauvres
Travailleurs
Citoyens




Responsabilit�
Autorit�s publiques
Caisses
Etat




Prestation
Limit�e
Moyenne
Etendue




Financement
Fiscal
Contributif
Fiscal
Source : �Les diff�rents types d�Etat-providence� in �Les cahiers fran�ais� n�330 Notre syst�me de protection sociale, fortement inspir� du mod�le fran�ais, rencontre aujourd�hui de s�rieuses difficult�s financi�res certes mais pas seulement. Le programme d�ajustement structurel encore en application chez nous a pr�caris� beaucoup d�Alg�riens. Les �outsiders� sont nettement plus nombreux que les �winsiders� et nous savons que les premiers sont � l�ext�rieur non seulement du march� du travail mais aussi de la protection sociale. Et bien �videment c�est ce d�ficit social qui emp�che les r�formes �conomiques de progresser et l��conomie de finir sa transition. Le succ�s des r�formes �conomiques est dans le social.
En r�sum� :
1. En Alg�rie, l�histoire et la culture plaident pour un Etat social.
2. M�me en contexte de mondialisation de l��conomie et sous l�empire de la comp�titivit�, aucun Etat, m�me le plus lib�ral, ne peut ignorer l�imp�ratif de r�gulation sociale.
3. Le d�fi � relever chez nous est bien celui de concilier la comp�titivit� �conomique et imp�ratifs sociaux dans un contexte d�ouverture et de comp�tition �conomique.
4. Diagnostic, dialogue, d�cision : c�est bien cette m�thode des �trois D� qui nous permettra de relever le d�fi.


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