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DECODAGES
INDUSTRIALISATIONS MAGHREBINES Un bilan d�cevant Par Abdelmadjid Bouzidi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 05 - 2006

L�Association alg�rienne pour le d�veloppement de la recherche en sciences sociales Aadress a organis�, les 2 et 3 mai � Alger, � la salle de conf�rences de la Biblioth�que nationale du Hamma, un s�minaire international sur les politiques industrielles dans les pays du sud de la M�diterran�e. Les exp�riences industrielles du Maroc, de la Tunisie, de l�Alg�rie et de la Syrie ont �t� pass�es en revue.
Des expos�s plus th�oriques sur le r�le de l�investissement direct �tranger (IDE), d�une part, et les nouvelles politiques industrielles dans le contexte de la globalisation, d�autre part, ont aussi �t� pr�sent�es. Malgr� les diff�rences notables qui ont �t� relev�es dans les mod�les d�industrialisation dans les pays arabes : industries de substitution aux importations et industries tourn�es vers les march�s ext�rieurs pour les uns, industries plus lourdes, de biens interm�diaires tourn�es vers la satisfaction de besoins internes, pour les autres, les r�sultats sont identiques : les processus d�industrialisation ont �chou� et des processus de d�sindustrialisation sont en �uvre avec plus ou moins d�intensit� dans chacun des pays. L�ouverture commerciale des �conomies sud-m�diterran�ennes, les programmes de stabilisation macro-�conomique et d�ajustement structurel impos�s par les institutions financi�res internationales qui interviennent suite � la crise de la dette ext�rieure qu�ont connue ces pays et qui imposent des restrictions s�v�res des d�penses publiques, la mondialisation libre-�changiste, chacune de ces causes pour sa part, explique le d�litement des industries des pays analys�s. Le Maroc et la Tunisie, dont les industries textiles repr�sentaient l�essentiel de leurs industries manufacturi�res, connaissent de s�rieuses difficult�s au lendemain de la crise en application de l�accord multifibre (AMF) et la fin du syst�me des quotas. Les produits chinois ��crasent tout sur leur passage�. L�industrie publique alg�rienne, lourde et financi�rement co�teuse, frapp�e d�une faible performance et d�absence de comp�titivit�, ne peut plus continuer � �tre soutenue par le Tr�sor public, et le d�sinvestissement qui se met en route a raison des plateformes industrielles l�une apr�s l�autre. Il a certes les raisons externes que nous avons rappel�es qui expliquent cette crise des industries maghr�bines et syrienne mais il y a aussi des raisons internes qui renvoient � la gestion �tatique lourde et centralis�e, � l�absence d�un syst�me de formation qualifiant qui aurait pu produire les managers et les ing�nieurs comp�tents et en nombre suffisant dont ont besoin les entreprises industrielles, aux mauvais choix des fili�res pr�conis�es souvent par des bailleurs de fonds plus soucieux de rentabilit� et de commercialit� de court terme. Aujourd�hui, le bilan est bien n�gatif. Mais plus grave encore, les retards accumul�s sont consid�rables au regard des nouvelles technologies industrielles en �uvre dans les pays dominants. Comment ces pays peuvent- ils renouer avec des programmes d�industrialisation qui les replacent sur les march�s mondiaux ? En d�autres termes, quelle politique industrielle sont-ils appel�s � d�velopper ? Quelles sp�cialisations choisir ? Qui investit ? Comment financer les acquisitions technologiques � faire ? Durant le s�minaire, deux th�ses ont pu �tre d�battues qui apparaissaient assez �loign�es l�une de l�autre. La premi�re th�se insiste sur le r�le de l�Etat qui doit, par une politique volontariste, d�finir les nouvelles sp�cialisations, mobiliser des ressources pour l�investissement et compter d�abord et avant tout sur ses propres forces, l�investissement direct �tranger �tant, au mieux, un compl�ment � l�effort national et dont il ne faut attendre aucun miracle. Selon ce point de vue, l�Etat doit reprendre l�investissement industriel, consolider les instituts de formation de cadres comp�tents en r�formant les programmes, les m�thodes p�dagogiques, la nature de la formation, d�velopper la recherche-d�veloppement. Mais cette th�se ne dit pas :
1�) Comment l�Etat va-t- il pouvoir financer tout ce programme ?
2�) L�exp�rience a d�j� montr� que l�Etat est mauvais manager quand il n�est pas aussi mauvais investisseur.
3�) Quel march� vis� lorsqu�on est soumis � l�ouverture et au libre-�change (accord d�association avec l�Union europ�enne, accession � l�OMC), et que l�ancien march� int�rieur prot�g� va �tre aussi difficile � conqu�rir que le march� ext�rieur du fait de la concurrence �trang�re.
4�) Quelles sp�cialisations choisir et en fonction de quels param�tres : avantages comparatifs certes, mais aussi performances, capacit� comp�titive, niveau de productivit� possible.
La seconde th�se d�battue est celle qui d�fend l�id�e d�une nouvelle politique industrielle en phase avec les contraintes qu�impose la mondialisation. Cette nouvelle politique industrielle � nous pr�f�rons parler, quant � nous, de strat�gie industrielle � suppose un nouveau r�le de l�Etat. Nous savons que la politique industrielle traditionnelle consistait en une intervention de l�Etat dans le choix des sp�cialisations dans lesquelles devait s�engager le pays et dans la mise en place de branches industrielles correspondant � ces sp�cialisations (Etat investisseur). L�Etat d�termine aussi les lieux d�implantation des projets retenus dans le cadre d�une politique d�am�nagement du territoire. Il faut constater qu�aujourd�hui la mondialisation de l��conomie a d�class� une telle d�marche. Ce sont les firmes internationales qui imposent leurs strat�gies industrielles. Elles sont elles-m�mes sous d�importantes contraintes qui sont :
- l�acc�l�ration du libre-�change
- le d�veloppement des r�seaux d�information et de communication
- la baisse des co�ts des transports
- la hausse des co�ts de recherche-d�veloppement.
Ces nouvelles donn�es obligent les firmes internationales � rechercher des �conomies d��chelle par la constitution de march�s importants. Elles les obligent � mettre en place des r�seaux denses de partenaires et de sous-traitants � travers le monde. Tout cela transforme le contexte international et m�me national et oblige � r�viser le concept de politique industrielle traditionnelle. La politique industrielle nouvelle est moins interventionniste et l�Etat a un nouveau r�le : il intervient non plus sur les finalit�s de la strat�gie industrielle mais sur les moyens organisationnels de cette strat�gie. L�Etat est plus attracteur et incitateur qu�investisseur. Le mot-cl� des strat�gies industrielles aujourd�hui pour les pays du Sud est : attractivit�. Les sp�cialisations industrielles sont de plus en plus le fait des firmes (et non des Etats) : comment d�s lors attirer ces firmes investisseurs sur son territoire ? La politique industrielle devient alors la construction de l�attractivit� : infrastructures de transport, t�l�communications, recherche-d�veloppement, grandes �coles de formation de cadres qualifi�s, grands services administratifs performants, politique macro�conomique active centr�e sur le soutien � l�entreprise : c�est tout cela qui fera du territoire national un site recherch� par les firmes internationales qui y d�velopperont leurs strat�gies industrielles seules ou en alliance et en partenariat avec les entrepreneurs locaux publics et priv�s. L�Etat devra aussi travailler � aider � l��mergence de champions nationaux par des politiques d�accompagnement efficaces des entreprises du pays.


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